Je suis désolée de vous le dire, les filles, mais il n'y aura que le violence pour résoudre ce genre de violence. J'ai été élevée dans un contact masculin, comme un mec, je travaille avec des mecs et je constate qu'ils ne respectent que la force. Il ne leur viendrait jamais à l'idée de mettre la main aux fesses d'un autre mec, pas tant pour ne pas "passer pour un pédé" que parce qu'ils y risqueraient un coup de poing en pleine gueule.
Hors contecte culturel, les mecs s'en prennent aux nanas parce que c'est facile et ça, c'est quelque chose que PERSONNE ne veut admettre - ça choque dans notre belle "civilisation". Ils s'en prennent aussi aux mecs plus faibles, aux handicapés, aux minorités etc. bref à tous ceux qui ne leur font pas peur. Et leurs victimes renvoient la violence sur plus faible qu'elles parce que ça soulage. Pas besoin d'avoir fait 5 ans de psycho pour comprendre ça, c'est du bouc émissaire en plein, écraser l'autre pour se décharger de ses responsabilités, de la peur, de l'angoisse. C'est primal et à ce niveau-là, le raisonnement ne fait pas grand chose. Jusqu'à présent, on n'a trouvé aucune culture qui ne pratiquait pas ce genre de comportement.
En ce qui concerne le contexte culturel, pour casser la culture du viol, je suis également au regret de vous dire qu'il faudrait réinstaurer la censure. Depuis la libéralisation de la pornographie dans mon pays (la Belgique), je ne peux que constater sa dégringolade vers le sordide et la violence: on est passé, pour dire net, de la bite apparente au rapport avec claques sur les fesses et crachats dans la gueule, du missionnaire au sandwich brutal avec turlutte après sodomie (bonjour l'hygiène), tout ça en une vingtaine d'années. Ce sera quoi dans 10 ans? Des snuffs? Quand des pays comme la Suède en arrivent à penser à réinstaurer la censure tant la porno culture déforme les idées des ados et mènent à des viols, c'est qu'il y a vraiment quelque chose de tordu au royaume du fantasme. Or, on ne peut pas rêver voir le monde du porno s'auto-réguler pour le rendre plus respectueux de la femme, c'est contradictoire et on a vu le résultat de l'auto-régulation dans le secteur bancaire (on devrait dire self-control)(au fond, sexe et fric, même combat: on laisse la raison au vestiaire quand il s'agit d'en obtenir)
Une société DOIT imposer certains standards, de la courtoisie à la propreté en passant par le respect d'autrui. Ça ne naît pas spontanément, c'est toujours imposé et ça implique toujours une restriction de choix et de droits. Maintenant, il y aura toujours des Ardisson pour inviter des Rocco Siffredi, grand explorateur anal qui, lui, interdit ses films à ses propres enfants. Le voir dans une pub anti-porno pour les jeunes, c'est bien, mais le paradoxe serait risible s'il n'y avait pas tant de victimes à la clé.
Et combien parmi nous écoutent du rap, en dépit de leurs textes scandaleux incitant à la haine des femmes, à la violence et au viol?
Enfin, et là c'est le grand sujet tabou, il y a la part, énorme, de la religion dans la culture du viol. Parce qu'à seriner à des mâles aux hormones volatiles que les femmes sont inférieures et doivent se soumettre à Mr Penis, il ne faut pas s'étonner des dégâts, du slut shamming etc. Mais là, tout de suite, levée de boucliers des défenseurs de la liberté de culte - c'est si facile de condamner des idéologies politiques et d'oublier que la religion en est une, et idéologie, et politique. On interdit bien certains textes mais on laisse prêcher le sexisme, l'intolérance, le racisme, l'homophobie sous prétexte de religion.