J'ai plus eu l'impression de répondre à un sondage d'opinion qui veut montrer sans interroger le sens commun, qu'à un questionnaire qui servira de base à une enquête sur les pratiques culturelles, sexuelles, "déviantes" (au sens de Becker) ou les représentations de certaines institutions.
Le sondage d'opinion est même parfois on ne peut plus clair avec tout la série "Aujourd'hui dans notre société il y a trop de drogue/pauvres/individualisme etc. Les réponses à ces questions sont ici forcément binaires.
Alors ok, revenir sur l’épistémologie à la Durkheim ou la sociologie à la Bourdieu, dépasser l'expertise du sociologue ("moi, scientifique, je vais vous dire ce qu'il se passe"), questionner la légitimité du pouvoir à nommer une réalité ; c'est bien.
Vouloir réinterroger le sens commun, prendre en considération les connaissances profanes, c'est très bien. Mais là ce n'est pas ce qui est fait. Au contraire, On considère les répondants comme des idiots culturels qui ne peuvent avoir un avis plus développé que les réponses dichotomiques "Oui/Non", "Je suis choqué/Je ne suis pas choqué", "D'accord/Pas d'accord".
Je suis habituée aux questionnaires pour des enquêtes de sociologie quantitative, et je me demande bien, avec un tel sondage, à quoi va ressembler le documentaire.