« La France n’est pas opposée à cette idée mais estime qu’elle n’a pas de base juridique. Le droit pénal est une compétence des États membres, pas de l’UE, sauf dans le cas des eurocrimes », a expliqué à Euractiv une source européenne proche du dossier.
C’est la position adoptée par la République tchèque et la Pologne.
« Nous partageons l’opinion du service juridique du Conseil en ce qui concerne l’absence de base juridique », a déclaré le porte-parole tchèque de la représentation permanente auprès de l’UE à Euractiv, dans un document écrit.
Entre-temps, le porte-parole de la représentation permanente de la Pologne auprès de l’UE a déclaré que
« l’eurocrime d’ »exploitation sexuelle des femmes et des enfants », fondé sur l’exploitation, ne couvre pas le crime de viol, dont la violence sexuelle est un élément essentiel ».
« La définition du viol proposée à l’article 5 développerait le concept de ce crime sous une forme qui créerait des difficultés de procédure, d’interprétation et de preuve et, par conséquent, conduirait à l’abaissement du niveau de protection garanti aux victimes par le Code pénal polonais », a ajouté le porte-parole.
La France craint également que si le viol est intégré dans le droit européen, des pays comme la Hongrie s’en servent pour faire annuler l’ensemble de la directive par la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), sous prétexte que l’UE n’est pas compétente.
La France est également en désaccord avec la définition du viol
proposée par le Parlement européen et la Commission, qui considère les relations sexuelles sans consentement comme un viol.
En France, le viol est défini comme un acte sexuel commis sur une personne sous la menace, la contrainte, la surprise ou la violence.
Cependant, intégrer la notion de consentement dans le texte final serait
« moins parlant » et
« moins protecteur » pour les victimes, a déclaré Bérangère Couillard, ministre française de l’égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations, lors d’une réunion organisée le 17 octobre avec des acteurs de la société civile et des institutions pour discuter de la violence à l’égard des femmes.