Fausse couche : « Comment faire le deuil de quelqu’un qu’on n’a pas vraiment connu ? »
- Initiateur de la discussion Clémence Boyer
- Date de début
M
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Guest
a ce que j'avais appris, une fausse couche a lieu en général quand le foetus est non viable et le corps décide d'avorter. Du coup, on peut "relativiser" en se disant que la nature évite un bébé non viable.
"seul regret, ne pas montrer visuellement la fausse couche"
Visuellement, c'est à dire ? Vous auriez aimé voir une femme changer de serviette toutes les heures ou toutes les demi heure à cause du sang ? Voir l'embryon etre expulsé dans les toilettes ? Elle dit quand meme qu'elle s'est évanouie
@Mimicollo Dans la théorie, oui, dans la pratique c'est une autre histoire
Visuellement, c'est à dire ? Vous auriez aimé voir une femme changer de serviette toutes les heures ou toutes les demi heure à cause du sang ? Voir l'embryon etre expulsé dans les toilettes ? Elle dit quand meme qu'elle s'est évanouie
@Mimicollo Dans la théorie, oui, dans la pratique c'est une autre histoire
@Mimicollo pas forcement, la personne enceinte peut par exemple faire une mauvaise chute ou alors avoir un accident de la route ce qui peut conduire à la fausse couche.
@Mimicollo On peut relativiser beaucoup de choses ! Après tout, il est vrai que nous sommes moins que des atomes de poussières à l'échelle de l'Univers. Mais à un moment, on se rend compte que la vie est vécue à la première personne, à l'échelle de l'individu...
Perdre un enfant, c'est potentiellement ne pas être capable d'en porter. C'est remettre en question son émancipation et le progrès des générations.
Est-ce que je suis effectivement digne de vivre si je ne suis pas même capable d'en faire autant que ma propre mère ? La Science propose des théories, elle ne console pas.
La Nature est bien faite, certes, alors pourquoi tant de souffrances dans cette situation ? Tu en feras d'autres des enfants, tu es jeune ! Qui sous-entend que si un enfant est raté, c'est pas grave, on l'abandonne pour faire mieux ! Certaines mères y arrivent, c'est vrai. Même dans le règne animal. Mais on n'est pas toute obligée de sauter l'obstacle sans difficulté. La compassion pour un être qu'on a simplement porté un temps doit avoir son intérêt dans le Monde pour que ça existe encore après 10k ans d'existence... (et hop l'effet boomerang de la sélection naturelle dans la face)
Nous ne sommes pas des robots dont les sensations sont dictées par l'intérêt supérieur de la viabilité de l'espèce dans sa globalité. Le deuil est un parcours personnel nécessaire lorsque nous subissons une perte. Il ne s'agit d'ailleurs pas d'oublier les évènements (comme le voudrait l'entourage), mais bien de respecter le déroulement des faits ("c'est votre premier ? non"
parfait, juste parfait ).
Le comportement de la société est par ailleurs normal. La perte d'un enfant est un évènement violent (la mort en général...) et les individus en public aspirent à la tranquillité, donc préfèrent cacher ça sous le tapis... Toute la difficulté pour certains c'est de faire la différence entre être en public et être entre intimes... Le mieux pour éviter de se sentir attaquée en pareil état de faiblesse c'est d'être protégée, le temps que dure la vulnérabilité, par quelqu'un qui nous aime et qui a une colonne vertébrale et une grande gueule pour deux.
Il faut aussi considérer la maladresse comme étant très très courante quand on est enfin prêt à refaire face : la plupart des gens qui sortent les "tu peux pas rester triste", "un de perdu dix de retrouver" ont de l'empathie et comprennent tout à fait la douleur ressentie, mais ne savent pas l'exprimer... La dernière perle en date que j'ai glané dans ce genre : "Tu me regretteras quand je serai mort" qui signifie en fait "je t'aimerai jusqu'à mon dernier souffle"... Des fois les gens sont juste un peu nuls pour parler.
Perdre un enfant, c'est potentiellement ne pas être capable d'en porter. C'est remettre en question son émancipation et le progrès des générations.
Est-ce que je suis effectivement digne de vivre si je ne suis pas même capable d'en faire autant que ma propre mère ? La Science propose des théories, elle ne console pas.
La Nature est bien faite, certes, alors pourquoi tant de souffrances dans cette situation ? Tu en feras d'autres des enfants, tu es jeune ! Qui sous-entend que si un enfant est raté, c'est pas grave, on l'abandonne pour faire mieux ! Certaines mères y arrivent, c'est vrai. Même dans le règne animal. Mais on n'est pas toute obligée de sauter l'obstacle sans difficulté. La compassion pour un être qu'on a simplement porté un temps doit avoir son intérêt dans le Monde pour que ça existe encore après 10k ans d'existence... (et hop l'effet boomerang de la sélection naturelle dans la face)
Nous ne sommes pas des robots dont les sensations sont dictées par l'intérêt supérieur de la viabilité de l'espèce dans sa globalité. Le deuil est un parcours personnel nécessaire lorsque nous subissons une perte. Il ne s'agit d'ailleurs pas d'oublier les évènements (comme le voudrait l'entourage), mais bien de respecter le déroulement des faits ("c'est votre premier ? non"
parfait, juste parfait ). Le comportement de la société est par ailleurs normal. La perte d'un enfant est un évènement violent (la mort en général...) et les individus en public aspirent à la tranquillité, donc préfèrent cacher ça sous le tapis... Toute la difficulté pour certains c'est de faire la différence entre être en public et être entre intimes... Le mieux pour éviter de se sentir attaquée en pareil état de faiblesse c'est d'être protégée, le temps que dure la vulnérabilité, par quelqu'un qui nous aime et qui a une colonne vertébrale et une grande gueule pour deux.
