Je ne comprends pas

[Arc-en-Ciel]

Je ne comprends pas les gens sur Facebook qui postent genre vingt millions de photos de leur bébé, je comprends encore moins celles qui sont prises en direct live de la maternité. Je trouve que c'est quelque chose de vachement intime, je crois que je n'aurais aucune envie de partager ça avec les vieux potes pourris du collège avec qui on fumait dans les garages des parents à 14 ans en buvant de la Smirnoff...

(Le premier mec avec qui je suis sortie vient d'avoir un bébé, il a même mis des photos de sa femme genre juste après l'accouchement. Enfin, je sais pas, est-ce qu'il a encore le sens commun, ou bien ? Si mon mec mettait sur FB des photos de moi ruisselante et harassée à moitié à poil sur un lit d'hôpital, j'imagine que je le tuerais.)

 

[Phoenix-]

Toute cette semaine a été marquée par des manifestations et des blocus dans mon lycée. Ce que je ne comprends pas, c'est que le tiers des personnes qui bloquaient le lycée ne savaient même quels étaient les grandes lignes de la réforme. En plus, c'est vraiment insupportable, d'empêcher les profs, les élèves etc, de travailler. On peut protester, mais sans empêcher les autres de travailler. Je suis d'accord, pour manifester mais les blocus, je n'en vois strictement pas l'intérêt !

 

[Pantoufle]

Je comprends pas les gens qui mettent des photos super persos d'eux en fond d'écran, sachant qu'on utilise tous notre ordi en cours, et que donc tout le monde la verra.
Je sais que c'est pas étrange, mais moi ça me choque. Genre yen a un qui a une photo de sa soeur/mère (?) en train d'allaiter son gosse à l'hopital. Je trouve que c'est un manque de pudeur.
(Il y a aussi la version "moi en train de bécoter mon mec").

Je sais que c'est idiot, mais moi je me sens gênée. J'ai fait une session spéciale pour mon ordi pour les cours parce que j'ai pas envie que tous ces gens inconnus rentrent dans mon monde; mais visiblement il y en a que ça gêne pas

Je connais un mec qui en fond d'écran en cours avait une photo de lui et ses potes en train de se faire des rails de coke. OK.

 

[Delgnat]

je ne comprends pas non plus pourquoi, pour abréger le nom du magasin "Carrefour", on dit "carrouf".

C'est la même chose?! J'étais trop sur que c'était deux magasins différents
(pour ma défense y'a pas de carrefour chez moi)

 

[Pantoufle]

C'est pire quand ça vient des profs... On a eu droit à un bon paquet de photos de famille et compagnie de la part de plusieurs enseignants différents. Je ne comprends pas, leur ordinateur est pourtant leur outil de travail et ils se doutent bien qu'en branchant l'ordi au rétroprojecteur, leur fond d'écran va apparaître en énorme à la vue de tous les élèves.

J'avais une prof qui avait un gros plan de la tête de son bébé en fond d'écran, et bien évidemment elle l'utilisait en amphi devant des centaines d'étudiants, elle disait simplement "Oui, c'est mon fils ", haha. En fait je pense qu'ils les laissent parce qu'ils sont fiers, ou parce qu'ils s'en foutent (ce que je comprends en fait, je pense que je m'en foutrais aussi, je vais pas changer mon fond d'écran pour eux quoi, bon après si c'est une photo très intime genre accouchement / allaitement, là oui).

 

[Dies Irae]

C'est la même chose?! J'étais trop sur que c'était deux magasins différents
(pour ma défense y'a pas de carrefour chez moi)

Ben... oui je crois... (tu me mets le doute là du coup... c'est bien la même chose, hein ?)

 

[Pin-up Colada]

Je bosse dans le tourisme et régulièrement je prends des réservations par téléphone. Régulièrement c'est la femme qui appelle pour réserver les vacances de sa ptite famille. Et plus d'une fois sur 2, qd vient la question "je mets la réservation à quel nom?", elle me répond "au nom de Monsieur X". Pourquoi?? Pourquoi au nom de son mari systématiquement? Pourquoi ne pas réserver au nom de "Mme X"?? J'ai l'impression que plus ça va et plus le phénomène s'amplifie!

