La religion, l'enfant que j'étais... et l'adulte que je suis devenue

[Kaelooo]

"Alors je confessais toujours la même chose : j’avais menti, et je n’avais pas été gentille avec mes frères (en espérant que de leur côté, mes frères confessent m’avoir provoquée et frappée à plusieurs reprises, hein : faut pas déconner.)"


Je crois que le "J'ai pas été gentille avec mes frères et soeurs" doit être très récurent dans la confession à cet âge là. J'avoue l'avoir allègrement utilisé

Après, mosellane d'origine aussi (), je crois qu'au final, je n'en garde pas un si mauvais souvenir. Je pnse que ça a beaucoup contribué a développer chez moi des notions telles que l'altruisme, la tolérance,le partage, l'amour de l'autre, le pardon, l'importance de la famille. J'ai probablement rencontré de bonnes personnes, sensibles à la cause de l'humanitaire. Ça m'a notamment permis de faire pas mal de bénévolat, de rencontrer des gens dont certains sont réellement devenus des amis. J'ai largement moins aimé la vision de la femme, l'ethnocentrisme et la tendance à la culpabilisation.
Globalement je rejette le dogme aussi. Je ne vais aux messes que pour les grandes occasions mais malgré tout, j'adore visiter les églises que je trouve extrêmement apaisante, je vais souvent brûler un cierge pour me porter chance et je suis passionnée d'histoire des religions. Je crois que je peux conclure que l'éducation religieuse a eu un impact plutôt positif sur ma vie mais cela devrait rester un choix propre à chacun même enfant.

 

[AngelTen Richard II]

J'ai été élevé par des parents baptisés dans des conditions pour chacun assez... folkloriques (ma mère ? Mon grand-père s'était engueulé avec le curé qui voulait qu'il élève sa fille dans la religion, elle a fini baptisée deux ans plus tard par une de ses tantes, avec juste un cousin pour sonner les cloches. mon père ? Sa mère s'est faite passer pour sa marraine...)

Il y a culturellement dans ma famille une certaine colère contre la religion et le clergé, notamment parce que les générations d'avant étaient très pauvres, traumatisées par les curés qui voulaient qu'ils fassent le jeûne, et mon arrière-grand-mère par le curé qui lui demandait si elle avait couché avec des garçons alors qu'elle priait pour sa mère malade (amour et tolérance LOL).

Mais je crois en les idées de Jésus, je crois en lui comme en un philosophe et un excellent leader, je suis les valeurs de la religion chrétienne (excepté peut-être le truc sur la luxure et le plaisir... ) parce que ces valeurs peuvent exister sans la peur de l'Enfer et la foi en Dieu. Ce sont des valeurs laïques, universelles et permanentes.

 

[Fjell]

J'ai juste envie de souligner que dans tout ce qui a été écrit sur la vie de Jésus (que l'on croit que tous ces écrits sont vrais ou non), en tous cas il y a un passage complètement anti slut-shaming ! Et c'est dans la Bible !

Une femme ayant trompé son mari est sur le point de se faire lapider par tous, et Jésus leur dit de la laisser. Il ne lui fait même pas la morale. Il lui dit juste de partir en paix. Voilà. Personne ne doit juger les autres.
Moi, ce passage, je le kiffe pas mal !

Après, je suis entièrement d'accord avec certaines Madz qui disent ne pas comprendre le décalage entre les préceptes de la religion et les actes des gens qui se disent croyants.

 

[becky2]

Le problème de la religion c'est qu'elle permet de justifier tout et n'importe quoi

 

[Eulalielove]

@Marcelline P.  Je suis tellement d'accord avec toi! L'article m'a vraiment attristée , presque atterrée parce que pour moi la religion catholique est tout le contraire! J'y est ete élevée (baptisée bébé,1ère comm',Communion solennelle,Confirmation, messe tous les dimanches) mais jamais je n'y ai été obligée mes parents m'ont toujours laissé le choix , même si vers 12 ans j'ai eu des petits doutes , vite passés devant la joie et la paix intérieures que je ressentais et ressens toujours quand je reçois l'Eucharistie le dimanche.
En plus de ça , on peut participer à la religion "même" en étant une femme! Pour donner un exemple personnel, je chante et joue de l'orgue , mais on peut aussi participer  en jouant de l'instrument auquel on a appris a jouer (même la batterie, hein! ) ,en lisant les textes lors de la messe, au fleurissement de l’église, en participant à des groupes de prières , les petites filles peuvent être enfants de choeur etc...Il y a une place pour tout le monde dans l'Eglise! Et le Pape François a bien insisté sur le fait que les gays, les personnes divorcées sont également les bienvenus . De toute manière , tout le monde aura accès a la vie éternelle , à condition d'accepter l'amour de Dieu! 