Il faut aussi considérer la maladresse comme étant très très courante quand on est enfin prêt à refaire face : la plupart des gens qui sortent les "tu peux pas rester triste", "un de perdu dix de retrouver" ont de l'empathie et comprennent tout à fait la douleur ressentie, mais ne savent pas l'exprimer... La dernière perle en date que j'ai glané dans ce genre : "Tu me regretteras quand je serai mort" qui signifie en fait "je t'aimerai jusqu'à mon dernier souffle"... Des fois les gens sont juste un peu nuls pour parler.
Très beau court métrage en tout cas. Les acteurs sont très bons et les sentiments justes.
J'ai fait une fausse couche il y a 4 mois, et même si c'est dit sans mauvaise attention, si un jour vous avez quelqu'un dans votre entourage qui fait une fausse couche, c'est la dernière chose à lui dire car ces phrases qui "relativisent" la fausse couche donnent l'impression qu'on tente de minimiser la douleur. Une fausse couche c'est une douleur physique (5h de contractions, une hémorragie qui m'a conduite à l'hôpital en urgence, plusieurs pertes de connaissances...) mais c'est surtout une douleur psychologique qui se transforme souvent en traumatisme. Je n'oublierai jamais, enceinte de 2 mois normalement, ce long silence chez le gynécologue, cette image d'une poche...vide et "non, c'est terminé, il n'y a plus d'embryon". Et puis 2 longues semaines à attendre, avec ça dans mon ventre, encore 2 semaines pour que mon corps rejette tout. Il y a un deuil à faire, le deuil d'une grossesse souvent très fortement désirée depuis plusieurs mois, et pour celles et ceux qui s'étaient déjà beaucoup projetés dès le début, le deuil d'un bébé. Ce court-métrage sonne très juste. J'ai la chance d'être à nouveau enceinte de 2 mois et demie et d'avoir passé les stades critiques cette fois, mais j'ai encore beaucoup de mal à me projeter dans cette grossesse. Parfois je me demande si j'ai bien fait mon deuil de ma première grossesse...
Je suis étonnées par le chiffre d'1 femme sur 10 avancé par The Lancet. Sur internet on trouve souvent des chiffres qui tournent entre 10 et 20 % des grossesses (ça dépend si elles incluent les grossesse biochimiques j'imagine), donc en considérant que les femmes ont en moyenne 2 enfants, ça fait beaucoup plus que 10%. A titre personnel j'ai beaucoup parlé de ma fausse couche dans mon entourage, et au travail par exemple, j'ai découvert que 4 collègues sur les 6 auxquelles j'en ai parlé en avaient vécu au moins une. C'est vraiment dommage que ce sujet soit aussi tabou.
10% mais 20% des grossesses. C'est bien ce dont j'avais discuté avec mon gynéco. C'est parce que certaines femmes (dans les une sur dix donc) vont parfois faire plusieurs fausses couches (par exemple 4) pour un bébé à terme, car il y a un souci médical qui leur complique les grossesses. Ca ne signifie absolument pas que si vous avez déjà fait une fausse-couche, vous en ferez nécessairement d'autres mais pour certaines femmes c'est le cas et c'est ce qui explique la différence de stats entre les femmes et les grossesses
C'est le genre de phrase qu'on entend non stop quand on parle de sa fausse couche. Et c'est très bien dit dans le court métrage (qui est hyper touchant et tellement juste).
Cette façon de "relativiser" est le meilleur moyen de minimiser le ressenti de la personne qui a vécu la FC et de délégitimiser sa tristesse et sa douleur.
La réponse est qu'il impossible de faire le deuil de cet enfant. Ayant perdu mon fils à 20 semaines, il m'a été impossible de l'enterrer. Comment faire son deuil lorsque nous n'avons pas de tombe?! Il faut savoir qu'à moins de 22 semaines, l'enfant n'existe pas juridiquement et qu'il est pratiquement impossible de l'inhumer.
Je me permets juste de préciser et espérant ne pas être blessante
La juridiction concernant les foetus/bébé in utero est complexe, mais tout foetus n'a aucune existence juridique (en France tout du moins), ce n'est pas une personne au regard de la loi
L'inhumation est possible, l'inscription au livret de famille également à partir de 16 semaines d’aménorrhées (après j'ai aucune idée de combien la procédure peut être difficile surtout dans les cas de petit terme, et je parle là encore pour la France)
J'ai une amie et ma belle sœur qui m'ont annoncé leur grossesse très tôt (une limite,elle avait à peine fait un test urinaire que j'avais un message).
Et toutes les deux à se projeter très tôt et à fond dans ce futur enfant. (typiquement on est même pas à8semaine que le berceau est prêt et tout. Je pense que d'ici le terme elle aura choisi le lycée où cet enfant ira
)D'une certaine façon j'étais contente de le savoir tôt et de pouvoir être là si besoin. Y'a vraiment ce truc de ne surtout pas l'annoncer trop tôt, genre fais ta fausse couche dans ton coin, gère ton deuil seule mais surtout n'en parle pas à tes proches. Jamais.
@Ocytocine. Ne t'inquiètes pas, tu ne m'as pas blessée.
Merci pour tes précisions car l'hôpital ne nous en avait pas parlé, à l'époque, et nous ne savions rien à ce sujet.
Cela a été très difficile pour mon conjoint et moi.
Je suis de nouveau enceinte et il y a encore cette peur.
.Merci pour tes précisions car l'hôpital ne nous en avait pas parlé, à l'époque, et nous ne savions rien à ce sujet.
Cela a été très difficile pour mon conjoint et moi.
Je suis de nouveau enceinte et il y a encore cette peur.
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