La quête désespérée d'une ex-étudiante à la recherche d'un job

[Moko]

Hum, c'est vrai que certaines comme Annelise disent "faites des BTS" et elle n'a pas tort..
j'ai fais un BTS Assistante Trilingue, et le lendemain de ma dernière épreuve je rentrais dans l'entreprise ou je suis actuellement en intérim, ensuite CDD et maintenant CDI depuis 2 ans. j'avoue que j'ai eu énormement de chance, mais pour le même salaire qu'un jeune diplômé (1650 euros brut), un BTS est une belle issue...

 

[Aube]

J'ai lu vos comment' et je suis assez étonnée... Je me replace dans le contexte de l'époque.. donc il y a dix ans, je cherche quoi faire de ma vie. Master en communication. L'université, c'est pas pour moi. J'ai pas les nerfs et surtout je me sens coincée de devoir apprendre des tas de trucs qui au final me meneront a un emploi de banque ou de bureau.Oui, déja à l'époque, la commu' c'était bouché. Je partais du principe que je devais apprendre ce que j'avais envie d'apprendre. Parceque de toutes façons, si je réfléchissais en termes de secteurs open a l'emploi, je ne pensais pas au bonheur de bosser...
Ecoles commerciales etc tres peu pour moi...

Bref, je suis a l'unif' et je me sens pas a ma place. Qu'est ce que j'ai toujours eu envie de faire? du maquillage. Alors, discussions avec ma mère et hop, je m'inscris.
Cette école en Belgique est la seule reconnue au niveau professionnel a l'époque.Mais nous sommes un petit pays. Et 17 étudiantes par an qui sortent pour se retrouver a maquiller sur des plateaux, ça fait vite overdose d'offre par rapport a la demande. Bref, je suis maquilleuse depuis presque 10 ans.

Il y a deux ans, j'en avais marre de l'inactivité. Bosser 2 jours par ci par la. Un long métrage, deux pièces de théâtre, une chiée de courts métrages... Payée au lance pierre...Donc je postule pour bosser dans une brasserie.
Depuis je bosse en cuisine. J'apprends a cuisiner pour des régiments. Je me fais des services de fou digne d'un Quick (120 couverts en 1H30) Et je suis a 2/3 temps. Je ne veux pas plus parceque ce boulot me permet de faire des tournages sur le coté.

En résumé, soit je tournais en rond en cherchant un boulot dans mon secteur, soit je faisais totalement autre chose.
Je suis arrivée dans un brasserie. Ca aurait pu etre ailleurs. Je gagne ma vie. Je peux faire ce que j'ai sur le coté. Je n'ai pas le job de mes reves mais l'ambiance est chouette. Mes collègues sont super et je suis flexible au niveau de mes horaires. Je n'ai que 30 ans. Je ne sais pas si je vais faire ça pendant des années. Mais on verra bien! (Et j'ai un CDI au fait... Une chose rare dans ce monde de brutes...)

Et à refaire, je me serais dirigée vers des secteurs techniques, manuels. Paceque quand je vois que certains métiers disparaissent ou que d'autres sont moins bien considérés socialement (genre électricien, maçon, etc) alors qu'on en demande à la pelle... et qu'on en aura toujours besoin. Bref, moi j'aurais visé la menuiserie avec une spécialisation de restauration....par exemple

 

[Hyperbole]

Je pense qu'il faut arrêter que tel ou tel milieu est bouché parce que c'est une information erronée. La comm', la psycho ou autre ont des attentes qui change il ne suffit pas de se pointer fièrement avec une licence info-com généraliste. Il n'y a pas de secteur où il y a plus de place car même en médecine, pharma ou droit, les secteurs "autoroute" si t'as pas un minimum de chance et d'ambition et ben t'arrive à rien.

Je prend mon exemple personnelle, mon frère est en pharma, il s'est déjà planté en première année et encore il a eu du bol il y en qui ont tenté 2 ou 3 fois. Mais c'est pas fini parce que après il faut trouver une pharma et non ça ne cours pas les rues bref c'est la croix et la bannière.

Dans tous les secteurs, il est difficile de trouver un boulot en France. Pour la com' je pense qu'un profil atypique est nécéssaire, avoir un truc en plus que les autres n'ont pas parce que c'est quand même un milieu ou l'on demande des singulartités spécifiques aux candidats donc evidemment si on a "juste" ce qu'il faut ça ne va pas.

 

[Belyviel]

J'ai un Master d'anglais et une Licence de Sciences du langage. Au début je voulais être prof puis je me suis aperçue au cours de mes études que ce n'était pas pour moi. Mais quand tu t'es engagée dans des études longues, que tu n'as pas tes parents derrière (je dépendais uniquement des bourses et du logement CROUS, sans ça je me retrouvais à la rue), eh bien tu n'as pas d'autre choix que de continuer et d'espérer trouver quelque chose à la sortie.

A mon premier rendez-vous Pôle-Emploi, la conseillère m'a proposé des postes d'hôtesse de caisse et m'a incitée à faire une formation d'infirmière. Je pensais trouver au moins un emploi administratif dans un bureau mais rien, que dalle : trop diplômée. Ils voulaient des Bac Pro ou des BTS.

J'ai commencé une formation en comptabilité à l'AFPA que j'ai vite abandonnée, puis j'ai vivoté en prenant des missions de traduction et en donnant des cours à domicile. J'ai aussi trouvé des courts remplacements en collège / lycée ou dans la formation pour adulte mais pas de quoi en vivre et surtout aucune sécurité de l'emploi.

Aujourd'hui je postule pour un Master en industries de la langue pour devenir ingénieure en traitement automatique du langage. Si je ne suis pas prise, bah ce sera encore RSA et petits boulots. A 27 ans, ça fait chier.