 

[Marie Obrigada]

Ah, et si vous voulez voir ce qu'est un lapin écorché (j'en ai encore vu un chez moi en rentrant, d'où le fait que ça ne me fasse pas rire, j'ai encore envie de gerber), allez sur google image et tapez lapin écorché, vous visualiserez mieux ce que c'est être boucher.

Tu sais, j'ai vu écorché des lapins et tuer des cochons. C'est dur, c'est moche et je ne pourrais pas en faire mon métier, mais cela ne m'empêche pas de manger de la viande (parce que je suis une fille vraiment vilaine tu sais).

 

[Pantoufle]

Louis, je savais déjà tout ce que tu dis, mais chacun a une sensibilité différente même si ça peut te paraître atroce je comprends bien.
Mes grands parents étaient fermiers, ma mère a beaucoup pris d'eux, alors les lapins à attraper puis à écorcher, les volailles à plumer avec mon frère qui me poursuivait dans toute la maison avec les griffes, j'ai connu. Les grands-parents de mon copain sont bouchers, sa mère les aidait beaucoup, ils ne sont toujours pas à la retraite et il m'a raconté comment ça se passait (et il adore la viande).
Je ne vois pas ce qui t'autorise à dire que nous ne sommes pas informées ou inconscientes, tu ne nous connais pas (et je ne connais pas -Loreleï- donc bien sûr je parle ici de mon cas), c'était assez déplacé de dire ça.
Je comprends par contre que tu trouves ça atroce, j'avoue que dans le métier de boucher je préférerai être à la présentation et vitrine, comme je le décrivais, que dans les coulisses, et je n'ai aucune intention d'en faire mon métier. A la jeune fille qui disait qu'elle ne comprenait pas comment on pouvait décider d'en faire son métier, je disais simplement que je voyais au contraire tout à fait pourquoi les gens pouvaient aimer ce métier (tu n'aimes pas forcément tout dans ton métier tu sais, ça ne te dérange simplement pas de le faire).

 

[Pantoufle]

Je suis d'accord avec toi, sauf sur la fin. Je ne crois pas que des personnes qui ont le choix et un niveau d'études supérieur sont bouchers par vocation ou par passion. Les bouchers le sont souvent parce que c'est un héritage familial (valeurs familiales), ou alors parce qu'ils n'ont pas fait d'études. Il n'y a aucun plaisir là-dedans ; même ma famille qui faisait ça ou bossait là-dedans le faisaient par nécessité, pas parce qu'ils prenaient leur pied - par contre les chasseurs, en effet, ont un plaisir à tuer, mais là c'est un autre sujet, le métier de boucher ne se situe pas à ce niveau. Quand je parle d'héritage familiale et de valeurs issues de la famille, je parle d'identité professionnelle (je continue le métier de mes parents, j'ai mes racines, ça a une fonction pour moi). Mais l'activité en elle-même est inhumaine et gerbante. Après si on a une sensibilité basse (car en effet nous n'avons pas tous la même sensibilité, tu fais bien de le préciser), en effet on peut y aller. J'ai quelqu'un comme ça dans mon entourage. Mais je n'y retrouve quand même pas la notion de plaisir quant à l'acte, seulement une indifférence, ou un plaisir à perpétuer une tradition. Il n'y a rien d'épanouissant à dépecer ou triturer de la carcasse, c'est un leurre. La seule chose qui peut prétendre à la vocation bouchère, c'est ce que j'ai cité (identité professionnelle + reconnaissance sociale, lien avec les clients + fierté de conserver une tradition... Pas la boucherie en elle-même).

