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La France veut interdire la destruction des invendus, une 1ère mondiale
- Initiateur de la discussion Marie
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M
Membre supprimé 255911
Guest
J'ai lu hier cet article très intéressant qui parle du problème du don de vêtements :
www.slate.fr
Edit: 2 autres articles sur le problème posé par le recyclage, surtout celui des plastiques:
www.francetvinfo.fr
www.slate.fr
Le gaspillage de fringues ne choque personne, et c'est un problème
Il fait tourner les économies, croître les PIB et nous donne un faux sentiment de bonheur et d'accomplissement: le gaspillage textile tue la planète…
Edit: 2 autres articles sur le problème posé par le recyclage, surtout celui des plastiques:
On vous explique pourquoi le recyclage du plastique est en train de créer une crise mondiale des déchets
Après la Chine, la Malaisie refuse d'être "la décharge du monde". Elle renverra désormais à leurs expéditeurs les déchets en plastique en provenance des pays occidentaux. François de Rugy a annoncé mardi son souhait que l'Union européenne les recycle sur place.
De plus en plus de villes américaines arrêtent de recycler
Depuis que la Chine a arrêté d'importer des déchets plastique et papier en 2018, des centaines de villes des États-Unis n'ont plus les moyens de…
Dernière modification par un modérateur :
Je me demande comment une telle loi s'appliquerait concrètement
Si on interdit la destruction des produits non-périssables et non-vitaux invendus (vêtements, mais surtout biens culturels et de divertissement), je vois trois possibilités :
- Se retrouver avec des stocks trop importants de choses que personne ne veut, et donc l'entreprise fait faillite faute de pouvoir créer de nouvelles choses qui marcheraient mieux (les stocks ça coute cher, cher, cher, et ça prend de la place)
- Donner les invendus, et donc prendre le risque que les gens attendent simplement que le produit qu'ils veulent deviennent gratuit, et donc l'entreprise fait faillite
- Limiter au maximum la production pour ne pas avoir de stocks et donc créer moins que la demande, ce qui fait flamber les prix, et supprime l'accès au produit pour de nombreuses personnes
Je n'arrive pas à concevoir comment ce principe peut s'appliquer dans nos sociétés basées sur l'échange monétaire. Quelqu'un a une réponse ? Comme le gouvernement est libéra-capitaliste à fond, cette proposition venant d'eux me semble illogique, ils doivent avoir une réponse.
Si on interdit la destruction des produits non-périssables et non-vitaux invendus (vêtements, mais surtout biens culturels et de divertissement), je vois trois possibilités :
- Se retrouver avec des stocks trop importants de choses que personne ne veut, et donc l'entreprise fait faillite faute de pouvoir créer de nouvelles choses qui marcheraient mieux (les stocks ça coute cher, cher, cher, et ça prend de la place)
- Donner les invendus, et donc prendre le risque que les gens attendent simplement que le produit qu'ils veulent deviennent gratuit, et donc l'entreprise fait faillite
- Limiter au maximum la production pour ne pas avoir de stocks et donc créer moins que la demande, ce qui fait flamber les prix, et supprime l'accès au produit pour de nombreuses personnes
Je n'arrive pas à concevoir comment ce principe peut s'appliquer dans nos sociétés basées sur l'échange monétaire. Quelqu'un a une réponse ? Comme le gouvernement est libéra-capitaliste à fond, cette proposition venant d'eux me semble illogique, ils doivent avoir une réponse.
@MademoisellePomme @Madhiko
Est-ce qu'on pourrait fonctionner sur le mode kickstarter?
Tu publies un catalogue en ligne de fringues et tu demandes aux gens de voter/acheter en avance. Les fringues sont produites 1 mois après le vote (ou l'achat) pour le nombre exact de commandes.
Alors je pense que ça gonflera le prix car produire moins signifie moins de prix de gros, ça risque d'être plus compliqué de faire l'avance pour des gens aux moyens restreints (payer ta robe 1 mois avant en attendant qu'elle soit fabriquée) et il y aura toujours des invendus à cause des retours mais quand même moins que si tu produis 1000 robes en taille 36, 1000 en 38 etc.
Est-ce qu'on pourrait fonctionner sur le mode kickstarter?
Tu publies un catalogue en ligne de fringues et tu demandes aux gens de voter/acheter en avance. Les fringues sont produites 1 mois après le vote (ou l'achat) pour le nombre exact de commandes.
Alors je pense que ça gonflera le prix car produire moins signifie moins de prix de gros, ça risque d'être plus compliqué de faire l'avance pour des gens aux moyens restreints (payer ta robe 1 mois avant en attendant qu'elle soit fabriquée) et il y aura toujours des invendus à cause des retours mais quand même moins que si tu produis 1000 robes en taille 36, 1000 en 38 etc.
