@BravoCharlie
Les dread ne sont pas uniquement propres aux RastafarI.
Je partage ce que j'en sais après le passage à Maïa si ça te dit
@MaïaLéa
Le sujet derrière les locks, c'est qu'on a énormément opprimés les noirs par rapport à leurs cheveux. Les dreadlocks (les locks de l'épouvante) étaient à l'origine une coiffure de soldats africains (le nom et la symbolique viennent de là, à la différence des sadhus par exemple). Je dis africains car je ne me souviens plus du nom du pays, j'hésite entre l'Éthiopie ou le Zululand. Il y a un imaginaire guerrier et symbolique (le lion animal et le lion conquérant de la tribu de Juda pour les rastas, Aka l'empereur d'Éthiopie).
Ensuite, avec l'esclavage, la grande déportation et tout ce qui s'est produit, le cheveu des noirs a été et est encore stigmatisé. Il l'est encore au point qu'on juge une femme noire plus professionnelle si elle raidit ses cheveux et un homme noir moins fainéant s'il a les cheveux très courts voir lissés .
On a aussi associé la dread à la saleté, à la "noirceur" et à l'animal sauvage.
Enfin, quand Gwen ou un blanc porte des locks, c'est trendy. Ça fait un beau défilé de mode. Quand c'est un noir, ça convoque un imaginaire raciste de saleté et de noirceur. C'est négligé, encore plus qu'une chevelure crépue non dreadlockisée.
Ce n'est donc pas si simple que ça, même à titre individuel.
@BravoCharlie
Même chez les rastas, les blancs à dreadlocks (qui sont différenciés des lockeux qui portent les dreads sans la symbolique rasta, les fumeurs de oinj et les fans de reggae/ragga) ne font pas l'unanimité.
Si les twelve tribes sont ouverts sur le propos, les nayabingis (qui sont non mixtes) parlent en effet d'appropriation. Les emanuellites (du côté dérive sectaire par contre) aussi. Du peu que j'ai pu voir, en effet, les rastas blancs parlent beaucoup à la place des noirs en terme de libération et vont jusqu'à se penser inclus dans la grande rappatriation (le retour en Afrique)*
*ce retour pose d'autres problèmes dans la mesure où un noir américain est descendant de noir africain déporté mais qu'il agit en Afrique comme en pays conquis, souvent, et a malgré tout un imaginaire colonial vis-à-vis des "bons" (ou mauvais c'est selon) sauvages. Voir par exemple ce qui s'est passé à Shashamene.
Et pour les noirs français, d'autres choses jouent mais avec le même résultat : ce n'est pas si simple.
Le sujet est important pour les rastafarI dans un contexte néocolonial car les dreadlocks sont "la crinière du lion", tout un symbole, et comme certains le font remarquer, si tu sais que toi blanc tu peux faire quelque chose qui fera arrêter ton Breda rasta, alors il faut peut-être choisir d'être baldhead (à cheveux rasés) ou crypto (rasta caché ou non visible) plutôt que de jouer des privilèges du système. C'est encore la meilleure façon de prouver que la vraie crinière est dans le cœur. Pour d'autres, ça peut être le symbole de tout kingman (homme rasta) dans la mesure où rasta, c'est prier Jah, donc dieu, avec donc une visée émancipatrice par la libération et la propagation de la parole de son représentant ou incarnation (Hailé Sélassié, empereur d'Éthiopie).
Pour les Empress /sistah, c'est encore différent dans la mesure où souvent les dreads sont voilées. En effet, elles demandent beaucoup d'entretien et de propreté donc elles préfèrent souvent les protéger.
Selah
Édit: les rastas savent très bien que les dreads appartiennent à plusieurs cultures, notamment par l'influence des sadhus en Jamaïque. Seulement, ce n'est en général pas propre à des pays où les gens ont souvent les cheveux raides qui ne sont pas conçus pour

Dans tous les cas, que ça appartienne à d'autres cultures n'a pas à empêcher des personnes de refuser ce "partage" qui reste quand même super situé dans nos sociétés.