Je ne pourrais pas te dire, je n'ai pas de chiffre ou de témoignages sur le sujet, mais je pense quand même qu'il y a des bouchers qui aiment leur métier. Peut être pas découper la chair, comme je le disais (quoique, et pour autant je ne trouve pas ça inhumain ou gerbant, c'est ta propre appréciation de la chose, pas une généralité), mais tout ce qu'il y a autour : la présentation, le contact à la clientèle, les connaissances sur les viandes, organiser sa vitrine, former les apprentis, emballer les morceaux, couper les tranches de jambon, que sais-je ... même faire les saucisses, je ne trouve pas ça horrible, j'avais vu un reportage là-dessus.

 

[Dies Irae]

Je ne pourrais pas te dire, je n'ai pas de chiffre ou de témoignages sur le sujet, mais je pense quand même qu'il y a des bouchers qui aiment leur métier. Peut être pas découper la chair, comme je le disais (quoique, et pour autant je ne trouve pas ça inhumain ou gerbant, c'est ta propre appréciation de la chose, pas une généralité), mais tout ce qu'il y a autour : la présentation, le contact à la clientèle, les connaissances sur les viandes, organiser sa vitrine, former les apprentis, emballer les morceaux, couper les tranches de jambon, que sais-je ... même faire les saucisses, je ne trouve pas ça horrible, j'avais vu un reportage là-dessus.

C'est vrai, mon papa m'a toujours raconté comment ils tuaient le cochon à la ferme quand il était petit, comment lui et ses frères étaient chargés de vider et nettoyer les boyaux pour faire des saucisses et de l'andouillette, il me racontait toujours tout avec beaucoup de détails (le grand bac qu'on met sous le cochon pour qu'il se vide, la façon de secouer les boyaux pleins d'eau pour les nettoyer), et je n'ai jamais trouvé ça dégoûtant.
Certes, je n'avais pas l'odeur, mais le concept en lui même ne me dégoûte pas. Je serais incapable de beaucoup de choses dans le métier de boucher par manque de force physique, mais sur le principe, ça ne me dérange pas, ne me dégoûte pas.

 

[Dies Irae]

Je sais mais moi je ne peux pas. C'est au-delà de ça, le fait d'avoir tué est déjà quelque chose que je n'accepte pas. Parce que le boucher ne tue pas mais participe au système qui tue (il est presque en amont). Donc je sais que tout existe (même le plaisir de faire souffrir, de tuer, gratuitement, en connaissance de cause, non uniquement par besoin), mais je crois que je ne suis pas à un stade où j'accepte ça. Un animal tué volontairement par l'Homme (et sans compassion, sans émotion, de façon banale) est déjà intolérable pour moi, je n'arrive pas à le gérer au quotidien (j'achète de la viande et c'est une torture, mon organisme ne supporte pas le régime végétarien exclusif, j'en suis malade), alors à mes yeux la boucherie est infâme (l'écorché que j'ai vu hier chez ma mère m'a ôté les mots de la bouche, j'en ai fait des cauchemars tellement l'horreur je ne peux même pas la penser, la verbaliser - ça me fait le même effet avec les génocides durant les GM ou ailleurs, toutes les tortures et la violence volontaire des corps, leur dépeçage, comme si c'était... Normal).
Je sais, mais je ne veux pas voir cette réalité du plaisir à être boucher. Voilà. Rien qu'à l'écrire ça me donne déjà les larmes aux yeux et l'envie de vomir.
(bon il faut dire que je suis fatiguée aussi, mais ça m'a toujours autant choquée, même quand j'allais chez mon grand-père - je ne voulais jamais y aller, aha).

Bref j'arrête là car la nausée me reprend, je n'aime pas ces images, ma sensibilité ne me permet pas tout ça, c'est au-delà de moi.

Mais.... c'est normal... La chaîne alimentaire, le cycle de la vie, tout ça ?... (c'est comme... les maillons d'une chaîne dans le grand cycle de la vie...)
Es-tu autant choquée par un lion qui mange une gazelle ?
C'est peut-être le côté "tuage en chaîne" qui te dégoûte tant chez les bouchers, mais objectivement, l'homme tue pour manger, ça ne me paraît pas anormal ou malsain...