"Eh bien non, la mort de Clément Méric n’est pas un simple fait divers : elle s’inscrit dans un contexte politique, économique et social très particulier, sans avoir besoin d’invoquer le cliché de « l’ambiance années 30 ». Ce n’est pas un accident si, dans plusieurs pays d’Europe, de telles exactions sont commises par des groupes de la même eau néofasciste.
D’autant que le coup de poing mortel de la rue Caumartin a été, en France, précédé une série d’agressions du même type, à coup de batte de baseball, contre des homosexuels, des immigrés ou des militants de gauche, que ce soit à Lille, à Lyon ou à Villeurbanne.
Par ailleurs, non, l’extrême gauche n’a rien à voir l’extrême droite : cet amalgame est au mieux naïf, au pire pervers. Même quand, dans les années 70, certains groupes d’extrême gauche légitimaient la violence contre l’ordre établi et ses symboles, il est impossible d’assimiler celle-ci aux ratonnades ou aux « chasses au pédés » perpétrés par des nostalgiques d’Adolf Hitler.
Mettre dos à dos les groupes antifascistes et des groupes néonazis est non seulement une ânerie, mais aussi une méconnaissance indigne, celle de notre Histoire."
http://www.rue89.com/2013/06/07/mort-clement-meric-foire-aneries-243105