Aujourd'hui je vis pleinement ma foi et je la partage avec plaisir avec mes amis croyants ou non!

Voila mon message de paix et d'amour en espérant qu'il porte ses fruits chez les Madz!   

 

[Calipo]

C'est un chouette article, mais je trouve ça un peu triste parce qu'on dirait que Marie Charlotte ne retient rien de positif sur tout ça. Comme si ça n'avait affecté sa personnalité que négativement.

Alors que le catholicisme ça n'est pas que châtiments, remords et compagnie! Les principes de base restent quand même l'amour, le pardon, le soucis de la vérité, la solidarité et la justice.

La foi ça peut être quelque chose de très beau. Elle peut pousser certains à soulever des montagnes et d'autres à traverser les pires périodes de leur vie. Et même si ça rend juste une personne heureuse dans sa vie de tout les jours, c'est déjà pas si mal. C'est un peu dommage que personne n'en parle jamais.

Enfin je suis quand même soulagée, parce que généralement les articles du type "mon enfance chez les curés" nous ressortent généralement la trinité habituelle catho = grand bourgeois = facho/pédophile, et ça c'est quand même franchement lourdingue.

 

[Armo Nelga]

Je voudrai apporter un témoignage que je pense un peu différent de l'article et de ce que j'ai lu comme réaction, et en profiter pour remercier mes parents (formidables sur ce point) au passage.

Quand Marie-Charlotte dit "J’ai de la rancoeur vis-à-vis de ces adultes qui m’ont laissée être embrigadée dans une idéologie sans me donner les clés pour la comprendre. J’en veux à mes parents d’avoir cédé aux désirs de leurs parents, avant de suivre leurs propres principes éducatifs. Comment ai-je pu être livrée ainsi à la religion alors que mon père est profondément athée ?"

Je trouve effectivement que c'est bien triste comme constat. J'ai été élevée (fille unique) dans une famille non croyante/non pratiquante. Mais pas non plus athée sectaire anti-religieuse. Ma mère a eu un peu le même parcourt que Marie-Charlotte, ce qui l'a un peu dégoûtée de la religion (enfance en Belgique, famille très pratiquante, école chez les soeurs, scoutisme...) et mon père... mon père était d'une famille d'artistes saltimbanques, je ne sais même pas quel était son opinion sur la religion !

Toujours est-il que je n'ai pas été baptisée religieusement, parce que ma mère m'a toujours expliquée qu'ils voulaient me laisser le choix. Si j'avais des questions, je pouvais les poser. Si je voulais aller au catéchisme et découvrir la religion comme certains petits camarades : elle me laisserai faire. Etc.

Je trouve cette possibilité de libre-arbitre super, et en grandissant, je n'ai jamais ressentit le besoin de combler un manque de ce coté là, la foi/la spiritualité n'ont jamais été un sujet qui m'a préoccupé. Je suis athée. J'espère être tolérante. Je pense avoir de bonnes valeurs qui peuvent avoir été apportées à certaines par la religion, mais qui m'ont simplement été apportées par l'éducation de mes parents.

J'ai une famille maternelle plutôt croyante et pratiquante, mais dans le genre ouverts et tolérants, pas moralisateurs du tout. Certains de mes oncles ont été chez les Jésuites, mes cousins en Belgique sont tous passés par les scouts. La plupart se sont mariés à l'église, mais je n'ai jamais senti de la part de ma famille un reproche/jugement de ma non-implication dans la foi catholique.
Ma tante m'a même tenu un super discours que j'ai compris que plus tard en murissant : vers 9-10 ans je lui demandais si sans être baptisée je pourrais me marier à l'église (pour faire comme tout le monde, avoir une belle cérémonie) et elle m'a patiemment expliqué que si je voulais me marier à l'église, je ne pourrais pas le faire  comme ça pour le "fun" mais que ça devrait être un véritable cheminement dans la foi et avec Dieu toussatoussa. J'étais un peu vexée sur le coup, mais après j'ai compris que c'était le bon-sens même. Aujourd'hui, pour rien au monde, je ne voudrait me marier à l'église. Et je suis bien contente que mon fiancé soit aussi athée que moi et que la question ne se pose pas.

Spoiler

Ce contenu est réservé aux membres inscrit.es. Inscris-toi par ici.

