@Aalia Je suis d'accord avec toi au sens où un bon moyen de rester victime (potentielle ou réelle) c'est de continuer à se dédouaner, à hésiter, à rester passive et à ne pas se prendre en main. Effectivement, on devrait toute pouvoir dire "non" quand bon nous semble et je comprends qu'un type trop dans la crainte d'abuser puisse être exaspérant (je pense que ça me saoulerait aussi mais il y a un juste milieu, cf mon message p.3), c'est au fond une forme de paternalisme que de craindre que la femme ne soit pas capable de s'exprimer... Certaines ont assez confiance pour affirmer comme toi que c'est aussi à la fille d'être claire. Mais c'est un idéal où tout le monde n'est pas (encore)...
Je tire ça de ma propre expérience, je ne suis pas quelqu'un qui se laisse spécialement marcher sur les pieds mais parfois j'ai une très faible estime de moi-même, parfois je suis ensevelie sous les diktats machistes, parfois je dis non, plusieurs fois, mais on m'écoute pas. Une fois en particulier, j'ai dit non on ne peut plus clairement et puis de fil en aiguille, j'ai cédé, j'ai "du" céder. Pour mille raisons très complexes. Et puis il y a eu un embryon dans mon bidon alors que j'avais dit non. Lui ? Il s'en foutait, c'était mon problème. Et ensuite ça a été très difficile d'assumer que mon non avait de la valeur, que j'avais le droit à ce mot et que ne pas le respecter était injuste et inacceptable. C'est encore difficile sans doute.
Je ne veux vraiment pas de tomber dessus ou quoi, juste témoigner d'une réalité qui est celle de millions (millards ?) de femmes pour qui ce n'est pas si simple de comprendre en leur for intérieur que oui, c'est aussi à elles d'être claires si elles changent d'avis. Qu'est-ce qu'on fait quand on est claire mais que l'autre, les millions (milliards ?) d'autres en ont rien à branler ?
Je te rejoins sur le fait qu'on doit être claire, qu'on doit se débarrasser de ces carcans, de ces "obligations", de ce putain de "devoir conjugal", mais c'est un chemin qui peut-être très long, qui est très long puisque ça fait des générations qu'on a commencé à l'emprunter et qu'on est toujours pas au bout. C'est un chemin social et personnel.
Je veux surtout pas paraître agressive, j'espère que ce n'est pas le cas, c'est juste un sujet très sensible je trouve...