Dans « Benedetta », Virginie Efira incarne une religieuse lesbienne

[Querencia]

Mais... Il n'y a que moi qui quand elle lit "lesbienne" et "religieuse" y voit un vieux fantasme masculin scénarisé et tourné pour le cinéma ?
Après, je dis pas, ça parle d'une histoire vraie, mais aussi d'un gros problème actuelle au sein de l'église, mais je suis hyper dérangée de voir ça être mis en scène par un mec, qui a déjà des casseroles, et pas mal de scènes dans la BA me mettent EXTREMEMENT mal à l'aise.
On aurait pu avoir un film historique et j'ai comme l'impression qu'on va avoir un bon gros film érotique juste pour montrer le plus de scènes de c*l entre deux femmes.
Non parce que, si le but était de mettre l'accent entre deux femmes qui s'aiment, c'est pas les 4-5 scènes de sexe montrés dans la BA qui nous poussent à penser que l'accent sera mis dessus

 

[Membre supprimé 320093]

Je vois pas trop en quoi prendre des lesbiennes pour jouer des lesbiennes fait avancer les choses non plus. Dans la plupart des films il y a toujours un peu ce schéma de lesbienne en souffrance à cause de son orientation (comme dans "Benedetta" apparemment) et ça touche tout autant les films fait par des lesbiennes et/ou avec des lesbiennes/bi, par exemple le dernier film avec Kristen Stewart où l’intrigue tourne autour du coming out, "Portrait de la jeune fille en feu" avec la notion d’amour impossible, etc. Alors c’est mieux quand cette souffrance est filmée avec un "lesbian gaze" c’est sûr, mais ça montre que visiblement les films fait par et/ou avec des concernées n’échappent pas au schéma classique. Je ne sais pas comment l’interpréter, peut-être qu’elles ont intériorisé les oppressions me dira-t-on ou peut-être tout simplement qu’il y a du vécu là-dedans.

Perso j’avais bien aimé "Dix pour cent", car au-delà du moment où elle couche avec un homme (fallait bien que ça pèche à quelque-part ) on voit juste une lesbienne faire sa vie, aller travailler, avoir des galères, bref les intrigues ne tournent pas autour de son orientation, et ça fait un bien fou. Pourtant, ni l’actrice ni la réalisatrice ne sont lesbiennes (je crois).

Donc au final le problème pour moi ce serait plus le manque de diversité au niveau des représentations que ce que les actrices en elles-mêmes peuvent représenter. Ce qu’il faudrait pour les actrices lesbiennes, c’est ce qu’a expliqué @H.P.Lovecraft dans son post, une vraie égalité des chances vis-à-vis des actrices hétéros et la possibilité de ne justement pas être cantonnées à des rôles de lesbiennes.

 

[Jim Sterling]

"Portrait de la jeune fille en feu" avec la notion d’amour impossible, etc. Alors c’est mieux quand cette souffrance est filmée avec un "lesbian gaze" c’est sûr, mais ça montre que visiblement les films fait par et/ou avec des concernées n’échappent pas au schéma classique. Je ne sais pas comment l’interpréter, peut-être qu’elles ont intériorisé les oppressions me dira-t-on ou peut-être tout simplement qu’il y a du vécu là-dedans.

Tiens d'ailleurs, en parlant de Portrait de la jeune fille en feu, si quelqu'un a également perdu 2h de sa vie en se tapant Ammonite (film américain assez similaire mais réalisé par un homme), c'est juste flagrant, le film crie tout le long "Coucou je suis un homme et je sais pas du tout de quoi je parle" (et, vous vous doutez bien, les scènes de sexe )

Donc au final le problème pour moi ce serait plus le manque de diversité au niveau des représentations que ce que les actrices en elles-mêmes peuvent représenter.

Oui, complètement! Mon propos s'inscrivait dans ce cadre où justement, les représentations queers sont vraiment minimes.

 

[Bleu pastel]

J'aime pas ce genre de films, on sent trop le film de boules qui s'assume pas fait par un mec hetero pour des mecs heteros pensant que les lesbiennes n'existent que pour leur raidir le manche, genre "La Vie d'Adèle". Et je suis pas à l'aise avec les scènes de cul "sulfureuses" dans la fiction en général, j'ai l'impression d'être une voyeuse (et c'est pas facile à admettre de peur de passer pour la prude de service)

 

[guerredesmiroirs]