Je pense que le gouvernement va dévoiler dans les semaines qui viennent les détails autour de cette proposition, mais si vous voulez aller plus loin, la Secrétaire d'Etat était ce matin l'invitée du 7-9 de France Inter. Elle rentre un peu plus dans le vif du sujet avec les questions des animateurs 
@Madhiko
Je sais pas sinon peut vraiment prévoir ce qui va se vendre ou pas. Parfois il suffit qu'une célébrité porte un truc ou qu'elle porte un vêtement d'une autre marque pour que ta clientèle se jette sur la fringue sur laquelle tu ne misais pas un sous.
Genre célébrité A porte une salopette verte de la marque Tartempion et d'un coup tes clients se ruent sur la seule salopette verte tout au fond du magasin que personne ne regardait avant.
Moi je suis sûre qu'on pourrait faire des pré-commandes même à grande échelle.
Ça changerait le mode de consommation certes mais ça serait beaucoup plus ludique et le consommateur aurait le sentiment de participer à la création et au façonnage de la marque.
Je sais pas sinon peut vraiment prévoir ce qui va se vendre ou pas. Parfois il suffit qu'une célébrité porte un truc ou qu'elle porte un vêtement d'une autre marque pour que ta clientèle se jette sur la fringue sur laquelle tu ne misais pas un sous.
Genre célébrité A porte une salopette verte de la marque Tartempion et d'un coup tes clients se ruent sur la seule salopette verte tout au fond du magasin que personne ne regardait avant.
Moi je suis sûre qu'on pourrait faire des pré-commandes même à grande échelle.
Ça changerait le mode de consommation certes mais ça serait beaucoup plus ludique et le consommateur aurait le sentiment de participer à la création et au façonnage de la marque.
M
Membre supprimé 146616
Guest
Je me demande si des partenariats avec des associations caritatives pourraient être possibles. Genre, les entreprises mettent leurs invendus dans des hangars et les associatifs prennent le relais.
@lafeemandarine
Je suppose très fortement que si cette loi passe, c'est comme ça que ça finira. En tout cas, depuis la loi sur le gaspillage alimentaire (où justement on ne peut plus mettre de javel sur les produits alimentaires non consommables, et les entreprises doivent mettre en place si possible le don avant la mise au compost) c'est comme ça que ça se passe
J'espère que ça va passer, j'espère sincèrement que ça va passer, que ce soit pour redorer leur image ou par conviction profondes, osef, ce serait vraiment bien. (et arrêter d'acheter du neuf me semblerait moins vain. Ca fait un bout de temps que j'achète que d'occasion, mais suffit de voir tous les invendus qui partent à la poubelle me dire que je me bats dans le vent. Là, ça aurait plus de sens)
Je suppose très fortement que si cette loi passe, c'est comme ça que ça finira. En tout cas, depuis la loi sur le gaspillage alimentaire (où justement on ne peut plus mettre de javel sur les produits alimentaires non consommables, et les entreprises doivent mettre en place si possible le don avant la mise au compost) c'est comme ça que ça se passe
J'espère que ça va passer, j'espère sincèrement que ça va passer, que ce soit pour redorer leur image ou par conviction profondes, osef, ce serait vraiment bien. (et arrêter d'acheter du neuf me semblerait moins vain. Ca fait un bout de temps que j'achète que d'occasion, mais suffit de voir tous les invendus qui partent à la poubelle me dire que je me bats dans le vent. Là, ça aurait plus de sens)
Je trouve que @MademoisellePomme explique bien les incohérences du système
Mais ça ne va pas sans poser plein de problèmes
C''est justement ce qu'explique l'article posté par @ErsatzE : Dans le cas des dons de fringues, c'est compliqué et beaucoup de travail pour les assos, de faire le tri, déterminer ce qui peut servir etc. "Passer le relais aux assos" c'est déléguer le sale boulot, celui qui n'est pas valorisé, ne rapporte pas... c'est injuste et ça fait peser le poids sur le secteur non-marchand. Et sur des personnes vulnérables, ou qu'on ne veut pas voir. Soit des gens en "contrat d'insertion", soit carrément les fringues sont expédiées en Afrique (paie ton bilan carbone) et finissent dans des décharges. Pour moi généraliser ce système c'est pas une solution souhaitable.
Bah justement non, ce n'est pas vrai. Célio, H&M, Burberry, Amazon... ce sont quelques entreprises qui ont été prises à détruire des stocks neufs, mais c'est sûrement juste la pointe de l'iceberg. Et que dire du gaspillage dans l'industrie agroalimentaire ?
