Moi aussi j'ai pensé avoir dépassé la peur du harcèlement de rue avant de retomber un peu plus proche de mon état initial (càd en avoir si peur que ça change mon comportement).
Perso, ça ne me dérange pas qu'on me parle dans la rue. C'est ce qu'on me dit qui me perturbe. C'est le type d'attention. Parfois, j'ai vraiment eu l'impression d'être un bout de viande (shout out à ceux qui se lèchent les lèvres en te parlant ). Et de façon générale je n'aime pas être sexualisée par des inconnu.e.s. Ok, on ne choisit pas qui nous attire, mais est-ce nécessaire de la verbaliser ou de le montrer de façon aussi explicite ? Je ne pense pas! Sans oublier la crainte de l'agression (sexuelle) qui émerge assez vite...
C'est aussi une petite frayeur qui m'a ramenée plus proche de la case départ.
Depuis que la puberté s'est pointée (et donc que les problèmes ont commencé), ma principale stratégie face au harcèlement de rue s'est faite à travers mes vêtements. Dans la mesure où c'est surtout le fait d'être sexualisée qui me dérange, je m'habillais de façon à ne pas trop être perçue comme tentant de susciter un désir sexuel. Ce qui concrètement signifie que j'évitais les tenues très courtes, les décolletés et les vêtements moulants. Ca a été très efficace dans mon cas (j'ai des petits seins, ça joue dans la capacité à se "dé-sexualiser" je pense). Ca n'a pas permis d'éviter qu'on me parle, mais ça a eu une influence sur la façon dont on le faisait. Puis à 18 ans, j'ai arrêté de me limiter en fonction des hommes dans la rue. Je n'avais "plus peur".
Aujourd'hui, j'ai la chance d'avoir une passion pour un style justement assez peu sexualisé que je porte quotidiennement (chacun son délire bien sur, mais disons que pour la plupart des gens je ne dégage pas ce genre de charme dans mes tenues). Du coup, je peux à la fois me trouver jolie, être apprêtée, et ne pas subir le harcèlement de bonhommes irrespectueux et très libidineux.
Mais récemment, je me suis rendue compte que le harcèlement de rue est redevenu une motivation pour mes choix vestimentaires, alors que j'avais réussi à me défaire de cette considération il y a quelques années. Genre, quand je m'habille le harcèlement est une chose à laquelle je pense, et ça m'encourage à m'habiller comme je le fais. J'ai l'impression d'avoir de nouveau perdu ma liberté. Je me réfugie dans ma passion pour échapper au harcèlement. La rue est redevenue un espace potentiellement hostile à mes yeux.
Dans une optique de reconquête de ma liberté perdue, récemment, j'avais justement porté une tenue dont je trouvais qu'elle mettait bien en valeur mon corps (#sexy), le genre que j'évite depuis la fameuse "petite frayeur". Je me sentais vraiment bien, je roulais joyeusement des fesses dans les rues de Paris ... puis un homme s'est masturbé devant moi dans le RER. Voilà
Aujourd'hui je ne sais plus trop où j'en suis dans mon rapport au harcèlement de rue. Je ne suis plus sure de la façon dont il me limite. Mais je sais que je suis loin d'être insouciante.
Perso, ça ne me dérange pas qu'on me parle dans la rue. C'est ce qu'on me dit qui me perturbe. C'est le type d'attention. Parfois, j'ai vraiment eu l'impression d'être un bout de viande (shout out à ceux qui se lèchent les lèvres en te parlant ). Et de façon générale je n'aime pas être sexualisée par des inconnu.e.s. Ok, on ne choisit pas qui nous attire, mais est-ce nécessaire de la verbaliser ou de le montrer de façon aussi explicite ? Je ne pense pas! Sans oublier la crainte de l'agression (sexuelle) qui émerge assez vite...
C'est aussi une petite frayeur qui m'a ramenée plus proche de la case départ.
Depuis que la puberté s'est pointée (et donc que les problèmes ont commencé), ma principale stratégie face au harcèlement de rue s'est faite à travers mes vêtements. Dans la mesure où c'est surtout le fait d'être sexualisée qui me dérange, je m'habillais de façon à ne pas trop être perçue comme tentant de susciter un désir sexuel. Ce qui concrètement signifie que j'évitais les tenues très courtes, les décolletés et les vêtements moulants. Ca a été très efficace dans mon cas (j'ai des petits seins, ça joue dans la capacité à se "dé-sexualiser" je pense). Ca n'a pas permis d'éviter qu'on me parle, mais ça a eu une influence sur la façon dont on le faisait. Puis à 18 ans, j'ai arrêté de me limiter en fonction des hommes dans la rue. Je n'avais "plus peur".
Aujourd'hui, j'ai la chance d'avoir une passion pour un style justement assez peu sexualisé que je porte quotidiennement (chacun son délire bien sur, mais disons que pour la plupart des gens je ne dégage pas ce genre de charme dans mes tenues). Du coup, je peux à la fois me trouver jolie, être apprêtée, et ne pas subir le harcèlement de bonhommes irrespectueux et très libidineux.
Mais récemment, je me suis rendue compte que le harcèlement de rue est redevenu une motivation pour mes choix vestimentaires, alors que j'avais réussi à me défaire de cette considération il y a quelques années. Genre, quand je m'habille le harcèlement est une chose à laquelle je pense, et ça m'encourage à m'habiller comme je le fais. J'ai l'impression d'avoir de nouveau perdu ma liberté. Je me réfugie dans ma passion pour échapper au harcèlement. La rue est redevenue un espace potentiellement hostile à mes yeux.
Dans une optique de reconquête de ma liberté perdue, récemment, j'avais justement porté une tenue dont je trouvais qu'elle mettait bien en valeur mon corps (#sexy), le genre que j'évite depuis la fameuse "petite frayeur". Je me sentais vraiment bien, je roulais joyeusement des fesses dans les rues de Paris ... puis un homme s'est masturbé devant moi dans le RER. Voilà
Aujourd'hui je ne sais plus trop où j'en suis dans mon rapport au harcèlement de rue. Je ne suis plus sure de la façon dont il me limite. Mais je sais que je suis loin d'être insouciante.