Je sais pas vous - peut être que ça vient du fait que je ne sois l’aînée que d'un petit frère de deux ans de moins que moi- mais je trouve l'article ultra centré sur les responsabilités, le rôle de poule couveuse, le modèle, une sorte de fierté et d'hyper-présence que je trouve dérangeante.
En tant que grande sœur, j'ai un amour inconditionnel, une grande complicité et une très grande fierté pour mon frère. Mais. Je ne suis pas maman bis. Je ne m'approprie pas ses succès. Je ne fais pas tout avant lui, à sa place. Il est libre de faire absolument ce qu'il veut - je lui donne mon avis, mais certainement pas ma permission, ni même le mode d'emploi.
Est-ce qu'on en parle des cadets qui doivent subir la pression de toujours faire aussi bien que l'aîné, ou au contraire de ne pas refaire les mêmes erreurs ? Qui n'a jamais l'occasion de faire quelque chose de nouveau, qui lui appartienne à lui, sans être comparé au modèle ? En me mettant à la place de mon frère, j'ai souvent ressenti ma présence comme étouffante et quasi systématiquement, alors qu'on se ressemble beaucoup, je l'ai vu choisir des voies différentes des miennes, comme un besoin subtil de se démarquer. Exemple : j'ai un bon coup de crayon. Le dessin a été ma passion dès très jeune et j'ai beaucoup été encensée là dessus quand j'étais gamine. Mon frère ? J'ai découvert à peine il y a quelques années qu'il était en fait, lui aussi excellent... Mais il ne l'a jamais montré, ne l'a pas développé, et a dirigé sa pratique artistique vers la musique, un domaine que je n'ai pas touché. Même chose avec la photo. Alors j'ai moi aussi de la reconnaissance pour lui - ça ne va pas que dans un sens.