Hello,
je me permets d'intervenir car le sujet m'est cher, et étant passée du côté professionnel, je voulais apporter quelques petites précisions (même si l'article est très bien fait)...!
Cela concerne surtout la question des débouchés après des études d'archéo. L'article souligne bien l'importance de l'expérience de terrain, et c'est primordial (par ex. en fouille programmée lorsque l'on est étudiant). Cela permet de tester différentes périodes, différents types de sites, et de voir ce que l'on préfère, car les méthode varient considérablement (on ne fouille pas une villa gallo-romaine comme un abri sous roche préhistorique, par exemple). Par ailleurs, cela permet de se faire des contacts, indispensables pour vous aiguiller dans la suite de vos études : les responsables de chantier sauront vous dire leurs impressions sur les différentes formations, quels sont les master les plus réputés, quels profs suivent le mieux leurs étudiants... Et une foule d'informations sur en quoi consiste concrètement le métier!
Sur la question des différents parcours possibles, je ne veux surtout pas faire la rabat-joie mais rappeler quelques points : il est toujours plus facile pour quelqu'un qui a fait une thèse de trouver du boulot que pour quelqu'un qui n'en n'a pas... Malheureusement, même si il n'y a jamais eu autant de fouilles qu'à l'heure actuelle, grâce à l'archéologie préventive, il y a quand même beaucoup de monde pour peu de postes... Les master archéo s'étant développés dans plein d'universités cette dernière décennie, on se trouve chaque année avec des étudiants fraichement formés qui galèrent vraiment (l'activité ne suit pas toujours...) Donc n'hésitez pas à multiplier les expériences, vraiment, et si l'occasion se présente faites une thèse, publiez des articles, assistez à des colloques, participez aux rapports de fouille... ça sera votre "passeport" pour trouver plus facilement du boulot.
Pour ce qui concerne la recherche, il faut savoir que c'est encore plus difficile que pour l'archéologie préventive... Les principaux employeurs sont le CNRS et l'Université. Et comme l'archéologie (comme toutes les sciences humaines!) n'est pas une discipline économiquement rentable, autant vous dire qu'il y a très peu d'argent et donc de postes (et donc une concurrence sévère). Mais c'est toujours possible !!!
Une dernière chose, plus personnelle : il s'agit d'un métier qui amène à être très souvent en déplacement, parfois loin de chez soi, dans des coins perdus... Cela peut être pesant à la longue! Tout comme la précarité : en archéologie préventive par exemple, on commence toujours par des CDD, parfois renouvelés, parfois non, en fonction de l'activité... Il ne faut pas hésiter à frapper à la porte des différents opérateurs, dans toutes les régions, tout le temps... Et surtout, avoir une spécialité (dans une période, ou un type de mobilier par exemple) est un vrai "plus" : on peut ainsi vous confier des études spécifiques à réaliser pour les rapports de fouilles (étude des monnaies, de la céramique, des bois, du pollen, de la faune, des ossements humains.... il y en a foule!), et c'est toujours bien d'avoir un peu plus de responsabilités!
Voilà un peu mes réflexions, je ne veux surtout pas vous décourager, c'est un métier complètement génial, varié, prenant, passionnant... mais qui demande un investissement personnel important, et je pense qu'avant d'avoir commencé ces études là j'aurais aimé que quelqu'un me le dise, parce qu'en fait je n'avais aucune idée d'où je mettais les pieds!
Bonne chance !!!