L'automutilation : témoignage et éclairage psychologique

[Rennaise Chic.]

Je suis "contente" de voir un article qui parle de l'auto mutilation sur Mad' qui est vraiment un de mes sites préférés 

Bref, je connais malheureusement ce que ça fait que de se blesser soit même...
Encore plus en 2013 vu l'année catastrophique que j'ai vécu.

Je suis "contente" de voir des témoignages et de me dire que je ne suis pas seule, pas folle? Parce que certaines personnes peuvent penser que les personnes qui se mutilent sont complètement tarés ...

Le soucis quand tu te décides à aller mieux c'est que certaines traces sont toujours bien présentes, c'est beaucoup plus difficile d'aller de l'avant.... Surtout quand on rencontre de nouvelles personnes. Les manches longues sont devenues mes amis

En parlant d'amis, les miens ont découvert la vérité en Décembre 2013, ils sont tombés de haut, ils n'aurait jamais pensé une seconde que je serais capable de faire de ce genre de chose, ils me voyait toujours le sourire aux lèvres, forte. Les apparences sont bien trompeuses.

Bref, bref, encore merci pour cet article et vos témoignages

 

[Kamaria]

L'article est super, le témoignage est très intéressant mais, petit bémol, même s'il est signalé au début que les photos comportent du sang et des cicatrices, je trouve qu'il y en a beaucoup trop... 2 ou 3 auraient suffit (et moins violentes), là je me suis sentie vraiment mal à l'aise... Mais je me suis quand même forcée parce que l'article est vraiment très intéressant! 

- Attention, cette article risque de heurter votre sensibilité!
- Aïeuh! Ma sensibilité!
- Ah pardon je t'avais pas vu...
(Accro au Donjon de Naheulbeuk bonjoooouuuuur!) 

 

[Squikür]

Merci pour ce beau témoignage.
Comme beaucoup de Madz, je me suis retrouvée dans ces mots... J'aimerais vous faire à toutes un câlin géant.

@Acathe En effet c'est exactement la même hormone dans l'auto-mutilation et la privation de nourriture ! Elles entraînent la sécrétion d'endorphines, au fort pouvoir addictif... D'où le besoin de recommencer, et la perte de contrôle de ce qui devait justement contrôler le reste.
Je suis fascinée comme toi de constater la réalité physique des états psychologiques. En fait, la plupart des faits mentaux commencent à être identifiés dans les hormones, le cerveau, le ventre... C'est un peu flippant, parfois j'ai l'impression d'être une immense réaction chimique.

 

[Loup Noir]

Je n'ai pas lu les commentaires, et j'ai eu énormément de mal à me mettre à la lecture de cet article.
C'est un chose dont je n'aime pas beaucoup parlé et qui me fais honte.
J'en suis sortie toute seule, mais ce n'est pas une fierté.

Juste j'aimerais signaler la justesse de l'article et des propos de l'auteure. Merci, parce qu'on lit beaucoup de connerie sur le net et pour une fois ce n'est pas le cas.

Par contre depuis que j'ai arrêté j'ai beaucoup de mal avec le sang et les cicatrices, les photos n'aident pas beaucoup.

 

[Mymy Haegel]

J'ai changé l'image de home pour l'article et je suis désolée pour celles qui ont été perturbées par les images d'illustration, c'était pas du tout mon intention 

D'un autre côté c'est compliqué puisque cet article étant bien mastoc, si on ne l'illustre pas pour aérer, il sera indigeste, même avec uniquement un dessin de @Cy. par exemple. De plus, d'autres madZ m'ont dit qu'elles trouvaient ça bien de montrer la « réalité » du sujet par des images qui, certes, sont dérangeantes, mais reflètent aussi ce qui peut se passer dans la vie de certain-e-s.

Du coup, l'avertissement du début m'a semblé être un bon compromis, puisqu'il évite les mauvaises surprise mais garde l'aspect « réaliste » des illustrations.

Cela dit, voyant que ça en dérange beaucoup, j'ai créé un PDF de l'article sans les images, que vous pouvez trouver ici et que je vais de ce pas ajouter dans l'avertissement en début d'article.

Encore désolée pour celles qui ont été blessées par ces images

 

[Skyforged]

ceMerci Madmoizelle d'en parler avec cette ouverture qu'on vous connait, et qui ne nous fait pas passer pour des tarées.

