Ce serait un tord de penser que l'inceste est un tabou universel. Il l'est dans de nombreuses civilisations, dont la notre, mais pas dans toute. Le meilleur exemple est celui des pharaons, où le mariage au sein de la fratrie était fréquente pour préserver la pureté du lignage soi-disant divin.
Plus près de nous, les mariages entre cousins étaient plus ou moins fréquents dans les familles nobles, notamment chez les Bourbons ! Les mariages entre cousins étaient d'ailleurs encore pratiqués en France au XXème siècle : c'est le cas, par exemple, de Christine Boutin (la droite catho) et de son cousin. Pour ceux et celles qui ont connu la série de Babar, il faut se souvenir que le roi Eléphant a épousé Céleste, sa cousine. Et si faut, il ya peut-être eu des cas dans vos propres familles. Dans la mienne, c'est le cas d'une grande tante qui avait épousé son cousin.
Il ne faut pas oublier qu'il s'agit d'une série d'héroic fantasy qui dépeint un monde totalement fictif, avec une saisonnalité très particulière. On peut donc s'attendre à ce que l'auteur joue avec les normes de société. Accepter le postulat que l'inceste ne soit pas un tabou dans le monde merveilleux de J.R.Martin ne veut pas dire qu'on l'accepterait dans notre vraie vie. Partant de là, il faut rappeler que le mariage entre frère et sœur était fréquent dans la dynastie des Targaryen afin de conserver la pureté de leur lignée. Il faut rappeler aussi, qu'à l'instar de notre monde réel, les mariages entre cousins existent et sont considérés comme normaux. Les parents de Jaime, Cersey et Tyrion sont cousins. Dans le contexte de Westeros, l'amourette entre tata et son neveu n'est pas si choquant que ça. Ça l'est chez nous, mais pas chez Martin.
Il est donc encore moins surprenant que dans la vision de Bran, Rhaegar et Viserys se ressemblent : ils sont à la fois frères et cousins (comprenez : leurs parents sont frère et soeur). L'inverse aurait été surprenant (rien de tel que la bâtardise pour apporter un peu de sang neuf
)
Et puis, honnêtement, j'attends d'une histoire, qui se veut ambitieuse, qu'elle n'hésite pas à choquer, à bousculer ma vision des choses, mes a-priori. Et pour ça, GOT répond assez favorablement à cette attente.
Ceci étant dit, si on devait résumer le problème majeur de cette saison, ce serait que les show runers ont privilégié les événements, retournements de situation et scènes badass sur l'hôtel de la cohérence.
Il n'y a pas eu non plus de cassure importante. Les précédentes saisons nous avaient cassé brutalement l'élan de plusieurs arcs narratifs : l'exécution de Ned Stark qui mit fin à sa quête de vérité et son devoir de restituer le trône à l'héritier légitime de Robert, les noces pourpres qui ont stoppé net la rébellion du jeune loup, l'assassinat de Joeffrey et la condamnation de Tyrion qui en a suivi, la mort de Twin Lannister, l'explosion du septuaire de Baelor qui marque la fin des Tyrell et l'ascension au pouvoir d'une Cersei plus qu'isolée... Aucune rupture majeure n'est survenue au cours de cette septième saison. Il était prévisible qu'un des dragons allait passer du côté obscur de la Nuit, c'était nécessaire pour rééquilibrer les forces et créer une tension (les dragons ne sont pas si infaillibles que ça). On pouvait s'attendre aussi à ce que Cersei profite des Marcheurs Blancs pour appliquer un plan à la Twin Lannister : attendre que les ennemis s’entre-tuent, et s'occuper tranquilou des survivants fragilisés. Avec l'arrivée à Winterfell de Bran, le OK Google de Westeros, le masque de Littlefinger ne pouvait que tomber. Et il était plus qu'attendu que Daenerys et Jon s'unissent d'une manière ou d'une autre : d'abord pour le fan service, mais aussi pour faire écho aux propos du Mestre Aemon de Chateau Noir, qui s’apitoyait à l'idée que Daenerys était seule, en précisant que les Targarien vont toujours par deux minimum, seule, elle serait vouée à échouer.