En fait j'ai pas la rogne contre la religion et les croyants (toute confession confondues) la plupart sont des gens très biens comme ma famille qui vivent une foi personnelle ouverte et tolérante, qui appliquent les grands principes généreux des textes/croyances pour améliorer leur vie et celle des autres.
Mais ce n'est jamais d'eux dont on entend parler... :/

On entends toujours parler des minorités intolérantes, fermées aux autres, dogmatiques. Les Civitas. Les Manifs pour Tous. Les Américains illuminés qui veulent "soigner" les gay. Les fondamentalistes religieux qui font la guerre pour imposer leur dogmes violents et discriminants... Et bon sang, contre eux par contre, je suis en rogne. 

(sorry pour le roman... )

 

[evone]

J'ai également grandi dans une famille chrétienne, j'ai également eu des désillusions qui m'ont détournée de la religion !

Mais je garde pas autant de "mauvais" souvenirs, j'aimais plutôt bien les cours de catéchisme car j'avais le droit de dessiner à côté de chaque prière écrite dans un cahier :chou:
J'ai été dans une école primaire privée, où on priait tous les matins si la maîtresse le désirait. J'avais des soeurs présentent dans l'enceinte de l'école, la directrice était l'une d'entre elle, et je l'adorais !
Par contre aller à l'église, m'ennuyait beaucoup et je n'ai jamais su apprécier ces moments !
Ma communion faite, j'ai déclaré à ma mère que je ne comptais pas faire ma confirmation....
Je venais d'avoir mes premiers cours d'Histoire, et les croisades m'ont tellement choquée que ça a tout simplement tout remis en question !

Comme je dis, ce n'est pas mal ou bien, tant que la pratique de la religion se fait avec une certaine souplesse, je pense qu'effectivement elle peut permettre à certains de trouver un apaisement dans leur vie.
Pour ma part j'ai fait le choix de ne retenir qu'une seule et unique chose "Aimez-vous les uns les autres" qui je pense, avec tout ce que ça sous entend, me suffit amplement

Récemment j'ai perdu ma grand-mère, et il est coutume de prier (beaucoup beaucoup) la première semaine, j'ai aimé le fait d'avoir une tradition, car ça aide vraiment à faire le deuil, mais c'est vrai que la rengaine autour du fait qu'on soit des pêcheurs... est vite lassante !

 

[jaecka]

Je te comprend à 100%. J'ai moi même était élevée dans la religion même si ce n'était pas un accord et que mes gds parents n'ont pas fait pression.

J'ai été dans des écoles privées jusqu'au lycée (dans mon lycée, il y avait même des bonnes soeurs), j'avais aussi cours de cathé et les premiers c'est ma gd mère qui me l'ai a fait.

ma mère est athée mon père croyant non pratiquant mais il me l'a imposé. Au collège j'ai fait ma petite communion mais je commencé déjà à douter parce que les histoires raconté me dérangé et aussi parce que je commencé à m'intéresser au cultures dite païennes. Et j'ai arrêté d'accompagner mes gd parents à l'église. Autant dire clairement que ma profession de foi n'en était pas une et que je l'ai faite pour mes gds parents.

Après ça, j'ai dit clairement stop, plus de messe de noël, plus de christ dans ma chambre au dessus de ma porte... et ce jour là j'ai décidé pas de mariage à l'église.

Mon frère, mes cousins, ont fait de m^me et 'église dorénavant c'est par obligation, funéraille, baptême ou mariage...

Je ne pense pas que ça m'ai laissé de séquelles, à part peut être le refus de la religion dans toutes ses formes

 

[celestine606]

Depuis mon âge ma mère m'a dit qu'il y avait le petit Jésus qui veillait sur moi et tout les sacrifices qu'il a fait pour les hommes etc... Je l'ai souvent accompagné à l'église par obligation au début en tout cas. Ma mère est protestante donc du coup j'allais dans une église évangélique baptiste mon père se disait catholique mais je l'ai jamais vu dans une église. 

J'ai été dans établissement catholique du collège au lycée j'ai fait du catéchisme j'ai même été scout car je voulais savoir quelle était la différence entre protestant et catholique mais surtout voir si je ressentirai quelque chose qui me prouverait que Dieu existe vraiment. A 14 ans après avoir arrêté les scouts et d'aller à l'église j'ai pris du recul sur tout ça et ma mère a toujours été compréhensive elle ne m'a jamais poussé à y retourner j'ai voulu y retourner pour revoir des amies d'enfance que j'avais là-bas mais aussi pour faire plaisir à ma mère. J'y suis restée quelques années juste pour voir mes amies et puis un jour avec une de mes amies pendant une soirée à l'église on a ressenti quelque chose je ne sais toujours pas ce que c'était mais peu de temps après j'ai décidé de vraiment réfléchir à la religion et d'en discuter avec la femme de mon pasteur qui était la mère de ma meilleure amie et cela m'a beaucoup aidé et m'a fait du bien je m'attendais à ce que ce soit barbant et qu'elle me rappelle toutes les choses à ne pas faire ou je ne sais quoi mais ça été tout le contraire on parlé de relations amoureuses et je me rappelle de ce qu'elle m'a dit "je ne te dis pas que je suis pour les relations sexuelles avant le mariage mais c'est parce que je suis romantique pas parce que je suis croyante et si tu ne veux pas attendre il faut que tu sois prudente que tu te protèges surtout!"!