J'ai "pratiqué" l'automutilation pendant des années. J'ai traversé une adolescence exécrable, j'étais très dépressive, anxieuse, avec une opinion très négative de moi-même.
Le soir, le seul moyen d'évacuer la tension, la souffrance, le seul moyen d'avoir une chance de pouvoir m'endormir, c'était de prendre le cutter ou la lame de rasoir, et de m'entailler. Sur le coup, je n'avais même pas mal. Je contemplais le filet de sang qui coulait le long de mon bras et de ma jambe. Et j'allais mieux. Et je recommençais le lendemain.
Un jour où j'allais vraiment très mal, je suis allée un peu trop loin. J'ai fini aux urgences le poignet ouvert, on m'a fait 6 points de suture, en prenant soin de me faire savoir que je n'était pas passée loin du tendon et que j'aurais pu m'handicaper. Suicide loupé ou automutilation trop poussée, j'étais tellement dans les vapes (dans une sorte de transe dépressive) quand j'ai fais ce geste que même moi, aujourd'hui, je ne saurait dire ce que j'ai vraiment voulu commettre.

Aujourd'hui, je suis sortie de dépression, je prends bien soin de profiter du moindre petit bonheur pour ne pas replonger.
Mais pour ce qui est de "l'auto-blessure", il m'a fallut passer par une phase de sevrage (je remercie le subterfuge de l'annuaire téléphonique... Déchirer les pages du bottin au lieu de me donner des coups de cutter m'a bien aidé).
Et aujourd'hui, quand je traverse de très mauvais moments, il n'est pas rare que l'envie resurgisse.
Alors je prends sur moi, parce qu'aujourd'hui, j'ai des enfants...

 

[TristanaLeRenard]

Waouh je me retrouve énormément dans le premier témoignage de cet article... Tout ce que tu as écris me correspond, sauf peut être que c'était ma mère qui était (très) abusive et que mon père ne m'a jamais protégé d'elle.

 Je suis passée par là, et j'en suis sortie (enfin plus ou moins, il suffit d'une crise d'angoisse pour que ça reparte) et si j'ai bien un conseil c'est de SE CASSER. Changer complètement d'environnement. J'ai fait ça et je me sens beaucoup mieux, d'ailleurs je ne vois presque plus mes parents et comme je suis obligée de leur reparler de temps en temps à chaque fois je déprime comme pas possible. Évidemment je suis très loin de mon ancien collège/lycée et j'habite avec mon copain qui m'aide à reconstruire ma confiance en moi, morceau par morceau... Et je sens que je vais mieux, mes crises s'espacent de + en +, j'arrive mieux à endurer le stress car je sais qu'il y a quelqu'un qui m'aime pour ce que je suis. A l'époque je ne me rendais pas compte de ma souffrance, mais rétrospectivement je me rend compte à quel point les gens de cette époque m'ont fait souffrir sans jamais se remettre en question, que ce soient mes parents ou ceux de mon école... Et je me rend compte à quel point j'avais raison, à quel point j'étais créative et intelligente, alors qu'eux n'avaient aucun moyen de s'extérioriser ou de résoudre leur problème si ce n'est en tapant sur plus faible et plus "innocent" qu'eux. Je me rend enfin compte à quel point ils avaient tords.

A l'attention de la madz qui a écrit son témoignage, j'espère qu'aujourd'hui tu te rend compte à quel point ils étaient cons et méprisables. Quand je me vois maintenant, je me dis que je suis bien plus intelligente et sensible qu'eux, et finalement j'ai pitié.

 

[black-crystal]

Ca me gêne quand je lis ce genre de propos, parce que je l'ai longtemps pensé mais en y réfléchissant, il faut quand même avoir un certain seuil de mal-être pour réussir à franchir ce pas même pour une "mode".
Enfin je sais qu'en 4°/3° certaines personnes ont commencées à se scarifier au compas pendant les cours. Et ça m'a rendue curieuse, chez moi j'ai essayé, et j'ai jamais réussi. Quand ça commençait à griffer un peu je prenais peur. Et je pense que du coup, le faire "par mode" est déjà une forme de mal être. Différente que ce témoignage, certes, mais je sais pas s'il faut vraiment blamer / se moquer de ces personnes.

Enfin, je sais pas, ça me parait tellement simplifier des choses qui ne le sont pas. Je ne suis pas sûre qu'on puisse parler d'automutilation "pour de faux".

Après réflexion je m'aperçois que tu as certainement raison, se scarifier n'est pas anodin... La mode n'est pas une excuse suffisante. Je m'excuse donc
Néanmoins, quand j'étais à cet âge là, je m'étais fabriqué une carapace de mépris envers les autres qui me blessaient, et qui se ressemblaient tous (toujours dans ma tête d'ado)... Donc j'ai aussi méprisé, sans y réfléchir à deux fois, cet effet de mode dans mon collège. Mais finalement, je suis sûre qu'il y avait au moins 2 personnes qui avaient véritablement des problèmes...

 

[nanavega]

L'autoblessure peut se faire aussi dans un cadre familial tout à fait équilibré, par des gens ayant une vie tout ce qu'il y a de plus normal. Elle se déclenche alors sous forme de pulsions, qui apparaissent de façon ponctuelles.
Ca à du m'arriver 5 ou 6 fois, des moments où je craquais, l'alcool facilitant les choses, ce geste me soulageait, je me sentais tellement bien après. Ce n'est pas dans ce cas là quelque chose d'addictif.. Il me suffisait de cacher mon bras quelques jours pour être tranquille.

