@lamalicorne Je pense que c'est pas automatique, je suis belge et j'ai pas eu d'EVRAS... Ou alors c'est nouveau ?
Je suis peut-être trop vieille
Par contre, à la lecture de cet article, je me rends compte de la chance que j'ai eu. J'étais dans une école de province, bien perdue, mais y'avait des homosexuels parmi les élèves, et ça n'a jamais choqué personne, c'était tout à fait normal. Y'a jamais rien eu d'homophobe, ou de remarques déplacées. Et pourtant mon école, c'est pas l'école qui contient le plus d'esprits progressistes du coin... Pour couronner le tout, mon prof de bio nous a donné un looong cours sur les organes génitaux (on avait les deux systèmes en 3D, moulés dans du plastique, qu'on pouvait ouvrir en deux et tout, c'était incroyable), sur les relations sexuelles, à la fois en mode scientifique "c'est par là que ça lubrifie" et à la fois en mode pratique "si ça lubrifie pas, ça fait mal, c'est pas l'idée, il y a du lubrifiant dans le commerce, ça doit être un plaisir" (en gros). Il a introduit un tas de notions comme le consentement, le plaisir, je m'en rends vraiment compte avec le recul.
Et surtout, il nous a parlé contraception tel un dieu
. Le mec, proche de la retraite, devant une classe qui comportait à tout casser 4 gonzesses, a expliqué
toutes les méthodes de contraception. Y compris la stérilisation, l'anneau, l'implant, le stérilet, le préservatif féminin, tout. Y compris la pilule du lendemain. Y compris comment marchait la pilule exactement. Y compris pour nous dire que contraception c'est pas pareil que protection contre les IST/MST. Et si t'avais un type qui bâillait, il le tançait vertement. Et y'a eu quelque chose de magique dans son approche, c'est qu'il ne nous a pas pris pour des cons, il ne nous a pas mis mal à l'aise, il a plutôt démystifié, décoincé, rationalisé un sujet tabou, et pour ça, je crois qu'il a fait un travail incroyable. C'était un peu comme si il nous disait "oh les gusses, arrêtez vos trucs, on va causer vie réelle et je vais vous donner les mots pour que vous puissiez en parler plus facilement". C'était vraiment une bonne approche, très incomplète évidemment, mais je pense qu'il a donné une impulsion assez intéressante.
(il était dingue, en fait il te donnait cours sur des choses qu'il estimait nécessaires. un jour il nous a donné un cours sur le fonctionnement du radiateur parce qu'on faisait n'importe quoi avec le thermostat, une autre fois c'était gros débat sur la différence entre écologie et écologisme, on a eu aussi l'éthique et la recherche, c'était dingue) (et pas du tout au programme)
Et ça me fait d'ailleurs penser que j'ai discuté avec pas mal de profs de bio, qui enseignent dans des endroits très différents, et souvent l'"éducation sexuelle" leur revient, plus par la force des choses que par une décision. Qu'ils se rendent compte au détour d'une conversation que y'a un manque d'info criant, et hop, petit cours. Sur l'hymen, le concept de virginité, l'avortement, tout ça. Je pense que faire de l'éducation sexuelle intégrée au cours de bio c'est bien, mais c'est clairement pas suffisant et ça reste dans le "technique", il faut aller bien au-delà..
Je vais revenir poster ici, ça me trotte dans la tête !
Edit : et bien évidemment, merci merci pour cet article