Ce n'est pas à Galilée que l'on doit l'hypothèse de l'héliocentrisme, mais à Copernic. Galilée s'appuie sur les travaux de Copernic, notamment de deux cahiers publiés en 1542 extrait de l'ouvrage Des révolutions des orbes célestes. Au moment de leur publication, l’Église ne dit rien, elle les proscrits seulement en 1616 avant de condamner les travaux de Galilée. Comme le dit l'article, Galilée s'attire les poursuites de l'Inquisition parce qu'il chercher des preuves à cette hypothèse copernicienne, et qu'il en dégage les implications : la terre n'est plus le centre du monde, la hiérarchisation aristotélicienne est remise en question (ce que Freud décrit comme la première blessure narcissique faite à l'homme). C'est surtout ce point que l’Église n'admet pas, et on ne peut pas prédire sa réaction si Galilée avait eu des preuves irréfutables, mais je ne suis pas sure qu'elle aurait trouvé l'idée plus séduisante...
Prononciation de la sentence le 22 juin 1633 :
"La proposition que le Soleil est au centre du monde et immobile est absurde, fausse en philosophie, et formellement hérétique, parce qu'elle est expressément contraire à la Sainte Écriture."
(source : M. Grenet, La Passion des astres au XVIIè siècle)
Sinon, je trouve l'entreprise de rectification de nos représentations du M-A passionnantes, cette période souffre de tels préjugés, merci pour cet article, j'ai beaucoup appris.
Dans la même idée, je me suis récemment rendue compte que les parchemins sont toujours jaunis dans les films médiévaux, alors qu'ils sont supposés être neufs à ce moment là... Dur de transposer ses représentations contemporaines dans une époque différente.
Enfin, on ne peut pas accuser trop vite les profs de nous avoir enseigné ces préjugés, que ce soit pour la croyance que le Terre était plate, ou l'obscurantisme religieux, ce n'est pas toujours évident de faire dans la nuance avec les élèves. Les anecdotes de ce genre sont aussi là pour les marquer et pour qu'ils retiennent. Je ne dis pas qu'il ne faut jamais être subtil ou nuancé, mais ce n'est surement pas si facile que ça (et si les profs ne connaissaient qu'un aspect, on ne peut pas non plus leur en vouloir de l'avoir transmis, non ?) L'important est de sortir tôt ou tard de l'erreur, c'est aussi ça un parcours scolaire, les enseignements se contredisent d'une année à l'autre (en mathématiques, en histoire, en géographie, en philosophie). Parce que c'est constitutif du savoir, il n'y a pas d'un côté la vérité (facile à atteindre si dévoilée) et de l'autre l'erreur...