Ouais, j'ai été en face de ce problème, et je dois dire que c'est bien quelque chose qui m'a profondément affectée dans ma façon de me construire, et que j'ai dû (et dois toujours d'ailleurs) essayer de déconstruire pour ne pas le reproduire à mon tour.
C'est ma mère qui ne s'excuse pas, chez nous. J'ai toujours grandi en étant forcée par mes parents à systématiquement m'excuser quand on se disputait, mais jamais ma mère n'a reconnu avoir commis la moindre erreur, et encore moins présenté des excuses pour ça.
Et ça y compris pour des trucs où elle était très clairement en tort, et même avec preuves à l'appui.
Donc d'une part ça a beaucoup biaisé le concept de s'excuser pour moi, qui ait longtemps ressenti ça plus comme une punition que quelque chose qu'on fait parce qu'on reconnait qu'on a fait du mal à l'autre. C'est quelque chose auquel je fais beaucoup plus attention maintenant; mais avant c'était épidermique, je ne voulais pas le faire.
Et d'autre part, ça a beaucoup contribué à mon estime de moi toute pétée parce que si j'étais la seule à m'excuser, ça voulait dire que j'étais la seule à mal faire, que c'était d'ailleurs une preuve de plus que j'étais une déception, alors que ma mère qui ne s'excusait jamais devait forcément ne jamais être en tort (spoiler : pas exactement). Le rejet a été d'autant plus violent quand je m'en suis rendue compte; toute ma vie j'avais cru que ma mère faisait toujours tout bien, et non seulement je me rendais compte qu'elle avait merdé, et parfois dans les grandes largeurs, mais en plus au lieu de pouvoir en discuter et comprendre que ça arrive de faire des erreurs et qu'on peut en apprendre, elle se contentait de tout nier en bloc.
Donc oui, (futurs) parents : s'il vous plait montrez à vos enfants que tout le monde fait des erreurs, vous compris, et que c'est important de s'excuser; vous aurez des enfants qui seront certainement beaucoup moins terrorisés à l'idée du moindre échec !