Ce que je veux dire que la religion n'est pas forcément mauvaise c'est la façon dont on l'enseigne qu'il est. Et pour être aller dans deux églises différentes je trouve que les catholiques ont une façon d'aborder la religion d'une manière à ce que le croyant se sente jugé et pas à la hauteur tout le temps et je n'ai pas retrouvé cela chez les protestants qui ont plus ouvert et plus tolérant sur certains aspects.. Les temps ont changé alors les gens aussi je pense qu'i fut que la religion sans pour autant changer de valeurs, de conventions, de message devrait s'adapter aussi au monde qui l'entoure.

 

[Lucie Socha]

J'ai également été élevée dans la religion catholique.
Mes grands parents de chaque côté et mes parents, sans compter la grande majorité de mes oncles et tante, bref, tout le monde est catho dans la famille.
Le cathé et le temps de retraites et de réflexion ont été très importants pour moi jusqu'à ce que je rentre en sixième à peu près. J'y était assidue, un peu forcée, mais ça ne me coûtait pas. J'étais contente de retrouver mes copines, avoir du temps pour réfléchir sur ma vie (j'ai toujours beaucoup dialoguée dans ma tête...) et d'intégrer la culture religieuse à ma culture générale. Je me sentais grande et faisant partie d'un plan vaste et qui me dépassait.

C'est vers mes 11 ans que j'ai pris un grand virage. Juste après ma profession de foi durant laquelle j'ai également pris la place de marraine auprès de mon petit frère (parce que forcément, nous sommes une famille nombreuse, tous comme mes parents ont chacun 5 frères et soeurs, j'en ai 4 plus jeunes que moi).
Je ne me souviens pas précisément du déclenchement, mais ce qui m'a marqué et que je garde en souvenir, c'est qu'à partir du moment où j'ai appris en sciences les bases de la création de le Terre, Big Bang et compagnie, la théorie de l'évolution au lieu du pop-up d'Adam et Eve, je me suis dit qu'une explication semblait bien plus plausible que l'autre.

J'ai donc refusé de m'approcher de tout ce qui pouvait s'apparenter de près ou de loin à la religion, probablement fait beaucoup de peine à mes parents et grands parents, offensé des vieilles à rester assise pendant toute la messe parce que j'avais été obligée d'y aller. Quand à penser à l'existence de Dieu, je l'ai remplacé par des bribes d'animisme (conscience de toutes les choses - vivant ou pas, genre un caillou a une conscience-), puis je suis revenue aux mythologies grecques et latines pour finalement tout abandonner... Bref, je voulais m'éloigner de ce ramassis de mensonges qui ne me correspondait pas du tout.

Tout ça jusqu'à... environ cette année en fait, c'est à dire pas loin de 10 ans plus tard. En réfléchissant sur ma construction et les valeurs qui me convenaient en vue de chercher du travail, je me suis rendue compte d'une grande partie de ce que je suis s'est construite sur des valeurs catho.
Alors, c'est le moment où je place que mes parents font partie de ces "cathos de gauche" toujours à chercher à aider les autres, ce qui nous a valu à mes frangin-es et moi des crises de fou rire et des moment de dépit les plus totaux.

Voici donc ce que je retire de mon éducation relieuse : des valeurs telles que l'écoute, le partage, le respect et tout ça...

 

[Lisazerty]

Témoignage très intéressant. Ça me choque particulièrement de voir que certains aspects de l'éducation sont aussi "rudes" et laissent même des séquelles.... comme le truc sur les pêchés et Jésus.

Personnellement comme beaucoup l'ont dit, je pense que le dogme religieux n'a pas la plus grande importance. Il faut aimer et respecter les gens et suivre tous les principes moraux qui vont avec.
Ça me navre tellement de lire que tu te sens coupable pour tout  comme si on n'avait déjà pas assez de souci, ton éducation religieuse t'en a finalement rajouté.

Je suis souvent déçue aussi de voir des gens qui sont très religieux, mais se comportent d'une façon qui me paraît absolument exécrable envers les autres. Deçue de voir que la religion ne repend pas cs valeurs d'amour et de respect plus que ça mais préfère culpabiliser et privilégie les dogmes... C'est très triste.