Couper ses livres en deux, astuce de génie ou véritable crime ?

[Mijou]

A la lecture de l'article, j'ai repensé à un billet d'Isabelle Bauthian. Je vous partage cette pépite

Fabuleux

 

[Gressinni]

@Mijou en effet le format standardisé du poche qu'on a n'existe pas aux États-Unis et au Royaume-Uni à ma connaissance. Chaque maison d'édition fait sa tambouille et éventuellement propose des formats compacts, mais il n'y a semble-t-il pas de standard inter-éditeur. Ce qui fait quand dans la bibliothèque, les livres en anglais sont assez pénibles à ranger, parce qu'en français je n'ai que du poche
(HS : la qualité du papier est aussi très différente je trouve, le papier des éditions de poche françaises est plus lisse, j'en préfère le contact sous mes petits doigts délicats)

 

[Pelleas]

Je pense que c'est surtout l'occasion de se poser la question de notre rapport aux livres. Personnellement je vais avoir tendance à être peu matérialiste et à ne pas "sacraliser" les objets. Je ne parle évidement pas de gaspillage et de culture du jetable, qui m'horripile profondément, mais du fait de par exemple vouloir garder un objet intact. Alors que dans le cas d'un livre une couverture gribouillée, ne diminuera en rien la fonction première de l'objet.

Concernant les livres, ça ressemble à un gros héritage du passé. La transmission orale et les livres étaient les seuls réels vecteur de savoir. En plus outre le coût très élève des volumes (surtout avant l'invention de l'imprimerie), seul une élite savaient réellement lire. Le fait d'avoir des livres devenant donc un genre de marqueur social et un moyen de s’élever de la masse (grâce au savoir). D’où selon moi cette culture du coté sacré des livres que l'on trouve encore aujourd'hui.

Aujourd'hui le savoir se transmet beaucoup moins par les livres notamment grâce au numérique, on trouve à peut n'importe quelle bouquin en 5 minutes sur Amazon et les versions poches on fait baisser les prix. Donc c'est normal que le coté "intouchable" des livres foutent un peu le camp au fur et à mesure que leur importance décroit dans la société.

Donc même si je trouve un peu stupide de couper un bouqin en deux. Car dépourvu de couverture sur un coté il s’abîmera beaucoup plus vite (des pages pourront se barrer, etc), tout ça pour juste gagner 200 grammes dans son sac. Je ne crie pas non plus au meurtre. Au final ceux qui gardent à vie leur bouquins sur une étagère sans jamais y retoucher pourraient souvent directement les mettre au feux. Car hors certains livres/auteurs qui traverseront les époques ou fruit du hasard deviendront des objets de collection, je ne suis pas sur que nos enfants et petits enfants s’embêteront à garder des rééditions en version poche jaunis/moisies/piqués d'obscurs auteurs disparus. Et je ne parle même pas des machins genre "Excel 2003 pour les nuls" ou du "guide du routard 2008 de limoges".

Bon après je dis ça, mais en vrai j'ai aussi un réaction épidermique quand je vois un bouquin salopé

 

[Cococinulle]

Mais euh, en quoi ça les rendrait plus transportables en fait ? C'est toujours le même volume, le même poids ... ou alors on prend seulement une moitié de livre ? Mais pourquoi ?

Le but est de prendre seulement la moitié du livre avec toi. Et quand tu arrives à la fin de la 1ère moitié, tu la laisses chez toi, et tu échanges avec la 2nde moitié.

 

[Altheea]

Je suis mal à l'aise avec le concept car ça empêche de donner une seconde vie au livre en le fragilisant. En tant que grosse acheteuse de livre d'occasion et en tant que personne qui relis beaucoup ses livres j'ai toujours mal au cœur de voir des livres devenir illisible pour d'autre car plus en état d'être prêté ou donné.

En plus il économise du poids mais sérieux couper un livre en deux ça demande aussi un sacré boulot d'ou je suis même pas sûre du gain d'énergie global

Après je pense que mon feeling serait différent s'il faisait une reliure propre qui permet de préserver les 2 tomes créés par après.

