J'ai beau être non-binaire je suis très mal à l'aise avec cette vision de la non-binarité présentée dans l'article.
Je ne dis pas que ça n'existe pas, que les personnes ne sont pas trans parce qu'elles font effectivement une transition sociale. Mais cette idée qu'on puisse échapper individuellement à des normes de genre juste en le décidant ça me laisse sceptique... "Sortir psychologiquement des normes genrées" ? "Et même si la société cherche encore à m’imposer ces normes-là, moi je ne le fais plus, c’est déjà un sacré poids en moins. »"
Mais les personnes qui témoignent vivent toujours dans la même société, qu'elles le veuillent ou non malheureusement elles seront et sont toujours genrées selon des catégories binaires.
Ca me semble très important d'admettre cette réalité pour proposer des possibilités de transition comme des vêtements ou une prise d'hormone à faible dose.
En entrant dans les milieux non-binaires le seul discours que j'entendais c'est "on ne vous doit pas d'androgynie" ou "les seins ne sont qu'une partie du corps, c'est la société qui les genrent pas besoin d'opération". Et c'est vrai... Mais répéter "pas besoin de transition fuck le genre" c'est un peu naïf et idéaliste. J'ai fini par me rapprocher de militants trans qui m'ont davantage accompagné.
Pour le monde du travail on en parlait aussi entre militants mais : quand on a une famille pour nous soutenir c'est facile d'utiliser des pronoms alternatifs et de faire un coming-out non-binaire. La réalité c'est que face au monde du travail souvent on prend sur soi et on se mégenre volontairement parce qu'il n'y a pas le choix. Je ne me vois pas utiliser l'écriture inclusive dans mon CV ou reprendre mes profs qui utilisent le féminin.
Cette vision de la non-binarité elle est aussi critiquée au sein des milieux trans : à force de célébrer individuellement les personnes qui "cassent les normes" on en vient à reprocher aux trans "binaires" de les renforcer. Et les premières touchées face à ça ce sont justement les femmes trans.
Je conseille vraiment ces textes qui proposent un autre regard sur tout ça :
L'identité de genre nuit aux trans : du cisexisme dans nos milieux
Une politique transexuelle à l'encontre de l'identité
Anti-guide du questionnement de genre
Valides et légitimes
Structurer l’identité trans’ par la théorie féministe entre paradigmes Queer et matérialiste : la nécessité d’une réponse sociologique à l’échec idéaliste
Introduction au transféminisme
Paroles de mecs trans matérialistes
Je ne dis pas que ça n'existe pas, que les personnes ne sont pas trans parce qu'elles font effectivement une transition sociale. Mais cette idée qu'on puisse échapper individuellement à des normes de genre juste en le décidant ça me laisse sceptique... "Sortir psychologiquement des normes genrées" ? "Et même si la société cherche encore à m’imposer ces normes-là, moi je ne le fais plus, c’est déjà un sacré poids en moins. »"
Mais les personnes qui témoignent vivent toujours dans la même société, qu'elles le veuillent ou non malheureusement elles seront et sont toujours genrées selon des catégories binaires.
Ca me semble très important d'admettre cette réalité pour proposer des possibilités de transition comme des vêtements ou une prise d'hormone à faible dose.
En entrant dans les milieux non-binaires le seul discours que j'entendais c'est "on ne vous doit pas d'androgynie" ou "les seins ne sont qu'une partie du corps, c'est la société qui les genrent pas besoin d'opération". Et c'est vrai... Mais répéter "pas besoin de transition fuck le genre" c'est un peu naïf et idéaliste. J'ai fini par me rapprocher de militants trans qui m'ont davantage accompagné.
Pour le monde du travail on en parlait aussi entre militants mais : quand on a une famille pour nous soutenir c'est facile d'utiliser des pronoms alternatifs et de faire un coming-out non-binaire. La réalité c'est que face au monde du travail souvent on prend sur soi et on se mégenre volontairement parce qu'il n'y a pas le choix. Je ne me vois pas utiliser l'écriture inclusive dans mon CV ou reprendre mes profs qui utilisent le féminin.
Cette vision de la non-binarité elle est aussi critiquée au sein des milieux trans : à force de célébrer individuellement les personnes qui "cassent les normes" on en vient à reprocher aux trans "binaires" de les renforcer. Et les premières touchées face à ça ce sont justement les femmes trans.
Je conseille vraiment ces textes qui proposent un autre regard sur tout ça :
L'identité de genre nuit aux trans : du cisexisme dans nos milieux
Une politique transexuelle à l'encontre de l'identité
Anti-guide du questionnement de genre
Valides et légitimes
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