valentina-;4708761 a dit :
Excusez-moi si ma réaction est un peu "violente", mais je réagis à chaud.
Déjà pour moi cette vidéo n'est pas drôle, qu'un ramassis de clichés et n'a aucun intérêt, sinon celui de les perpétuer.
Ensuite, je voulais juste réagir car j'ai été assez choquée par certaines remarques. Je trouve l'idée de vengeance particulièrement malsaine, et principalement dans ce cas-ci.
Renverser le processus bourreau/victime ou juste "Je suis mieux que vous maintenant" ne change rien. Ce n'est que mon avis, mais je pense que ce n'est pas comme ça qu'on avance, par la rancune et l'aigreur. Pour moi ça peut être dangereux, et mener à de mauvaises choses.
D'autre part, je ne veux pas sous-estimer le niveau de harcèlement qu'ont pu subir des personnes dans leur enfance, c'est évident que cela a dû être très dur psychologiquement, mais je pense justement qu'il ne faut pas oublier qu'il s'agissait des deux côtés d'enfants. Ce que nous avons été enfant n'a souvent rien à voir avec ce que nous devenons adultes.
Désirer du mal à des personnes pour ce qu'elles ont été (surtout au collège, honnêtement la pire époque, car on est immatures, fragiles, on se cherche, on suit le groupe, on est influençable, on rejette par peur d'être rejeté) est pour moi compréhensible, mais tout aussi bas.
C'est tout le processus qui est à blâmer selon moi, ainsi que l'indifférence des adultes face à ce problème.
Je crois qu'il y a deux choses différentes à prendre en compte : ce que les gens ont envie de faire et ce qu'ils font vraiment.
Je crois que dans les faits, aucune des personnes ici n'est passée à l'acte alors que tout le monde aujourd'hui peut utiliser les réseaux sociaux etc, pourtant personne ne l'a fait je crois.
Je pense comme toi que la violence ne résous rien. Mais ces gens expriment en fait deux réponses :
- la réponse intellectuelle et rationnelle, et c'est souvent celle qui est mise en application (qui consiste à travailler sur soi et ne pas s'en prendre à l'autre).
- Et la réponse émotionnelle, qui est directement liée au moment où les gens ont subi les violences. C'est pour ça qu'elle est violente, elle est une forme de réponse à des années de frustrations, de violences subies et de souffrances à un moment où ces personnes étaient en incapacité de répondre.
Ces émotions sont légitimes et on ne peut pas demander aux gens de ne pas ressentir de la colère, tout comme certains ressentent encore de la tristesse ou de la honte directement liée à ces expériences.
Je pense qu'il faut faire un peu attention aussi, parce que dans notre société on a souvent tendance à vouloir éteindre la colère des victimes (bien plus que celle des agresseurs qui parait inévitable). En conséquence, elles ne parlent pas et toute l'agressivité est retournée contre elles mêmes.
C'est normal d'être en colère, ce n'est pas "mal", "malsain" ou "bas" (mais je suis ok pour essayer d'en faire quelque chose de constructif), c'est normal de ressentir de la fureur quand on a été abusé, pendant des mois/des années et qu'on s'est senti totalement impuissant.
Je trouve ça d'autant plus dangereux que dans ton message tu as l'air de trouver ça très grave, mais ensuite tu diminues les responsabilités des harceleurs. Les enfants peuvent être très violents et pervers, ils ne sont pas complètement inconscients de ce qu'ils font, et ils peuvent agir ainsi pendant toute leur scolarité, voire même à l'age adulte.
Ça me parait essentiel de leur montrer que ce qu'ils font est inacceptable et condamnable.
Apprendre aux victimes à sans cesse tendre l'autre joue ne résous pas plus le problème de la violence que la violence elle même.
Mettre les harceleurs et les harcelés exactement sur le même plan c'est dire aux victimes qu'il n'est pas légitime qu'elles s'expriment, qu'elles n'ont pas le droit de réponse, donc pas le droit de se défendre.