Pour apporter my 2 cents au fait de choisir un métier passion (oui parce que j'ai d'abord réagi au fait que cet article ne soit qu'une grosse pub pour l'école et donc valeur du témoignage (si ç'en est un) à prendre avec des pincettes...
mais les réflexions des Madz sur ce forum sont hyper intéressantes).
Je l'ai fait aussi, alors pas dans le milieu de l'art ou de la culture, mais dans un milieu qui embauche et dans lequel y'a toujours du boulot... J'étais monitrice d'équitation.
Mais un boulot éreintant (rester debout dehors toute la journée par tous les temps, chaleur ou pluie, travaux de forces et très physiques), chronophage (les WE et les vacances, ce sont des gros mots, et je ne parle même pas des 50h de travail par semaine payés 35), sous-payé (je suis censé être payée en tant qu'enseignante, j'ai quasiment toujours été embauchée en tant qu'animatrice -pour faire le même boulot hein- soit le smic, et jamais plus de 35h), pour faire du commercial et non de l'enseignement (un max de clients qui font de l'occupationnel à poney plutôt qu'un apport technique), où les patrons sont souvent exécrables, les clients de plus en plus infects ("je paye suffisamment cher donc j'exige que vous validiez l'examen de mon gamin" sic, oui oui), etc... etc...Et je ne parle même pas de la maltraitance ordinaire des animaux, c'est un autre débat.
Alors oui donc, y'a toujours du boulot... mais mal payé, mal considéré, vampirisant toute vie perso, moi j'appelais ça de l'exploitation rémunérée. Ca va quand t'as 19 ans et des étoiles pleins les yeux, mais au bout de dix ans, j'en ai eu ma claque, vraiment. J'étais épuisée physiquement, moralement, intellectuellement... J'ai fait un gros burn-out, 3 lumbagos avant 25 ans pour au final énormément d'amertume, de culpabilité, de déception.
Pour en revenir à la formation je me suis éclatée hein, c'était trop bien : tu montes à cheval 3h par jour, t'engranges un max de savoir sur les chevaux, tu discutes passionnément... du coup tu ne te rends même pas compte que ton maître de stage t'utilise pour faire l'économie d'embaucher et tu ne te questionnes pas sur le fait qu'on exige de toi l'efficacité d'une personne diplômée et salariée (t'es juste trop fière de te voir attribuer des responsabilités)... Là aussi une formation très chère d'ailleurs (plus de 10 000 euros à l'époque pour 10 mois de formation diplômante.)
[EDIT : Donc ouais, la formation, quand c'est un domaine qui te passionne c'est TOUJOURS chouette, même je dirais quand tu as des formateurices en carton, en tout cas quand t'es jeune... Adulte un peu moins, parce que tu es souvent plus exigeant.e et tu as une expérience plus grande qui normalement facilite à flairer les embrouilles et incompétences... ce qui nous amène à la suite de mon histoire...]
Au final, j'ai arrêté de bosser dans ce milieu vers 28 ans (après 10 années d'exercice donc), et j'ai enchainé les petits boulots (usine, serveuse), pour pouvoir payer mon loyer en faisant un bilan de compétences en parallèle pour me réorienter. C'était pas simple car il était inenvisageable de partir pour une formation longue style BTS ou licence, et de changer de ville, comme on peut plus facilement le faire quand on est jeune, sans attaches, sans responsabilités.
J'ai opté pour une formation de secrétariat médical/médico-social/social d'un an dans une école réputée (privée) où clairement je n'ai RIEN appris. La formatrice était incompétente au possible, les moyens dérisoires malgré le cash qu'on avait aligné pour s'inscrire... Heureusement que j'avais des bonnes compétences littéraires et informatiques, une bonne culture Gé, parce que c'était de la grosse rigolade niveau apports... Pour vous dire, c'est moi qui ai expliqué à mes collègues de formation comment utiliser powerpoint (ce que j'avais appris pendant ma formation équestre, c'est un comble !) parce le cours consacré à powerpoint était prévu... entre l'oral blanc et l'examen oral pour lesquels on avait besoin d'un powerpoint...
Les formateurs "secondaires" étaient bien car anciens pros de santé ET pédagogues, sauf que toute la partie secrétariat, la plus importante, était enseignée par la référente... qui est quand même allée jusqu'à nous dire qu'un blog wordpress était une source fiable d'information dans un cours de documentation, sous prétexte que y'avait le mot infirmière dans le titre... Voilà ma formatrice référente, ça vous donne le niveau.
Ah oui, la formation coutait près de 8 000 euros (j'ai eu la chance de trouver des financements, j'avais moins les boules que mes collègues qui avaient payé de leur poche, mais voilà comment l'argent publique est dépensé...) pour... pas grand chose et moins de 400h en cours.
Clairement j'ai acheté mon diplôme et la possibilité de faire des stages avec l'étiquette de l'école comme pieds dans la porte (et encore ! 2 de mes 3 stages je les ai trouvé grâce à des connaissances).
[EDIT : l'école jouit -encore- de son prestige (grosse association humanitaire française présente à l'internationale), malgré les nombreuses affaires de détournements de fond
, mais clairement les formations sanitaires et médicales y sont nazes, et partout en France, mon cousin avait attaqué des études d'infirmier via cette école, sur une autre antenne, on a comparé nos malheurs à la réunion de famille...
On a aussi parlé avec des élèves de la même école que nous, promo infirmière, malgré le coût de la formation, ils.elles devaient imprimer elles/eux-mêmes tous les cours par exemple... Et en école d'inf. les cours sont autrement plus denses que les notres...
Dans le même registre, dans ma promo, l'école a même refusé d'imprimer les cours pour l'une de nous qui avait un gros handicap à la main (c'était l'objet de sa reconversion), alors que le fait d'avoir les slides du cours lui permettait de suivre en prenant qqs notes complémentaires très facilement... sous prétexte que ce n'était pas prévu, et qu'ils ne feraient "aucun traitement de faveur"...
Du coup, elle n'a pas pu finir la formation, donc non seulement on l'a bien laissé dans la m** avec tous les dégâts psychologiques que ça peut causer, mais en plus elle a raqué 6 mois pour rien puisqu'elle n'a pas validé la formation ET la formatrice la débinait en son absence comme quoi elle ne s'était pas donné les moyens de réussir !
Voilà voilà... très classe pour l'école d'une association humanitaire que de laisser une personne atteinte de handicap dans la m** comme ça, de l'escroquer pratiquement, ET de l'enfoncer derrière...]