-carmen-;4423913 a dit :
Je trouve ca un peu fort le mot "harceleurs" couplés avec la définition que la photographe fait d'eux par la suite... "Une fois qu'un mec m'a sifflée, selon la situation, je prends spontanément la photo ou je vais jusqu'à lui pour lui demander si je peux l'immortaliser.
Généralement, ils acceptent et on parle de nos vies tandis que je prends le cliché."
Je veux dire pour ma part, que
si j'avais vraiment le sentiment d'être "harcelée", j'aurais très peur, et je serais tétanisée à l'idée d'approcher...
Je ne sais pas, soit elle est très courageuse, soit les mecs sont pas si méchants que ca, mais moi, l'association de mots "harceleurs/victime" me gêne avec le contexte...
En fait le mot "harcèlement de rue" est souvent mal compris parce qu'on comprend que le harcèlement c'est une violence physique avec des gens qui te poursuivent agressivement, prêts à te faire du mal.
Mais souvent, c'est une violence plus symbolique.
Le Larousse définit le harcèlement comme suit :
1. Soumettre quelqu'un, un groupe à d'incessantes petites attaques
2. Soumettre quelqu'un à des demandes, des critiques, des réclamations continuelles
3. Soumettre quelqu'un à de continuelles pressions, sollicitations
Dans les 2 dernières définitions surtout, on voit que ce qui constitue le harcèlement c'est le fait que ce soit continu, incessant, qu'on te sollicite en permanence.
Donc si toutes les 5 minutes, des hommes viennent réclamer ton attention, te demander des faveurs sexuelles, te faire des blagues, te complimenter vulgairement en attendant une réaction de ta part, c'est du harcèlement.
Et comme tu le vois, ce n'est pas forcément un truc qui te traumatise ou te terrorise mais c'est quelque chose de pesant, qui exerce une pression insidieuse sur ton comportement.
Donc le courage pour l'affronter n'est pas de l'ordre du "j'ai peur pour ma vie mais j'y vais quand même" mais plutôt du "j'ai vraiment pas envie de m'engager dans ce genre de discussion mais j'y vais quand même"
(cc @agapanthe7
car je vois que tu demandes la définition)
fab;4423890 a dit :
launce-andrel;4423846 a dit :
Il n'y a que moi que ça choque qu'il n'y ait pratiquement que des noirs?
Bon après, c'est peut être le coup à pas de chance (ou le lieu où elle habite) mais je trouve ça limite: ça fait les noirs ne savent pas se tenir alors que les blancs eux sont sages mise à part quelques exceptions
Bah c'est surtout que c'est le coin où elle habite, c'est tout. Y'a pas vraiment matière à voir plus loin que ça, j'imagine.
Moi aussi ça m'a gênée pas parce que je me suis dit "elle est raciste" mais parce que je sais comment ce genre de travail va être récupéré par des gens qui n'en ont rien à foutre du sexisme et que son propos va être détourné. Au lieu de focaliser sur le harcèlement de rue, on va se focaliser sur l'incivilité des noirs.
C'est un peu ce qui s'est passé avec le documentaire belge qui a ouvert les yeux de certaines personnes sur le phénomène mais qui a aussi fait dire à beaucoup d'autres "oui mais on voit quand même que c'est surtout les Arabes qui font ça donc le problème c'est pas tellement le sexisme mais plutôt les Arabes qui ne respectent pas les femmes".
Et comme dans son interview on ne précise pas qu'elle est dans un quartier avec beaucoup de minorités, ben ça m'embête un peu