Ce ne sont pas des dysfonctionnements qu'on peut "régler" ou améliorer. C'est inhérent à l'industrie. C'est un système qui ne sait pas fonctionner autrement que sur le mode productiviste, c'est sa raison d'être. Du coup ça ne sert à rien de dire aux industries "ne détruisez pas vos invendus"
. Pour moi c'est l'organisation industrielle de notre société qu'il faut abolir 
Je me demande si des partenariats avec des associations caritatives pourraient être possibles. Genre, les entreprises mettent leurs invendus dans des hangars et les associatifs prennent le relais.
Mais ça ne va pas sans poser plein de problèmes
C''est justement ce qu'explique l'article posté par @ErsatzE : Dans le cas des dons de fringues, c'est compliqué et beaucoup de travail pour les assos, de faire le tri, déterminer ce qui peut servir etc. "Passer le relais aux assos" c'est déléguer le sale boulot, celui qui n'est pas valorisé, ne rapporte pas... c'est injuste et ça fait peser le poids sur le secteur non-marchand. Et sur des personnes vulnérables, ou qu'on ne veut pas voir. Soit des gens en "contrat d'insertion", soit carrément les fringues sont expédiées en Afrique (paie ton bilan carbone) et finissent dans des décharges. Pour moi généraliser ce système c'est pas une solution souhaitable.Bah justement non, ce n'est pas vrai. Célio, H&M, Burberry, Amazon... ce sont quelques entreprises qui ont été prises à détruire des stocks neufs, mais c'est sûrement juste la pointe de l'iceberg. Et que dire du gaspillage dans l'industrie agroalimentaire ?
Ce ne sont pas des dysfonctionnements qu'on peut "régler" ou améliorer. C'est inhérent à l'industrie. C'est un système qui ne sait pas fonctionner autrement que sur le mode productiviste, c'est sa raison d'être. Du coup ça ne sert à rien de dire aux industries "ne détruisez pas vos invendus"
. Pour moi c'est l'organisation industrielle de notre société qu'il faut abolir @Jeannedarkh
Pas d'obligation de don, certes, mais y'a quand même un ordre "préférentiel". Je pense que si une asso fait pression sur un hypermarché pour bénéficier de don d'invendu alimentaire qui autrement vont au compost, elle peut s'appuyer sur la loi pour que ça passe
« Art. L. 541-15-4.-La lutte contre le gaspillage alimentaire implique de responsabiliser et de mobiliser les producteurs, les transformateurs et les distributeurs de denrées alimentaires, les consommateurs et les associations. Les actions de lutte contre le gaspillage alimentaire sont mises en œuvre dans l'ordre de priorité suivant :
« 1° La prévention du gaspillage alimentaire ;
« 2° L'utilisation des invendus propres à la consommation humaine, par le don ou la transformation ;
« 3° La valorisation destinée à l'alimentation animale ;
« 4° L'utilisation à des fins de compost pour l'agriculture ou la valorisation énergétique, notamment par méthanisation.
« La lutte contre le gaspillage alimentaire comprend la sensibilisation et la formation de tous les acteurs, la mobilisation des acteurs au niveau local et une communication régulière auprès des consommateurs, en particulier dans le cadre des programmes locaux de prévention des déchets. "
Pas d'obligation de don, certes, mais y'a quand même un ordre "préférentiel". Je pense que si une asso fait pression sur un hypermarché pour bénéficier de don d'invendu alimentaire qui autrement vont au compost, elle peut s'appuyer sur la loi pour que ça passe
« Art. L. 541-15-4.-La lutte contre le gaspillage alimentaire implique de responsabiliser et de mobiliser les producteurs, les transformateurs et les distributeurs de denrées alimentaires, les consommateurs et les associations. Les actions de lutte contre le gaspillage alimentaire sont mises en œuvre dans l'ordre de priorité suivant :
« 1° La prévention du gaspillage alimentaire ;
« 2° L'utilisation des invendus propres à la consommation humaine, par le don ou la transformation ;
« 3° La valorisation destinée à l'alimentation animale ;
« 4° L'utilisation à des fins de compost pour l'agriculture ou la valorisation énergétique, notamment par méthanisation.
« La lutte contre le gaspillage alimentaire comprend la sensibilisation et la formation de tous les acteurs, la mobilisation des acteurs au niveau local et une communication régulière auprès des consommateurs, en particulier dans le cadre des programmes locaux de prévention des déchets. "
@Jeannedarkh
Ca dépends de la taille du commerce, sont concernés ceux qui sont >400m²; j'ai du mal à me représenter combien ça fait, mais je suppose qu'ils ont leur propre benne pour le coup. Après, selon les villes, il y a des collectes pour les pro (payantes, d'où le fait que refiler les invendus consommables aux assos deviennent plus rentable, surtout que bien souvent, les assos font elles même le tri en consommable/non consommable...).
