j'ai commencé exactement comme ça. A 15 ans.
En pensant comme ça.
"je ne suis pas dépendante" "faut arrêter c'est rien" "je peux résister"
évidement, c'est pas maintenant que tu constates les dégats. donc la santé n'est pas un argument.
mais..
mais le temps passe vite. A 20 ans j'étais déjà mal, je fumais régulièrement et commençais à m'en vouloir.. mais bon, vie étudiante + plein de fumeurs, j'y allais franchement. j'avais pas d'argent, je le trouvais.
a 23 ans, premier job, je cotoie des collègues qui ont 50 ans et plus. Il y a ceux qui fument, ceux qui fument pas comme partout.
Et là c'est un choc : la différence entre les deux est nette. Extrêmement nette. il y a ceux qui sont en forme, ridés normaux, face à ceux qui montent pas trois marches et une peau dévastée. j'exagère à peine.
j'arrête, j'en ai marre. Une fois, deux fois, six fois. Ca marche. Uniquement au prix d'un suivi psychologique très soutenu. je suis fière.
aujourd'hui, j'ai 25 ans. ca fait un an et demi que j'ai arrêté et j'ai retrouvé tout ce que j'avais perdu petit à petit sans même m'en rendre compte : odorat, gout, souffle, liberté, indépendance face aux horaires d'ouvertures des bureaux de tabac.. et j'en passe.
Alors à coté de ça, le "contact" genre "t'as pas du feu".. pfff! mes amis sont restés mes amis, rien n'a changé entre nous.
Voilà.
A 16 ans, les "vieux cons qui me faisaient la morale" m'exaspéraient au plus haut point. j'étais pas comme eux, je prenais la clope différement.
Sauf qui si, j'étais comme eux en plus jeune, je suis devenue pareil, j'ai cru que la clope n'allait pas me bouffer et je m'en suis mordu les doigts. Aujourd'hui, la vieille qui fait la morale, c'est moi. et demain, ce sera toi.
Parce que tu es exactement comme moi. la clope t'attaque comme elle a commencé avec tout le monde : en te faisant croire qu'elle est ton amie, bien agréable et que fialement, elle n'est pas si dangereuse que ça.