@Esturgeon D'accord avec toi sur tous les points !
J'ajoute que même quand le harcèlement se passe en partie sous les yeux du prof, ce n'est pas forcément évident de le repérer et de l'identifier comme tel. C'est ce qui est particulièrement dangereux avec le harcèlement, un acte isolé ne va pas nécessairement paraître si grave, c'est la répétition qui le rend aussi destructeur. Une insulte une fois, même si ce n'est pas à négliger en soi, n'a pas le même sens que des insultes toute la journée. Or la répétition, souvent dans le secondaire on ne l'observe pas, non pas parce qu'on est aveugle mais pour les raisons qu'Esturgeon a soulignées : parce que les élèves sont très nombreux par classe, parce qu'on ne les voit que quelques heures par semaine, etc. Parfois en discutant avec les collègues on repère qu'un comportement d'exclusion ou un commentaire désobligeant n'est pas un acte isolé mais se reproduit dans plusieurs cours différents et on peut agir au-delà de simplement traiter l'acte isolé, mais parfois je suppose que ça nous passe complètement sous le nez. J'ai l'impression qu'en général on apprend des faits de harcèlement parce qu'un élève finit par en parler à un adulte, mais c'est assez rare qu'ils soient pris sur le fait.
A ce stade de l'année j'en suis à tenter de retenir les prénoms de mes quelques 160 élèves, à noter qui a des troubles de l'apprentissage, qui une situation familiale difficile, qui travaille à côté des cours, qui traverse une dépression ou manifeste de l'anxiété, qui redouble et pourquoi, qui est déjà absentéiste et ce que ça peut signifier, qui maîtrise peu le français, etc. Pour la classe dont je suis prof principale je tente aussi de mieux les connaître pour les accompagner dans leur projet d'orientation. Je n'ai qu'une idée très vague des relations des élèves entre eux et ça n'aide clairement pas à repérer le harcèlement.
Clairement, si on veut que les profs connaissent mieux leurs élèves, il faut réduire le nombre d'élèves par classe et par prof. Ce qui est tout le contraire de ce qu'on fait actuellement