Les associations argentines, notamment les Mères de la Place de Mai (que la dictature argentine nommait les Folles de la Place de Mai) mènent le combat pour les enfants volés.
En résumé, 3 cas d'enfants volés pendant la dictature en Argentine :
- les parents sont enlevés par les sbires de la junte militaire et leurs enfants restent seuls, abandonnés. Si la famille les récupèrent tant mieux sinon les enfants étaient récupérés par le régime et placés pour adoption dans des familles des militaires (gradés) ou des très proches du régime;
- les femmes enceintes enlevées par les sbires de la junte, elles accouchaient en détention (si on pouvait appeler cela de la détention tant les conditions étaient inhumaines) et on leur prenait leur bébé pour le.a placer en adoption dans les familles militaires etc....
- les femmes enlevées par les sbires de la junte subissaient comme torture en autre le viol. Lorsqu'elles tombaient enceints, idem on les faisait accoucher etc....
Evidemment les parents de ces enfants étaient bien souvent des disparus (les vols de la mort). Aujourd'hui, les associations utilisent les documents qu'elles ont à disposition : photos, état civil, témoignage d'anciens prisonniers etc....et aussi des tests ADN. Plusieurs centaines d'enfants et petits enfants ont pu être ainsi retrouvés. La majorité de ces enfants sont adultes aujourd'hui (la dictature s'est étendue de 1976 à 1983). Et d'ailleurs certains de ces enfants sont décédés. Beaucoup d'entre eux ont découvert qu'ils faisaient parti des enfants volés de la dictature. Pas mal ont accepté de rencontrer leur vraie famille, d'autres non. Certain.es ont pardonné, d'autres non.
Et ce travail continue en Argentine car les Mères de la Place de Mai (qui sont en fait des grand-mères aujourd'hui voire des arrière-grand-mères) ont comme relais...une partie de ces enfants identifiés. En effet, une association (Hijos de mémoire) s'est créée et travaille avec une commission d'enquête sur ce sujet toujours autant d'actualité en Argentine. Elles/ils sont persuadés qu'ils finiront par identifier tous les enfants volés et ce grâce à l'ADN et aux progrès technologiques liés à cette science.
En Argentine, il y avait vol dans une même aire géographique. Donc plus simple, plus facile. En Ukraine, on a établi des déportations d'enfants vers la Russie. On change d'aire géographique sans compter les centaines d'obstacles posés par les frontières, l'objet politique et administratif etc... Mais on peut attendre quelque chose du modèle argentin. Car en Argentine aussi, les problèmes d'identification demeurent et l'ADN n'a pas encore toute la clef pour résoudre tout le problème.
PS: si vous souhaitez voir un très beau film sur les enfants volés en Argentine, je vous conseille l'excellent film de L. Puenzo réalisé en 1985, L'histoire officielle, (Oscar du meilleur film étranger).
il y a eu aussi des reportages sur le sujet.