Ce type d'approche serait drôle s'il n'existait pas une telle pression sur le corps des femmes, jamais trop mince, jamais trop lisse, jamais trop photosoppé mais dans la vraie vie. Si des centaines de femmes ne se bousillaient pas la santé voire la vie avec des régimes soi-disant miracle (coucou le Mediator), ou si elles ne se mettaient pas le métabolisme en l'air avec des régimes qui promettent une perte de poids (coucou Dukan) mais avec vrai effet rebond à la clé. A ce sujet, un excellent documentaire qui est passé il y a quelques années sur France 2 :
Ce serait drôle s'il n'y avait pas une double peine pour les femmes : à part quelques très belles femmes, ton physique ne sera jamais assez "parfait" selon les critères des médias, et en plus, qui que tu sois, quel que soit ton physique, à un moment où à un autre on te ramènera uniquement à ça, y compris en milieu professionnel. Je ne dis pas que la pression n'existe pas sur les hommes (le patricarcat leur fait du mal aussi avec les injonctions à être toujours plus musclés), mais globalement ils ne seront jamais ramenés qu'à leur corps.
Ce serait drôle s'il n'y avait pas un contrôle permanent du corps des femmes via des injonctions contradictoires : être élégante mais pas trop, ça fait rombière, être sexy mais pas trop, ça fait pute, être apprêtée mais pas trop, ça fait superficielle, etc.
Ce type d'approche serait également drôle s'il ne suintait pas un grand mépris pour les gens des catégories sociales moins riches. Madame Bizet a visiblement la grand chance de pouvoir considérer le shopping comme un loisir comme un autre, mais pour beaucoup de gens, le shopping c'est le truc qu'on peut s'acheter en soldes, avec parcimonie, une fois que tout a été payé derrière : le loyer, la nourriture, les factures... et que quand on a tout payé on n'a plus vraiment beaucoup de sous pour aller s'acheter sa lingerie chez Sabbia Rosa ou La Perla. Même moi qui fais partie des ultra privilégiés financièrement, qui gagne bien ma vie, ben à la fin du mois quand j'ai tout payé, je n'ai pas forcément les moyens de faire du shopping.
Bref, ce type d'approche serait drôle si ce n'était pas une banale réplique des logiques de domination sociale et genrée à l'oeuvre dans la société actuelle.