Je trouve ça quand même incroyablement dingue que "fallait lâcher pour ne pas prendre de coup" soit une réflexion normal. Autant de la part du gendarme que du voleur. C'est lui qui frappe, tente de voler, mais la victime qui est en tort, on croirait rêver et marcher sur la tête.
Bah en gros dans le cas d'un "simple vol" la violence était largement évitable si je lui avais donné ce qu'il voulait. C'est moi qui aie rendu la situation tendue. Le mec a dit qu'il avait été énervé par ma réaction et qu'une fois qu'il avait commencé à voler autant aller jusqu'au bout, je l'avais "saoulé", "c'est bon c'est qu'un ordi".
Et le gendarme a été très "paternaliste" : "ça ne valait pas le coup, vous êtes plus avancée maintenant? Vous pensez à vos parents? Ils seraient contents de savoir que leur fille est morte pour un ordinateur? Un ordinateur ça se rachète, une vie non. Tous les jours les gens se font voler si tout le monde réagissait comme vous, il y aurait de nombreuses victimes".
Je peux comprendre le flic sur le fond mais c'est vrai que je me suis remise en cause, d'autant plus que les suites ont pas été top j'ai eu deux dents cassées, des bleus, une côte fêlée... Mais ce sont les dents qui m'ont le plus marquées, c'est superficiel je sais mais je crois que c'est parce qu'à mes yeux ce n'étaient pas "réparable". Moi même je ne comprends pas trop pourquoi je suis restée autant accrochée à cette sacoche même à terre... j'avais peur pour la suite de mon année, je pensais à mes clefs, que je ne pourrai pas rentrer chez moi, le bordel pour refaire tous les papiers... Je me suis surprise moi-même dans mon obstination totalement puérile.
C'est pour ça que je me dis que les réactions des victimes peuvent être inattendues et que même rentrer chez quelqu'un sans son autorisation peut être dangereux...