J'ai du mal à bien saisir cet article... Je le trouve poignant et assez révélateur, pourtant, il y a une accusation d'hypocrisie dedans qui me reste en travers de la gorge.
Je trouve l'article mal tourné, un peu en dehors de la situation actuelle. Je ressens plus une grosse accusation vis à vis des laisser aller du publique (de la société comme des gouvernements) par rapport à cette homophobie sous jacente dans laquelle nous baignons tous les jours.
Moi aussi j'ai peur. Je n'embrasse pas ma copine dans un lieu publique, je ne me tiens pas trop près d'elle lorsque l'on prend le rer ou le métro et je ne lui tiens pas la main comme le font les amoureux. Pourtant je n'en veux pas à la terre entière parce que j'ai peur de le faire. Je ne vais pas refuser le débat à une personne qui s'indigne de l'attentat d'Orlando alors que son discours jusqu'ici était plutôt homophobe. Qu'une personne jusqu'ici intolérante montre de la compassion pour ces victimes LGBTQ+, je trouve ça bien. Ce n'est pas forcément de l'hypocrisie. Et même si ça en est, quel mal y a t-il à apprécier leur soutien?
J'ai des amis "homophobes", ou dirons-nous dérangés par l'homosexualité, qui se sont pourtant indigné de cet attentat terrible. Ils ne sont pas hypocrites, ils sont justes largués. Ils ont peut être besoin d'encore un peu de temps pour s'adapter, pour comprendre, pour s'informer. Ils voient à travers cet attentat et les attentats de Paris que nous sommes tous dans le même bateau. Alors je suis un peu déçue de cet article colérique. Faire culpabiliser une personne pour ses erreurs dites précédemment (entendons ici propos homophobes) alors qu'elle essaye peut être de les changer, de les comprendre, je trouve que ce n'est pas délicat.
Je suis horrifiée par cet attentat comme beaucoup (je ne peux malheureusement pas dire tout le monde). Le Pulse est l'un de ces rares endroits où, en tant que personne LGBTQ+ ou autre, on peut se dire en toute quiétude "ok si j'embrasse ma copine ici, y a pas de risque que je dérange trop. Ce soir, je suis amoureuse!". C'est vrai, ce genre d'endroits c'est un petit havre au calme quand on veut "aimer et s'en battre les couilles" tout en étant protégé. Alors fatalement, quand on s'attaque à un endroit comme celui-ci, ça terrorise et ça fait cogiter. Si nous ne sommes pas en sécurité même là-bas, où le serons-nous?! Tout ça, ça me travaille moi aussi. Ca me fait réfléchir, je cogite depuis 2 jours sur tous ces aspects de la vie qui sont encore bien branlants...
Mais mes cogitations, ma peur et ma colère (si colère il y a vraiment) ne seront jamais des raisons suffisantes pour moi de faire culpabiliser d'autres personnes qui n'ont pas pris part à mes combats en même temps que moi...