Enceinte par accident, j’ai découvert que ma médecin était anti-IVG

[Chat-au-Chocolat]

@Mélou_madz J'ai lu ton témoignage, je suis estomaquée !
Un petit signalement à l'Ordre des médecins (ou même une simple lettre) ne serait vraiment pas de trop.
J'ai halluciné au "nous ne cautionnons pas ce type d'acte"... D'où on leur demande de cautionner des actes médicaux ? On s'en tape de ce qu'elles pensent, elles ne sont pas là pour faire du prosélytisme mais pour PRENDRE SOIN de leurs patients. Les opinions n'ont pas à primer sur la pratique d'un.e médecin ! C'est incroyable

 

[jorda]

je rajouterais également un petit blacklisting aussi (il me semble bien qu'il y a des listes noires consultables en ligne sur les docteur.e.s à ne surtout pas voir).

 

[Laboukineuze]

@Mélou_madz je plussoie grandement les dires des deux madz ci dessus ! Pour toi c'est fini, mais si tu pouvais éviter à d'autres filles de se retrouver dans cette situation, ce sont des choses à faire ! [ou même des hommes qui veulent une vasectomie. Les pro life doivent pas aimer non plus !]
Bref, et merci tout plein pour le complément de témoignage. Tu te crois immature ? Je te vois courageuse. Engoncée dans le bazar des urgences, you tu réussis à filer !
Tu as eu encore plus de courage chez toi. Ne te jette pas la pierre, vraiment ! T'as géré comme une championne ! Et par dessus le marché, voilà que tu digères rapidement les événements et que tu nous livre ton témoignage !

 

[Mullipa]

@Mélou_madz chaud... je rejoins @Laboukineuze je te trouve très courageuse !
Mais je maintiens, je pense que te recontacter dépasse le cadre légal. Qu’elle soit contre et refuse, ok. Mais qu’elle utilise tes données personnelles pour te contacter personnellement, c’est carrément de l’entrave au droit à l’IVG...

 

[Ocytocine.]

C'est dingue quoi
Juste dire "je ne pratique pas les IVG, allez ici si vous maintenez votre choix d'avorter"
C'est quand même pas compliqué.

 

[Liligreen]

Hello,
Pour le manque de réaction face aux propos choquants de la médecin, il faut aussi prendre en compte qu'une relation médecin-patient est rarement équilibrée. Souvent le médecin est en position haute de sachant face à un patient en position de vulnérabilité (maladie ou grossesse non désirée comme dans le témoignage).
Si je prends mon exemple personnel, j'ai une fois consulté un médecin spécialiste paternaliste, méprisant, absolument pas à l'écoute de ce que je lui disais sur MON corps et même si j'étais furieuse dans un second temps, sur le moment je me suis juste sentie très mal. Lui faire remarquer qu'il se conduisait d'une façon incorrecte, c'était juste au dessus de mes forces. De toutes façons, comme beaucoup de femmes je pense, j'ai bien appris à être "gentille avec le monsieur/la dame" même si la personne mériterait qu'on lui dise ses 4 vérités

 

[TheMadTink]

Les remarques sur la jeunesse des membres du mouvement "Les Survivants" et de la docteure de la Madz font échos à quelque chose auquel je pense depuis un moment.

On nous vend le progressisme de la Gen Z, des moins de 30 ans en général (je m'inclus dedans). Ils seraient tolérant, ouvert avec la fluidité de genre, anti racistes, écologistes, de gauche, j'en passe et des meilleurs.

Mais non en fait. Une partie de la jeunesse est comme ça.

Je me demande si à force de voir "l'évolution" comme une épèce de flèche positiviste qui va toujours vers le mieux, on ne se fourvoie pas. Si à force de tourner en rond dans nos cercles on n'oublient pas que tout le monde n'est pas comme nous.

Vous pouvez sur un jeune médecin de droite, anti-IVG, raciste, anti féministe, etc. La jeunesse n'est absolument pas un argument en ce qui concerne "l'ouverture d'esprit".

 

[Vintage Phonic]

Ce genre de situation me donne envie de frapper le médecin direct... L'état de choc de la madz est totalement compréhensible qd on s'attend à pouvoir faire confiance à une personne qui nous met un poignard dans le dos ...

Spoiler: Histoire personnelle

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[Berezina]

J'ai eu un gynéco pro-vie également pour une grossesse non-désirée.
J'arrive au cabinet pour une visite de contrôle, j'ai très souvent des absences/ retard de règle très longs de plusieurs mois. Il fait une écho et me dit ravi : "félicitations! vous êtes enceinte c'est super!"
Là c'est la douche froide, le coup de massue. J'étais totalement hébétée d'être tombé enceinte sous stérilet(stérilet qu'il m'avait posé !!), je répétais c'est impossible, c'est impossible je n'étais pas du tout heureuse. Je pleurais, je n'arrivais plus à parler, j'avais la gorge serré, vraiment le ciel me tombait sur la tête et lui était tout sourire comme si de rien n'était à me dire qu'il allait me prescrire des vitamines de grossesse etc.