D'ailleurs, j'ai dit compost mais la méthanisation passe aussi
Je ne pense pas qu'il y ait beaucoup de controle par contre, mais si une asso veut mettre la pression à un hypermarché, elle en a les moyen
Edit : d'autant plus que dans le cas justement de bien non consommable, ce sera beaucoup plus facile à gérer!
Ca dépends de la taille du commerce, sont concernés ceux qui sont >400m²; j'ai du mal à me représenter combien ça fait, mais je suppose qu'ils ont leur propre benne pour le coup. Après, selon les villes, il y a des collectes pour les pro (payantes, d'où le fait que refiler les invendus consommables aux assos deviennent plus rentable, surtout que bien souvent, les assos font elles même le tri en consommable/non consommable...).
D'ailleurs, j'ai dit compost mais la méthanisation passe aussi
Je ne pense pas qu'il y ait beaucoup de controle par contre, mais si une asso veut mettre la pression à un hypermarché, elle en a les moyen
Edit : d'autant plus que dans le cas justement de bien non consommable, ce sera beaucoup plus facile à gérer!
Je me permets d'intervenir pour appuyer le propos de @Madhiko.
Les entreprises européennes, notamment, ont un souci de compétitivité face aux entreprises chinoises qui peuvent produire à bas-coût grâce à un salariat moins bien protégé et des normes moins strictes. Quelle est donc la solution actuellement privilégiée par ces entreprises pour rester compétitives ? Réduire les coûts en gaspillant moins, notamment grâce à la data science. Tapez "Industrie 4.0" dans Google et vous verrez de quoi il est question et que c'est du très concret.
Je ne dis pas ça pour faire mon optimiste (je pense que celles qui m'ont déjà vue intervenir sur le forum savent ce que je pense de la compatibilité capitalisme-écologie
), mais juste pour signaler que oui, ça existe, et même, je dirais que ça montre bien à quel point le système est malade : il n'est absolument pas optimisé, certaines entreprises sont prêtes à perdre de l'argent... Pour gagner plus d'argent. Il faut pas croire que toutes les entreprises font du profit, voire ont pour but d'en faire. Disneyland Paris en est un bel exemple. La financiarisation de l'économie est passée par là et fait de gros dégâts sur l'économie réelle, on en arrive à des situations kafkaïennes ou des entreprises ne produisent rien ou produisent de la merde, parce que d'une façon complètement retord, ça arrange l'actionnariat.
Dernièrement j'ai vu une interview de Chomsky où il affirmait qu'on ne pouvait même plus dire qu'on vivait dans un système capitaliste parce que dans une vraie économie de marché, ceux qui proposent de mauvais produits finissent par échouer. Or ce n'est clairement plus le cas, vous pouvez produire de la daube dont personne n'est content (pensez à un certain Bill Gates) , avoir des process tous pourris qui vous coûtent chers, et quand même rester à flot voire très bien vous porter.
Les entreprises européennes, notamment, ont un souci de compétitivité face aux entreprises chinoises qui peuvent produire à bas-coût grâce à un salariat moins bien protégé et des normes moins strictes. Quelle est donc la solution actuellement privilégiée par ces entreprises pour rester compétitives ? Réduire les coûts en gaspillant moins, notamment grâce à la data science. Tapez "Industrie 4.0" dans Google et vous verrez de quoi il est question et que c'est du très concret.
Je ne dis pas ça pour faire mon optimiste (je pense que celles qui m'ont déjà vue intervenir sur le forum savent ce que je pense de la compatibilité capitalisme-écologie
), mais juste pour signaler que oui, ça existe, et même, je dirais que ça montre bien à quel point le système est malade : il n'est absolument pas optimisé, certaines entreprises sont prêtes à perdre de l'argent... Pour gagner plus d'argent. Il faut pas croire que toutes les entreprises font du profit, voire ont pour but d'en faire. Disneyland Paris en est un bel exemple. La financiarisation de l'économie est passée par là et fait de gros dégâts sur l'économie réelle, on en arrive à des situations kafkaïennes ou des entreprises ne produisent rien ou produisent de la merde, parce que d'une façon complètement retord, ça arrange l'actionnariat. Dernièrement j'ai vu une interview de Chomsky où il affirmait qu'on ne pouvait même plus dire qu'on vivait dans un système capitaliste parce que dans une vraie économie de marché, ceux qui proposent de mauvais produits finissent par échouer. Or ce n'est clairement plus le cas, vous pouvez produire de la daube dont personne n'est content (pensez à un certain Bill Gates) , avoir des process tous pourris qui vous coûtent chers, et quand même rester à flot voire très bien vous porter.