BirthdayCake
Je me permets de te répondre. J'comprends tout à fait ce que tu veux dire mais bien qu'il y a eu une amélioration des conditions de travail pendant un temps, on commence peu à peu à remettre en question tous ces acquis sociaux. J'aimerais juste citer la Grèce (parce que cet exemple est frappant) où les conditions de vie s'étaient améliorées jusqu'à ce que la crise les touche de plein fouet. On est revenu sur les aides sociales etc. et on voit une radicalisation (cf les élections législatives, l'équivalent du front de gauche est passé de 7% à peu près avant la crise, à 16% dimanche, il y a eu également une progression du parti communiste grec etc.).
Il me semble que la même chose est en train de se produire en France. De nombreux "experts" considèrent qu'il faut revenir sur les acquis sociaux, comme si les maux des basses couches sociales avaient disparu et que le "social" n'était plus utile (ces "maux" se font moins ressentir parce qu'il y a eu du progrès social justement).
Je me souviens d'un ami qui me disait (ça m'avait marquée !) "tu te rends compte que mon niveau de vie en France correspond à celui d'un pauvre à Ghaza ?!". La dernière fois, j'écoutais Noam Chomsky et il utilisait son expérience pour parler du progrès social, il disait qu'un jour, il était parti en montagne et qu'à chaque fois qu'il pensait être arrivé au sommet, il en voyait un autre plus haut, puis encore un autre (pour lui et je suis de son avis, le progrès social est "sans fin", on pense qu'on y est puis on se rend compte qu'il en faut davantage et qu'il y a d'autres questions à traiter).
J'ai lu le préambule de la SFIO et honnêtement, il n'a rien à voir avec le parti socialiste actuel, le projet de société est tout autre. Dans ce préambule, il est question de "socialisation des moyens de production" et d'émanciper les travailleurs, je pense que ces thèmes sont toujours d'actualité, surtout dans une société qui connaît des délocalisations à ne plus finir, un chômage qui ne cesse d'augmenter et des conditions de travail de plus en plus difficiles.
Si on discute avec des ouvriers (ou des employés etc.), on se rend compte que cette radicalité existe toujours dans leurs propos. Et si on cherche à en savoir plus sur leurs conditions de travail (la flexibilité que le patronat ne cesse de demander) et de vie, on voit bien que les problèmes qui existaient en 1936, existent toujours aujourd'hui, même sous une autre forme et si ça parait plus "soft" au premier abord. Puis il ne faut pas perdre de vue qu'il y a une déstructuration des mouvements sociaux (et de fortes pressions sur les travailleurs syndiqués), des partis qui défendent cette classe etc. Enfin voilà...
Mandorle
J'ai seulement lu des extraits de ce livre, je ne sais pas si tu connais Jean Lojkine ? Il a écrit "L'adieu à la classe moyenne" où il revient sur cette notion de classe, sur les sociologues qui l'ont mis en place (Alain Tourraine par ex) et sur les partis politiques qui l'utilisent (le PS notamment, qui utilise la classe moyenne pour mettre un terme à la "lutte des classes" qui est un fait objectif), il en fait la critique, c'est vraiment intéressant.
Il parle de l'ascension sociale durant les Trente Glorieuses (où la distance du salaire d'un ouvrier et celui d'un cadre baissait, 4 à 2,7) puis de la démoyennisation de la société (les enfants de ces ouvriers connaissent un déclassement après 1975 et plus encore dans les année 90).