Honnêtement, j'ai un peu de mal avec ce concept de "transgenre". Je ne trouve pas ça judicieux -pour reprendre le cas sus-nommé- d'affirmer que "Jacob/Mia est né dans un corps de fille avec un esprit de garçon", parce que dire ça c'est accepter qu'il n'y a qu'une seule façon d'être fille ou d'être garçon, c'est accepté les rôles genrés que nous impose la société. On peut être une fille est ne pas porter du rose, ne pas être minutieuse, ne pas être sage et avoir les cheveux long. Honnêtement, si mon enfant semblait plus porté sur les attributs généralement associés à l'autre sexe, je n'en aurai que faire. Si il vient me dire que parce qu'il aime ces choses il est forcément du sexe opposé je lui expliquerai qu'il ne faut pas se cantonner au rôle traditionnel, et qu'on a le droit de se comporter comme on le souhaite peu importe le sexe biologique.
Ne pas accepter les rôles genres c'est arrêter de voir les gens dans des cases, du genre on est soit homme d'une seule et telle manière soit femme d'une seule et telle manière. C'est comprendre qu'il n'y a pas une manière d'être homme ou femme mais une multitude et que à la place de nos petites cases faciles à penser il y a plutôt une échelle, un nuancier, une palette. Et que l'on peut se sentir femme en étant attiré par les femmes et en étant masculine par exemple. Qu'on peut se sentir Femme à je ne sais pas combien de pour cent par exemple, ou se sentir "neutre", ou plein d'autre chose encore.
Ceci-dit ce n'est pas parce qu'on rejette les rôles genres comme seul rôles existants, normaux, dans lesquels on peut se réaliser qu'on ne peut pas se sentir totalement à l'aise dans la représentation des genres traditionnelles telle qu'elle est conçu par notre société. C'est quoi la prochaine étape ? On fait la guerre aux femmes féminines, aux femmes au foyers, aux hommes trop musclés parce qu'ils ont une représentation trop conforme aux rôles genrés dits traditionnels.
Pour moi l'enjeu du genre c'est la liberté, la liberté de ne pas se voir imposé des normes totalement fausses, incohérente avec notre identité propre, mais la liberté de se choisir et d'être ce qu'on est vraiment (y compris si ça tombe dans le cliché de "ce quoi être un homme/une femme").
Ce que tu dis est très juste on peut ne pas se cantonner aux rôles traditionnels. Mais je ne comprend pas pourquoi dès lors on se permet de remettre en question le vécu de cette enfant et de cette famille à cause de querelles idéologiques.
"Salut ma poulette, alors en fait je sais que tu veux être un garçon et que tu te sens comme un garçon. Mais en fait tu vois Judith Butler elle a dit qu'on pouvait performer le genre de plein de manière différente alors bon sois gentille reste bien une petite fille ou autre chose mais stp n'accepte pas les rôles genrés en voulant devenir un petit mec. Zoubi"
Si ce garçon se sent comme un garçon et souhaite le vivre au sens traditionnel du terme, tant mieux il a bien mieux compris l'enjeu du genre que beaucoup d'entre nous. Ça ne porte pas préjudice à la cause, à la lutte contres les représentations traditionnelles du genre.