 

[2LE]

Merci beaucoup pour cet article très intéressant !
Je n'ai jamais souffert d'automutilation, du coup je dois avouer que je n'y connaissais absolument rien et je ne comprenais pas trop pourquoi des gens se coupaient le poignets. Il m'est arrivé de rencontrer quelqu'un avec des cicatrices sur l'avant bras et ben...J'étais complétement inutile, je ne savais pas comment l'aider et n'avais aucune idée de son mal-être !
Donc merci beaucoup de parler de ce trouble de la meilleure manière qui soit en ne faisant culpabiliser personne et en expliquant comment on peut venir en aide.
Et bon courage à toutes les Madmoizelle qui souffrent, je vous envoie tout l'amour que je peux envoyer via internet !

 

[dorus]

très bel article, et qui est selon moi bien abordé. Mais c'est vrai que les photos n'auraient pas été nécessaires...

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[Väkivalta]

Bonjour !

Je me permets d'ajouter mon grain de sel à ce sujet, peut-être parce que j'ai l'impression que mon point de vue diffère, ou complète un peu ceux qui sont donnés plus haut !

Bon, d'abord, les photos : ce qui est gênant dans ces photos, ce n’est pas qu'elles montre des cicatrices, des coupures, c'est qu'elles sont belles, peut-être pas selon le sens commun mais du moins elles sont esthétisée, elles sont faites et prises par des personnes qui se scarifient et qui trouve ça non pas repoussant mais beau. J'en ai des tas sur mon ordinateur, que j'ai faite de moi, pareilles, jolies, bel éclairage, jolies retouches, bel environnement... je vous passe les détails. Qu'on les trouve violentes certes, mais c'est par cet esthétisation qu'elles le sont. Et encore plus pour celles qui ont déjà pratiqué l'AM ou quelque autre geste auto destructeur.

Ce qui m'amène à autre chose. Évidemment, ces points de vues ont déjà été soulevés, très justement, par certaines Mademoizelles, mais j'apporte ma pierre à l'édifice : quelque acte de violence envers soi-même est et doit être considéré comme un appel au secours ou du moins une expression d'un mal aise. Ne jugez pas. Oui, il y a des filles, souvent de moins de 15 ans, qui selon l'avis général "pour faire les intéressantes" se griffent, se privent de repas, se battent, montrent leur corps, adoptent un style particulier. Ce n’est que violences et en aucun cas, surtout chez des mineurs, il ne faut apposer un jugement en disant "ça leur passera" ou "c'est pour faire l’intéressant". De base, un enfant/ado qui fait l’intéressant va mal.

Si je défends ardemment ce point de vue c'est que oui, j'ai été comme ça. J'ai été pseudo-anorexique (je ne mangeais pas à la cantine au collège et me gavais une fois chez moi), pseudo-émo (slim noir et mascara), pseudo AM (j'ai osé en parler comme d'un problème alors que, sérieux, quatre coupures qui saignent même pas même pas sur le poignet la honte quoi).
Pourquoi je l'ai fait ? Problèmes de contrôles sur moi, et aussi parce que je me sentais enfin importante : j'avais des soucis, pleins de personnes sur internet avait les mêmes, première entrée de toute ma vie dans une communauté. Là est l'engrenage. Certes, on pourra dire que je ne parle pour rien, maintenant ils ne me reste que de très légères cicatrices sur les jambes et les cuisses, pas la peine de faire la mijaurée. Mais quand même,quand même. c'est un sale cercle vicieux. On essaie, avec un truc qui coupe, pour rigoler. On pleure, on a honte, mais ça fait du bien (plus que tout moi je trouvait ça terriblement beaux sur moi..) et on recommence. Et on va sur des tumblr, y'a des belles images, des gens prêts à t'écouter parce que maintenant, ça y est, tu fais partie de quelque chose. Peut importe l'environnement familial (le mien est hyper sain, je vous l'assure) n'importe qui peut avoir envie ou s'AM un jour, et quel que soit sont "niveau" (je déteste dire ça) simples coupures ou entailles profondes, il a besoin d'aller mieux. Pas qu'on l'aide, pas qu'on lui enlève tout objet coupant, qu'on lui en parle... L'AM n'est que le symptôme d'un mal-être bien plus profond.


Pour finir sur une note un peu plus joyeuse, en allant mieux j'ai arrêté mes bêtises, je suis désormais en pleine possession de mon corps et je n'ai aucune envie de me punir physiquement quand je fais n'importe quoi, sauf quelques cas extrêmes auxquels je ne cède pas. Donc on en sort, tout seul ou pas, mais on en sort !


(Désolé pour le paté, une petit image pour me faire pardonner)