Certaines réactions à l'idée de ne pas se "dépoiler" me font toujours me demander si je suis particulièrement chanceuse de mon côté... Parce que je ne ressens pas du tout de douleur ou de désagrément au moment de me défaire de mes poils, ni au moment de la repousse d'ailleurs. J'apprécie même énormément le temps passé sous la douche à me raser, avec ma mousse à raser toute douce et mon superbe rasoir offert par mon copain. J'aurais vraiment l'impression de m'enlever un moment de détente où je prends soin de moi, en fait, si je faisais le Januhairy.
D'ailleurs, ce sont les poils que j'associe à du négatif : chez moi, ils font mal à partir d'une certaine longueur ou quand ils sont "mal rangés", ils retiennent plus les fluides corporels, et donc les odeurs, ce que je trouve très dérangeant, ils sont peu agréables au toucher, bien moins que ma peau sans eux à mes yeux... Je ne parle pas de considérations esthétiques, mais bien de confort, même si je me préfère également sans eux visuellement.
Lorsque je vous lis, je prends chaque fois conscience que ce n'est pas tant que cette norme est "oppressive" par définition, mais qu'elle le devient surtout auprès des personnes qui, contrairement à moi, n'éprouvent aucun plaisir à la suivre, voire en souffrent, et se sentent pourtant obligé de le faire. Je détesterais me sentir obligée de faire ce Januhairy, en fait, alors je compatis avec les filles qui se sentent obligées de s'épiler toute l'année si elles en souffrent de leurs côtés.
Je me demande ce qu'il en est à grande échelle. Est-ce que les personnes à souffrir sont majoritaires ? Sont-elles minoritaires ? Ou y a-t-il un gros pourcentage de personnes qui considèrent comme neutre cette situation, un peu comme une courbe de Gauss ?
J'ai du mal à comprendre comment un mouvement d'un mois seulement peut avoir sa pertinence, si ce n'est pour les quelques personnes qui veulent "essayer pour voir ce qui est le plus confortable", puisqu'il ne s'agit pas tant de réaliser quelque chose de difficile à maintenir sur le long terme d'un point de vue fonctionnel (ce n'est pas comme faire du sport, qui demande un effort physique qu'on peut avoir du mal à s'imaginer maintenir plus d'un mois). D'autant que j'ai l'impression que les personnes qui vont se lancer sont majoritairement déjà convaincues, et gagneraient donc à se lancer dans un processus à l'année plutôt qu'au douzième d'année. Mais bon, je ne suis pas trop du genre à me laisser encourager par un mouvement communautaire de ce type, donc c'est peut-être pour ça aussi que ça ne me parle pas : ça ne correspond pas à mon mode de fonctionnement. Mais pourquoi pas si ça va à d'autres gens.