Comme pour les avis précédents, je reste un peu perplexe face à cette polémique.
Oui, Jennifer Lawrence a le droit de s'habiller comme elle le souhaite (du moment que c'est du Versace, puisqu'elle est en contrat avec la maison italienne), et ne pas le lui concéder serait injuste et odieux. Elle est grande, elle est tout à fait capable de faire ses propres choix.
Mais d'un autre côté, je trouve la réaction des tweetos intéressante, car comme l'a dit @Imago, on peut tout de même s'interroger sur le fait de savoir si cela est un réel choix personnel ou bien un exemple de plus des injonctions plus ou moins indirectes faites aux actrices (et plus largement, aux femmes).
J. Lawrence est peut-être sincère, mais ne perdons tout de même pas de vue que les célébrités (tous genres confondus) sous contrat avec des maisons de couture, des parfumeurs et autres, sont tacitement tenus de chanter les louanges de celles-ci, et de montrer leur attachement à cette industrie.
Cette histoire me fait penser à un témoignage du mannequin Ruslana Korshunova, aujourd'hui disparue, qui évoquait une séance photo dans les Alpes en plein hiver en ces termes : «On s'enfonçait dans la neige et je portais juste une petite robe. Il faisait très froid, il neigeait, on n'y voyait rien. J'ai cru que j'allais y rester.» (tiré de l'excellent essai de Mona Chollet, Beauté fatale, Les nouveaux visages d'une aliénation féminine).
Alors non, l'actrice dont on parle n'a pas les pieds dans la neige, mais sur un tapis rouge. La température londonienne n'est certainement pas aussi basse que celle d'une chaîne de montagnes, mais selon moi, le principe reste le même. On sait bien ce que la mode et la célébrité sont capables d'exiger de leurs poulains. Et encore une fois, cela montre que les célébrités masculines ont dans la majorité des cas des tenues adaptées, tandis que leurs comparses féminines se voient gentiment faire comprendre qu'être en représentation équivaut à mettre son physique en valeur avant tout.
J'ajouterai le film dont elle fait la promotion raconte l'histoire d'une espionne ''entraînée à utiliser ses charmes et son corps comme des armes''. Bien qu'il n'y ait pas matière à crier au scandale, le synopsis laisse entrevoir l'image d'une espionne sexy qu'on a tous vue, vue et revue. En ça, la robe fendue est en cohérence avec le thème, mais la tenue de militaire chic qu'elle laisse entrevoir dans la bande-annonce aurait été également un choix encore plus audacieux. Maintenant, mon espoir est que le film appuie par ailleurs bien le côté intellectuel et stratégique du personnage. À voir au visionnage.
En conclusion, je comprends la réaction de l'actrice, son agacement, mais quand on est un peu conscient de ce qu'il peut/a pu se passer dans les coulisses du milieu, on est en droit d'être interpelé(e) par la démarche.
Oui, Jennifer Lawrence a le droit de s'habiller comme elle le souhaite (du moment que c'est du Versace, puisqu'elle est en contrat avec la maison italienne), et ne pas le lui concéder serait injuste et odieux. Elle est grande, elle est tout à fait capable de faire ses propres choix.
Mais d'un autre côté, je trouve la réaction des tweetos intéressante, car comme l'a dit @Imago, on peut tout de même s'interroger sur le fait de savoir si cela est un réel choix personnel ou bien un exemple de plus des injonctions plus ou moins indirectes faites aux actrices (et plus largement, aux femmes).
J. Lawrence est peut-être sincère, mais ne perdons tout de même pas de vue que les célébrités (tous genres confondus) sous contrat avec des maisons de couture, des parfumeurs et autres, sont tacitement tenus de chanter les louanges de celles-ci, et de montrer leur attachement à cette industrie.
Cette histoire me fait penser à un témoignage du mannequin Ruslana Korshunova, aujourd'hui disparue, qui évoquait une séance photo dans les Alpes en plein hiver en ces termes : «On s'enfonçait dans la neige et je portais juste une petite robe. Il faisait très froid, il neigeait, on n'y voyait rien. J'ai cru que j'allais y rester.» (tiré de l'excellent essai de Mona Chollet, Beauté fatale, Les nouveaux visages d'une aliénation féminine).
Alors non, l'actrice dont on parle n'a pas les pieds dans la neige, mais sur un tapis rouge. La température londonienne n'est certainement pas aussi basse que celle d'une chaîne de montagnes, mais selon moi, le principe reste le même. On sait bien ce que la mode et la célébrité sont capables d'exiger de leurs poulains. Et encore une fois, cela montre que les célébrités masculines ont dans la majorité des cas des tenues adaptées, tandis que leurs comparses féminines se voient gentiment faire comprendre qu'être en représentation équivaut à mettre son physique en valeur avant tout.
J'ajouterai le film dont elle fait la promotion raconte l'histoire d'une espionne ''entraînée à utiliser ses charmes et son corps comme des armes''. Bien qu'il n'y ait pas matière à crier au scandale, le synopsis laisse entrevoir l'image d'une espionne sexy qu'on a tous vue, vue et revue. En ça, la robe fendue est en cohérence avec le thème, mais la tenue de militaire chic qu'elle laisse entrevoir dans la bande-annonce aurait été également un choix encore plus audacieux. Maintenant, mon espoir est que le film appuie par ailleurs bien le côté intellectuel et stratégique du personnage. À voir au visionnage.
En conclusion, je comprends la réaction de l'actrice, son agacement, mais quand on est un peu conscient de ce qu'il peut/a pu se passer dans les coulisses du milieu, on est en droit d'être interpelé(e) par la démarche.
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