Heureusement, dans mon cas, tout le monde est resté vivant et la victime a pu finir sereinement sa scolarité. Mais c'est bien parce qu'il y a une association dans la ville qui a pu intervenir que ça s'est relativement bien fini : autrement, les forces de l'ordre nous laissaient tomber aussi, "y a pas de preuve".
En l'état actuel des choses, c'est dramatique mais nous, adultes dans les établissements, ne pouvons pas faire plus que ce qui est déjà fait (je ne parle pas de celles et ceux qui minimisent tous les problèmes dont le harcèlement). Il n'y a pas assez d'adultes pour surveiller ce qui passe dans l'établissement : dans mon lycée actuel nous avons 6 surveillant.e.s au maximum par jour (en général on est plutôt sur du 4 surveillant.e.s) et 2 CPE pour 1400 élèves ! Il est difficile d'imaginer le nombre de cas de brimades et d'harcèlement auxquels notre vigilance échappe.
Et personne ne regarde ce qui se passe sur les réseaux sociaux sauf si signalement explicite parce que ce n'est pas notre travail et c'est en dehors de notre domaine de compétences.
Je ne sais pas ce qui a été fait ou non dans le collège en question, évidemment l'issue tragique nous dit que c'était insuffisant mais je ne jetterais pas si rapidement la pierre aux enseignant.e.s (contrairement à l'institution qui elle est bien défaillante sur tous les plans)...