Ayant vécu ça de l'intérieur, selon moi, ça n'est pas la solution.
J'ai été militaire, et j'ai dû passer mes classes militaires pendant deux mois. Alors oui, il y a eu des moments de cohésion, d'entraide, mais ça n'a pas été pour moi une bonne expérience: j'ai trouvé le système archaïque, quand les hommes ne faisaient pas le nombre de pompes adéquates on les traitait de "tafioles", c'était régulièrement les humiliations gratuites pour nous pousser à bout et soi disant amener un "esprit de cohésion". Un adjudant-chef m'a pris en grippe pendant plusieurs semaine car ma coupe de cheveux suintant le gel n'était pas assez impeccable pour lui, j'ai reçu un coup de pied de sa part, j'ai vu des gifles se perdre, sans justificatif, et j'ai eu le sentiment de vivre un véritable acharnement par ce chef, j'étais très anxieuse, déprimée le weekend à l'idée de devoir retourner là-bas.
Nous avons perdu une dizaine de recrue à cause des blessures pendant les activités physique et nos chefs nous disait que c'était "la sélection naturelle".
Je suis restée car à l’issue de ces classes m'attendait le métier de mes rêves, mais sinon j'aurais décampé depuis longtemps. Si j'ai réussi à détester ce système qui (selon moi devrait subir de véritables transformations), alors d'autres le haïront aussi et ça ne renforcera pas l'unité nationale. Me forcer à chanter la Marseillaise tous les soirs n'a pas fait de moi une patriote convaincue, et je ne pense pas que ça soit le genre de chose qui fasse un déclic dans la tête d'un jeune sur la mauvaise pente. Je pense qu'être militaire est une vocation, un choix, pas quelque chose qu'on subit, sinon on vit très mal ses classes.
Bien sur, je ne dis pas que mon expérience reflète la réalité de toutes les classes militaires en France, mais je me pose la question.
J'ai été militaire, et j'ai dû passer mes classes militaires pendant deux mois. Alors oui, il y a eu des moments de cohésion, d'entraide, mais ça n'a pas été pour moi une bonne expérience: j'ai trouvé le système archaïque, quand les hommes ne faisaient pas le nombre de pompes adéquates on les traitait de "tafioles", c'était régulièrement les humiliations gratuites pour nous pousser à bout et soi disant amener un "esprit de cohésion". Un adjudant-chef m'a pris en grippe pendant plusieurs semaine car ma coupe de cheveux suintant le gel n'était pas assez impeccable pour lui, j'ai reçu un coup de pied de sa part, j'ai vu des gifles se perdre, sans justificatif, et j'ai eu le sentiment de vivre un véritable acharnement par ce chef, j'étais très anxieuse, déprimée le weekend à l'idée de devoir retourner là-bas.
Nous avons perdu une dizaine de recrue à cause des blessures pendant les activités physique et nos chefs nous disait que c'était "la sélection naturelle".
Je suis restée car à l’issue de ces classes m'attendait le métier de mes rêves, mais sinon j'aurais décampé depuis longtemps. Si j'ai réussi à détester ce système qui (selon moi devrait subir de véritables transformations), alors d'autres le haïront aussi et ça ne renforcera pas l'unité nationale. Me forcer à chanter la Marseillaise tous les soirs n'a pas fait de moi une patriote convaincue, et je ne pense pas que ça soit le genre de chose qui fasse un déclic dans la tête d'un jeune sur la mauvaise pente. Je pense qu'être militaire est une vocation, un choix, pas quelque chose qu'on subit, sinon on vit très mal ses classes.
Bien sur, je ne dis pas que mon expérience reflète la réalité de toutes les classes militaires en France, mais je me pose la question.
Personnellement, j'ai pas l'impression qu'on arrivera à faire des choses en forçant les jeunes à faire des trucs qu'ils n'ont aucune envie de faire. J'veux dire, déjà la Journée d'Appel, pour moi et tous mes amis ça a été une monstrueuse épine dans les fesses alors un service ou quelque chose qui durerait toutes les vacances, heu... voilà quoi. Si la loi passait et que j'avais l'âge d'y être soumise, je haïrais purement et simplement le gouvernement qui essaye de me mettre de force dans un groupe ou à faire une activité que j'ai aucune envie de faire. Après, mettre ce genre de trucs à la disposition des jeunes qui en font la demande, pourquoi pas. Booster un peu la vie associative étudiante et départementale, proposer des cours de botanique ou je sais pas quoi, oui je serais pour. Mais le reste, non. (En plus je suis assez amère sur ces trucs parce que l'Etat est bien gentil de dire que les jeunes doivent s'engager dans un truc mais si en même temps ils laissent crever les associations qui sont censées aider ces jeunes, voilà quoi (mes parents taffent tous les deux là dedans)). Je suis assez méfiante par rapport à ça justement parce que dans ma famille, mon père et mon oncle ont été forcés dans le service militaire (des purs descendants de la pensée 68arde et complètement antimilitaristes) et ça leur a pas donné envie de se regrouper sous la bannière française). Bref pour résumer, je serais pour qu'on booste les assos, qu'on aide les plus défavorisés à avoir accès à la culture (et même pas qu'eux, mais plus d'aide pour eux), proposer des ateliers, etc. Mais forcer les gens, franchement non. L'idée me révulse complètement, pour être honnête. Je trouve que c'est ignorer les besoins, envies et revendications de chacun et essayer de les modeler pour ressembler au "petit citoyen idéal" dont rêvent tous les gouvernements. Je suis contente d'être Française, mais voilà. Je suis pas patriote du tout, j'en ai même une mauvaise image (du patriotisme). J'ai envie d'appartenir au monde. Quand on me demande de répondre sérieusement à la question "C'est quoi être un citoyen Français ?" franchement j'en sais rien, je n'ai envie d'y répondre que par les bons vieux poncifs en plaisant à coup de croissant, de baguette et de révolution. Encore une fois, j'aime bien vivre ici, mais si on me demande "tu te sens française ?" je répondrais "oui" mais parce que je suis née ici et ma famille aussi mais au-delà de ça... C'est ptête parce que je suis de la génération Internet, mais pouvoir être en contact d'autant de cultures, etc. me fait me demander est-ce que c'est vraiment important comme question ? Pour moi être Français, c'est vivre en France (naturalisé ou pas, né ici ou pas). Pour moi cette question créé plus de clivages qu'elle ne rassemble (ça me rappelle le fameux débat sur l'identité nationale). Chacun ira de sa petite définition et au final on exclura forcément quelqu'un. Pour faire un parallèle; c'est comme lorsqu'on doit définir "être un homme" et "être une femme". Pour moi c'est impossible de le faire sans blesser ou exclure violemment des gens. 

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