C'est drôle, je ne sais pas quel est l'âge moyen ici, mais du haut de mes 24 (bientôt 25) ans, je n'ai jamais été embêtée sur la question des enfants, il semblerait que dans mon entourage, tout le monde s'en foute complètement de savoir si j'en veux ou pas.
Mais grâce à des films, des livres et des espaces de témoignages comme Madmoizelle, je réalise bien la pression qui existe et le débat qui déchire les différentes parties.
Personnellement, j'ai envie d'avoir des enfants (pas un désir urgent et dévorant, juste... le sentiment que oui, je m'y verrais bien), parce que tout ce qui me plaît dans le monde me paraît valoir le coup d'être transmis, et parce que la majorité de ce qui ne me plaît pas ne changera jamais s'il n'y a aucune éducation faite dans ce sens... Alors oui, à ma minuscule échelle, je me dis que ce serait bien de pouvoir enlever un peu de mocheté du monde en y apportant non seulement de l'amour et de l'affection en tant que parents, mais aussi en éduquant mes enfants de manière responsable, pour qu'ils ne soient jamais un danger ou une plaie pour eux-mêmes ou les autres mais qu'au contraire, ils soient capables de créer à leur tour de belles choses qui pourront améliorer un peu ce gigantesque merdier.
On se sait jamais qui sera son enfant ni quel parent on sera vraiment, mais je garde cet espoir qu'avec cette vraie envie de donner de l'amour et de transmettre des valeurs cruciales comme, en vrac, la tolérance, le respect et la modestie, le métier de parent peut être quelque chose de formidable.
Mais c'est justement ça qui me tue à chaque fois : c'est un investissement énorme, qui prendra forcément une place majeure dans notre vie. Comment, mille milliards de mille sabords, comment peut-on prétendre savoir que cet investissement, sous prétexte qu'il a convenu à certains (et encore...tous les pousse à la grossesse ne sont pas forcément des papas-mamans irradiant le bonheur) est forcément le seul valable pour une vie épanouie et riche??
C'est une attitude tellement répandue que finalement, peu de gens en sont choqués, à part les hérétiques (
) qui ne veulent pas d'enfants et qui ont le malheur de devoir se défendre, mais c'est juste tellement intrusif et même illogique que ça me laisse pantoise à chaque fois.
Mais bon, le coup du "c'est le plus grand bonheur de ma vie, donc ça sera pareil pour toi", c'est aussi dû à une certaine intolérance au concept d'individu... Bizarrement, quand il s'agit de sujets nationaux type nutella, joe dassin ou destination de vacances, on admet assez bien que chacun puisse avoir son opinion et ses préférences, mais alors quand on se met à parler de trucs moins importants type le droit à un choix de vie personnel et des motivations différentes de celles du voisin, tout de suite c'est vachement plus inacceptable.
Bah oui, faudrait quand même pas oublier que quand on appartient au genre féminin, on partage la même essence avec toutes les femmes et on a donc forcément toutes les mêmes envies, les mêmes instincts, les mêmes chemins d'épanouissement.