Au delà de la représentation LGBT+, c’est surtout le fait que le système de célébrité français est un cloaque renfermé dans lequel il est très difficile de s’intégrer qui pêche, non ? On a toujours les 30 mêmes acteurs qui sont utilisés, car plus personne n’a grand espoir dans le cinéma français (expert soi en comédie drama bateau, soi en adaptation BD bateau), alors c’est sur que personne n’ira voir quelqu’un d’inconnu au bataillon, donc on mettra Clavier, Semoun ou Dubosc et on essayera moins de petits nouveau, incluant donc des LGBT+ et gens racises ?
Des fois, je suis même impressionnée que les ados dans SKAM France ne sont pas joués par Timsit en Lucas et Clavier en Elliott

 

[Witch'Daughter]

Quitte à voir un film sur une religieuse ayant existé, j'irai voir Soeur Faustine, qui sort le 19 mai (d'après le cinéma Gaumont). Y a pas de lesbiennes et ce n'est pas sulfureux, donc c'est moins intéressant d'en parler, mais au moins ça l'a l'air d'être plus respectueux de la vie de la personne et le sujet plus intéressant que "Regardez des lesbiennes dans l'Eglise ".

 

[Lady Stardust]

Etonnée de ne voir ni dans l'article ni dans les commentaires précédents une référence à la nonnesploitation: les films de nonnes lesbiennes c'est un sous-genre cinématographique à part entière
La page wiki consacrée au sujet présente les principales caractéristiques et les principaux films marquants de ce sous-genre si ça vous intéresse: https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Nonnesploitation

Vu l'esthétique mi érotique mi kitchouille de la bande-annonce on est en plein dedans je pense, surtout que Verhoeven me semble pas mal habitué à jouer avec les codes des films de genre?

 

[Membre supprimé 320093]

Tiens d'ailleurs, en parlant de Portrait de la jeune fille en feu, si quelqu'un a également perdu 2h de sa vie en se tapant Ammonite (film américain assez similaire mais réalisé par un homme), c'est juste flagrant, le film crie tout le long "Coucou je suis un homme et je sais pas du tout de quoi je parle" (et, vous vous doutez bien, les scènes de sexe )

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[Membre supprimé 350151]

Je trouve amusant et naïf que l'on puisse s'indigner sur l'idée qu'il faille une femme lesbienne pour incarner un personnage lesbien alors que c'est juste une suite logique. Je rappelle que jusque là, beaucoup réclamait que des personnages trans, ou autistes, ne soient joués que par des acteurs qui partagent ce trait avec le personnage.

Donc oui, à partir de là, moi je ne comprends pas qu'on s'en étonne en fait. Ce n'est même pas forcément le coming-out forcé qui me vient en tête cependant, mais bien plus une idée que de plus en plus d'acteurs mentiraient pour avoir un rôle. Et je trouve ça regrettable, évidemment, parce qu'être lesbienne ou ceci n'est plus un trait qui fait de nous ce que nous sommes, mais de simples lignes sur un cv. Mais encore une fois, moi je n'y vois là qu'une continuation logique à ce qui existait déjà, au risque de déplaire à d'autres.

Et bien au-delà de ça... C'est beaucoup plus la représentation des personnages qui m'inquiètent. Une autre madz le soulevait, mais une religieuse lesbienne n'est pas la représentation la plus originale. J'y vois là aussi une forme de fantasme masculin hétéro... En fait, j'aimerais beaucoup plus qu'un film ne soit pas vendu sur le principe d'un personnage LGBTI+. La sexualité d'un personnage devrait juste être un fait sur lui, pas un argument de vente. Le jour où on verra dans le rôle principal une lesbienne ou un gay, ou une personne bi, dans un blockbuster sans que sa sexualité ne soit mise en avant pour faire la promotion, là nous aurons franchi un cap.

 

[~*Galaxy*~]

Effectivement ce qu'on a beaucoup vu, notamment au US, c'est que les acteurs LGBT on tendance à être typecasté(e)s ou juste pas engagés. A partir de là, bah ça a du sens de demander que AU MOINS les rôles LGBT soient attribués à des actrices/eurs LGBT.
Si un(e) actrice/eur ne veut pas faire son coming out, pas de soucis, il y a d'autres actrices/eurs (sans soute moins connus) out qui peuvent prendre le rôle, et une majorité de rôle hétéro à jouer pour celleux qui ne voudraient pas être perçu(e)s autrement.

En ce qui concerne le fait que ce soit centré sur des nones: c'est aussi un fantasme lesbien. Il ne faut pas oublier les lesbiennes / bies ayant grandit dans un milieu catholique ou chrétien qui doivent gérer un rapport à la religion pas évident.
Mais clairement c'est bizarre que ce soit écrit et réalisé par des hommes. Et ce serait mieux de voir des relations LGBT qui sont acceptées et ne finissent pas mal (et ne soient pas toujours une découverte de sexualité/un coming out).

Ceci dit c'est un pas vers plus de représentation. Avec un peu de chance ce film ouvrira la porte à d'autres films à thématiques LGBT plus éthiques.