@Arrrum : Bonjour, je suis l'auteure de l'article. Merci beaucoup pour ton soutien ! Je comprends ta situation. Elle est compliquée à gérer et c'est dur de trouver des solutions quand on est à ce point perdu...
Concernant l'internement de ma mère, c'est ma grande sœur qui a pris l'initiative de l'interner. Elle n'était pas consentante, il a fallu l'obliger malheureusement. Si tu penses que la meilleure solution est d'interner ta mère, il faut aller voir un un médecin lui expliquer avec précision la situation. S'il juge que c'est nécessaire, il rédigera un certificat médical allant dans ce sens. Personnellement, ça n'a pas du tout été facile mais c'était la meilleure chose à faire à ce moment là parce qu'elle devenait sérieusement dangereuse pour les autres et surtout pour elle-même. Vous n'avez donc pas à culpabiliser si vous faites ce choix là même si je précise dans le témoignage que l'asile psychiatrique était VRAIMENT insupportable. Le personnel hospitalier fait du mieux qu'il peut parce qu'il manque cruellement de gens, de moyens mais leurs pratiques restent douteuses et il y a de réels progrès à faire dans ce domaine. Je ne cracherais donc pas complètement dans la soupe puisque cela a eu au moins le mérite de la garder vivante pendant quelques temps...
Si ta mère refuse de se soigner, c'est certainement parce qu'elle n'a pas encore admis qu'elle est malade. Il faudrait qu'elle fasse un gros travail sur elle-même pour en prendre conscience. Est ce qu'elle voit un psychologue/psychiatre ? Qu'en pense t'il ? Si ce n'est pas déjà fait, vous pouvez lui dire avec beaucoup de pincettes (elle risque peut-être de croire que vous l'attaquez et que vous êtes tous ligués contre elle, c'est en tout cas ce qui est arrivé au début avec ma mère) qu'elle est véritablement MALADE (ce mot est très important) et non pas folle et que vous êtes là pour la soutenir. J'ai lu quelque part que "la dépression n'était pas d'aller mal quand tout va mal mais d'aller mal quand tout va bien", je trouve cette définition représentative.
C'est normal d'être en colère, tu n'as pas à te justifier. Toi et ta famille vous en bavez depuis maintenant des années. C'est beaucoup de souffrances, de cris, de larmes, d'énergie perdue. Avec toujours cette impression de lutter désespérément dans le vide. Tu dis qu'elle n'a pas su tenir son rôle de mère, tu évoques le mot abandon. Mais dis-toi que ce n'est pas volontaire de sa part, qu'elle aimerait certainement l'être mais qu'elle n'y arrive tout simplement pas/plus. Je dis dans mon texte que je n'ai jamais ressenti de colère à son égard. Je parlais de son suicide c'est à dire que je me suis pas dit qu'elle nous avait abandonné et je ne lui en veux pas pour ça.
Mais je dis aussi que je faisais souvent preuve de froideur quand elle faisait ses crises. En fait, je ne la comprenais pas du tout. Je voulais qu'elle reste une mère aimante, protectrice et sécurisante comme autrefois alors que j'avais en face de moi une personne extrêmement vulnérable et complètement dépassée par la situation. Après son internement, elle avait acquis un comportement totalement infantile, c'était étrange. J'avais désormais affaire à une personne que je ne voulais pas voir et comprendre parce qu'elle me faisait honte et peur.
Tout ce que je peux te dire, c'est que rien n'est perdu et qu'il faut continuer à se battre. Tu le regretteras sinon. De son vivant, je n'ai jamais eu la force et le courage de lui que je l'aimais. Maintenant la seule chose que je désire le plus au monde c'est de la serrer le plus fort possible dans mes bras.
Je te souhaite beaucoup de courage ! Je suis là si besoin en tout cas.