Hello,
Cet article vise à présenter cette jeune femme, pas à porter un regard critique sur ses activités. Elle fait entre autres du porno, un milieu où de nombreuses jeunes femmes sont certes en danger, mais il n'appartient pas à nous de dire que ce n'est pas son choix ou qu'elle le vit mal !
Malheureusement, ne pas porter un regard critique sur ses activités, c'est quand même passer à côté du rôle analytique que pourrait avoir un magazine féminin/féministe.
J'entends que le féminisme a pour but d'offrir à toutes les femmes toutes les options, sans barrière sexiste. Mais c'est un danger que de présenter toutes ces options comme banales dès lors que l'on sait à quel point certaines de ses options sont encore rendues dangereuses par le sexisme dans lequel elles baignent comme...le porno.
Je pense que l'approche par la neutralité journalistique (qui m'échappe j'avoue, sinon à être de la traduction ou de la retranscription) et le "faites tout comme vous voulez, you rock girl" atteint ses limites dès lors que le contenu contribue, par son silence et ici particulièrement, à promouvoir quelque part le porno comme on promeut la poterie.
Non, le porno par certains aspects est libérateur quand on a accès à du contenu safe, quand les producteurs sont éthiques etc. mais c'est une minorité de cas, encore inaboutis, dont on ne peut pas se figurer qu'elle est l'option par défaut. Donc se passer d'une analyse critique du porno, comme ici. Si elle avait réussi à percer dans le porno avec des conditions de travail acceptables, des prod féministes ou au moins inclusives etc, là ça aurait été une voie intéressante et potentiellement empouvoirante.
Ici on peut en douter et ne serait-ce que soulever la question me semble être le minimum syndical compte tenu 1/ de ce qu'est réellement le monde du porno le plus répandu 2/ l'âge de l'actrice 3/ le lectorat de Mad (que ce soit des jeunes personnes qui viennent chercher une porte d'entrée au féminisme ou des personnes plus aguerries en féminisme qui attendent un autre point de vue sur la société).
Dans tous les cas, une ligne édito qui se veut neutre parce que c'est empouvoirant me semble avoir ses limites dans certains cas comme ici.