De sa part, j'ai eu les mêmes remarques que dans l'article : "ça arrive on ne controle pas tout, mais non vous n'êtes pas trop jeune, mais non ce n'est pas grave si vous n'avez pas de travail et que vous etes étudiante et votre petit ami non plus, mais non ce n'est pas grave si vous n'en voulez pas". Oui donc rien n'est grave à ce moment là, c'est la fête du slip, je sais meme pas pourquoi on s'embête avec des contraceptions. Et il fallait que je réponde à son délire alors que j'étais sonnée par cette nouvelle catastrophique.

Je suis sortie petit à petit du choc grâce à la colère tellement il m'était impensable d'avoir un enfant à ce moment là (je vivais chez mes parents, je passais un concours important à la fin de l'année, j'étais TRES jeune): Je lui ai dit que si je m'étais faite poser un stérilet c'était bien que je ne voulais pas avoir d'enfant et j'ai commencé à lui demander d'ailleurs comment c'était possible. Devant ma résolution (ou mon ton accusateur?), il a enfin compris et m'a calmement recommendé une consoeur qui "s'occupe de ces choses là". Il faut reconnaitre qu'il a fait "ce qu'il fallait" légalement.

J'ai tout de même était choquée par l'entretien ; devoir me justifier longuement pour quelque chose qui me paraissait impensable et que je ne voulais pas, je pensais qu'à partir du moment où j'avais dit que je ne souhaitais pas cette grossesse, c'était ainsi point final.
J'en suis aussi restée choquée car je n'imaginais pas qu'un médecin puisse avoir le choix ne pas effectuer d'avortement (je sais, c'est idiot!). Surtout s'il pose des dispositifs pour ne pas tomber enceinte, il devrait "réparer" quand cela ne fonctionne pas ? Je pensais naivement que c'était notre corps, notre choix et une routine. Je découvrais que non.

J'étais attéré de devoir reprendre un rendez-vous avec quelqu'un d'autre car pour moi le temps était compté et j'avais peur de devoir au final conserver cette grossesse que j'avais découverte tardivement.
Heureusement, j'ai eu un rendez-vous très rapidement car la conseur a compris l'urgence de la situation. Elle était très bien et ne m'a pas questionné ainsi, il n'y a même pas eu discussion.
Quand j'ai repensé à tout ça et le fait qu'il m'a même imprimé la "premiere echographie" je me dis que ce n'était pas bien normal ce que j'avais vécu.
Merci donc pour cet article où l'on se retrouve. C'est toujours appréçiable.

 

[Bobbie in the Sky]

Pour rebondir sur ce que tu dis @Holy_Raccoon j'ai participé récemment à un débat autour de la sortie du film Annie colère (très très bien d'ailleurs) et d'après les témoignages des membres du planning familial, il en ressortait que de plus en plus de jeunes médecins sont contre l'IVG. L'une des explications données étaient qu'iels n'ont pas été confronté.e.s aux conséquences des IVG clandestins sur le corps des femmes. Les dames qui ont vécu l'époque du MLAC expliquaient que beaucoup de docteurs se sont engagés dans le combat en pratiquant des IVG avec la méthode Karman car beaucoup avaient travaillé pendant leur internat dans des services d'urgence où iels avaient vu des choses terribles et inadmissibles et que pour elles/eux, c'était une question d'ordre sanitaire de faire quelque chose. Cependant, les nouvelles générations qui arrivent n'ont pas eu ces expériences (et tant mieux !) mais en maintenant le planning familial et l'histoire de ce combat en dehors des facs de médecine, il y a un recul des connaissances des médecins à ce sujet. Il semble par exemple que la méthode Karman qui est l'une des plus fiable et moins douloureuse pour la femme ne soit plus enseignée. Je conseille vraiment le film qui pose des questions intéressantes, notamment de savoir si le fait que l'IVG se pratique dans un cadre médical est véritablement une nécessité (sans donner de réponse). Et ça ouvre aussi les yeux sur la place toujours incertaine de l'IVG dans notre société.

 

[fruitjoy]

J ai eu un gynéco anti IVG mais je le savais avant d y aller ( c était pas pour une IVG évidemment) . 2 personnes me l avait recommandé en me brieffant sur le personnage , donc j étais prévenue . Je crois même qu'il avait une croix accrochée au mur et il fumait des clopes pendant l entretien ( il m avait demandé avant et comme je fumais aussi c était cool , il ne le faisait pas sans accord ). Il m a prise en urgence sans me connaître, et m as rappelée le lendemain suite aux résultats des analyses qu'il avait fait faire, pour que je revienne tout de suite,parce que j avais un truc assez grave ( mais qui se soigne bien avec le bon traitement). On a parlé contraception aussi et il ne posait pas de stérilet, parce qu'il estimait qu il avait un risque que ça soit abortif , et donc que ça allait a l encontre de ses convictions... Mais il était pas du tout relou ni méprisant .
Au final je suis bien contente d être aller le voir parce que j aurais pu finir dans un sale état a essayer de prendre rdv ailleurs en urgence dans 8 mois ...
Il avait aussi diagnostiqué l endométriose de ma 2 recommandation, qui galerait depuis des années ( c était y a plus de 10 ans , on en parlait pas trop a l époque et tous les autres étaient passés a côté). ( Et d autres trucs sur la 1ere , mais je me souviens plus vraiment de quoi il s agissait) .Je n y suis plus retournée ensuite parce que j' ai déménagé .