La clause de conscience met le doigt sur l'acte de donner la mort en lui même. La société est ainsi, il y a un tabou sur le fait d'ôter la vie. Même si la maladie est incurable, même si la douleur est insupportable. On sait le faire pour nos animaux de compagnie, comme un acte de "charité" pour leur éviter une agonie dans la souffrance.
On s'en approche un peu, avec cette possibilité, en soin palliatif dans les cas désespérés, de donner autant de morphine qu'il le faut même si le dosage entraîne le décès. C'est un peu hypocrite, comme un petit tour de passe-passe pour dire : on le l'a pas tué, c'est la morphine, la loi nous permet de soulager la douleur jusqu'à ce que mort s'ensuive.
Dans l'égypte antique, le fait même d'ouvrir un corps était tabou. Lors des rites funéraires, celui qui faisait la première incision pour la préparation de la momie était "rituellement" chassé avec des pierres de la salle, ensuite, les autres préparateurs pouvaient finir de vider le corps.
Pour moi, il s'agit du même genre de tabou. Est ce que l'on doive forcément impliquer un médecin ou une infirmière dans l'acte même de l'euthanasie? Est ce que passer par une solution où on fournit tout ce qu'il faut à la personne pour mettre fin proprement et médicalement à ses jours, de sorte qu'elle appuie elle même sur le poussoir de la seringue? Et, pour les personnes incapables physiquement d'opérer, de demander à un proche de le faire sans risquer de poursuites pour meurtre ? j'entends bien qu'on est capables de le faire pour des animaux de compagnie. Mais je comprends que pour certains médecins, cela reste un tabou, car on s'imagine pas faire ce métier pour tuer des gens. Comme on ne s'imagine pas faire véto pour piquer des bêtes...