J'étais avant dans la team des filles qui ne disent rien, même si j'avais les bonnes informations, des idées pour un débat, etc... A la fac, j'ai appris à faire des exposés devant les autres, ce qui m'a permis de finalement donner mon avis et mes théories sur quelque chose et de le présenter à l'ensemble. Au fil du temps, la petite fleur a éclot (oh c'est beau!). Quelques années et un doctorat plus tard, j’enchaînais les cours devant des étudiants de licence qui avaient parfois mon âge, et des conférences devant des salles pleines.
Maintenant, je me suis réorientée (genre virage à 180°) et je suis artiste-peintre. J'ai un petit syndrome de l'imposteur qui me suit même si nous sommes bien 80% d'autodidactes sur le marché. J'ai des opinions sur le métier complètement différentes des autres. Je vais à l'encontre de tous les artistes que je connais et qui ne pensent qu'à se remplir les poches, parlent marketing, rentabilité, profit, stratégie de vente... mais je m'écrase encore devant la majorité. Je me déteste dans ces cas-là.
Jeudi, j'ai participé au vernissage de ma première exposition de l'année et on m'a tendu le micro pour que je fasse un discours, sans que ce soit prévu. J'ai chopé le truc et j'ai raconté ma vie. J'ai dit ce que je pensais tout bas : "fuck mes parents qui veulent que j'ai un CDI, une maison et des mouflets. Vive l'art, vive la pauvreté, vive la création. Vive mes toiles qui coûtent quasiment rien mais dont je suis si fière quand une personne avec peu de moyens peut se l'offrir".