 

[FLYxAWAY]

Mais quelle horreur

 

[La Dame Grise]

@Mijou
(HS : la qualité du papier est aussi très différente je trouve, le papier des éditions de poche françaises est plus lisse, j'en préfère le contact sous mes petits doigts délicats)

Les US et le RU ont trois types d'éditions. Les hardback, avec une couverture rigide et une jaquette, qui n'existe quasiment pas chez nous (tous mes reliés sont des éditions anglaises, et je viens de voir à la librairie qu'ils avaient sorti une "édition reliée spéciale" pour un nouveau livre de fantasy, donc c'est très rare d'en avoir en français), les paperback qui ressemblent vaguement à nos grand format, et les mass market paperback qui se rapprochent de nos poches. Mais chaque édition est de moindre qualité que la précédente, d'après ce que j'ai compris en discutant avec des anglophones. La plupart n'achètent que des reliés parce que les paperback sont de moins bonne qualité, et les MM paperback sont encore pire. Et ils m'ont tous dit qu'effectivement, les livres français étaient de meilleure qualité comparés à leur paperbacks.

 

[Mercutio]

Je dois avouer que je suis un peu saoulée par cette façon de projeter sa propre utilisation des livres sur les autres.
Y a pas vraiment à débattre sur la façon de traiter un objet, s'il procède comme ça c'est qu'il préfère procéder comme ça.
Personnellement je maltraite beaucoup mes livres, j'écris dedans, je surligne, et quand quelqu'un vient me faire la morale ça me donne vite des envies de violence. Quand je paie quelque chose avec mes petits sous, c'est pour en faire ce que je veux et c'est pareil pour ce mec.
Et cette façon de parler des livres comme des objets sacrés, pitié quoi... Je peux pas m'empêcher d'y voir un vieux relant de classisme. L'intellectuel au-dessus du reste.
Sauf que non. Ce sont des objets. Au service de l'utilisateur. Et pas l'inverse.

 

[visenya.]

La seule chose que je peux infliger à mes bouquins c'est des annotations au crayon à papier pour pouvoir effacer au cas où! Donc le couper... Après j'avoue que maintenant je suis de plus en plus à lire sur ma tablette plutôt que des livres papiers. En fait j'achète un livre en papier si sa version numérique m'a plu x)
Après chacun fait ce qu'il veut avec ses livres, c'est sûr, j'irai jamais faire de remarque dessus même si le couper en deux ça me paraît un peu radical.

Une fois j'ai emprunté un livre à la BU il était annoté, au crayon à papier, et honnêtement ça m'a vachement aidé pour un exposé => voilà c'était la minute anecdote.

 

[Membre supprimé 128106]

Perso je m'en fiche qu'il utilise ses livres de telle ou telle manière, ça m'est complètement égal, même si je ferais jamais pareil avec les miens. Annoter je serais capable, pas le couper en deux, mais s'il a envie de le faire, c'est son problème. Par contre, je suis rarement gênée par le poids d'un livre dans mon sac mais peut-être qu'il emporte déjà des masses de trucs avec lui et qu'il n'achète que des gros best-sellers^^ perso je suis team livre de poche, voilà pourquoi j'attends pour lire le 4e tome de la Passe-Miroir.

 

[Tuna]

Le truc que je ne comprends pas surtout c'est comment empêcher que les feuilles se détachent ensuite ? Si on abîme la reliure, le livre il va se décomposer non?

 

[Astridou-Puffinette]

Alors, chacun fait bien ce qu’il veut avec ses bouquins mais je dois avouer que cette technique me rend perplexe. Déjà au niveau de la tenue du livre, ça ne me parait pas très agréable et pour la partie sans couverture encore plus, je n’arriverais pas à lire correctement. Ensuite, bah du coup ça doit s’abîmer beaucoup plus rapidement. Enfin, en tant que grande lectrice et lisant vite, ça me frustrerait de ne pas avoir la suite de l’histoire tout de suite.