Clairement, il y a des choses à revoir sur le financement des établissements d'études supérieures... Dans le cas de l'article, la supercherie est vraiment extrême et malhonnête mais on peut comprendre aussi que certains profs soient prêts à faire quelques "ajustements" pour garder des subventions et pouvoir maintenir des conditions d'enseignement décentes. Au final, à subventionner en fonction de la réussite pour ne financer que des formations utiles, on pousse les forma-teurs-trices à soit abaisser le niveau le niveau de leurs filières pour garder assez de sous, soit à accepter d'avoir moins d'argent donc moins de profs, moins d'infrastructures et une formation moins bonne. En gros, si tout ne se passe pas à merveille et que les subventions sont remises en question, le niveau baissera nécessairement d'une manière ou d'une autre.
Et que dire des amphis bondés dans les facs ? En L1 et en M1 j'ai fait plusieurs cours assise par terre dans les marches (et j'étais loin d'être la seule dans ce cas) parce qu'il y avait moins de places assises dans la salle que d'étudiant-e-s... On se doute aussi que dans ces conditions, difficile de proposer un suivi un tant soit peu personnalisé, des exercices avant le partiel (corriger des centaines de dissertations, ça prend du temps...) ou bien d'en vouloir à ceux et celles qui n'ont pas assisté à certains cours parce qu'il n'y avait plus de places pour suivre de manière décente (dans un coin au fond, coincé-e derrière un bureau sans pouvoir voir le diapo sur lequel se base tout le cours, youpi !). Les profs étaient se sentaient vraiment désolé-e-s et devaient gueuler des semaines durant auprès de l'administration pour régler les problèmes d'amphis trop petits pour espérer avoir gain de cause...
On pourrait aussi parler des écoles privées ultra chères où quoi qu'il arrive on te file nécessairement un diplôme à la fin parce que toi ou (plus probablement) tes parents ont tellement raqué que ça serait indécent de te laisser partir sans ton diplôme. J'ai un pote électricien dans l'évènementiel qui a vécu cette situation. Le pire étant que ces formations absolument pas accessibles au commun des mortels (à moins d'être prêt à commencer sa vie avec une dette phénoménale auprès d'une banque) sont en partie financées par l’État. Que ce soit dans le primaire, le secondaire ou l'enseignement supérieur, l’État subventionne l'enseignement privé. Je trouve ça vraiment aberrant qu'on file des thunes à des formations réservées à une élite alors que les universités tombent en ruines, pour beaucoup...
Après, il existe aussi certaines formations pour lesquelles la difficulté se trouve principalement dans les concours d'entrée : on ne garde que des personnes ayant déjà un niveau énorme et on leur donne une formation complémentaire qui n'a plus besoin d'être ulra sélective puisqu'on a de base que des gens avec des compétences très élevées. J'avais lu que c'est le modèle dominant au Japon où de la maternelle à l'entrée à l'université tout est extrêmement sélectif et une fois admis-e dans une université plus ou moins prestigieuse, les choses se calment enfin. Je trouve d'ailleurs ça totalement illogique au vu du processus de développement de l'enfance à l'âge adulte.