iboubou;4898189 a dit :
carry_on;4897843 a dit :
Dans l'ensemble, je trouve ton commentaire un peu réducteur et culpabilisant. Tout ne se résume pas à sa propre expérience, il n'y a pas de "traumatisme post-avortement" pour chacune. L'avortement peut être murement réfléchi et bien vécu. Chaque cas est particulier, il n'y a pas une bonne et une mauvaise solution.
Et bien en fait, comme tout traumatisme psychique, aucune de nous deux ne pourra avoir raison sur la question du traumatisme post-avortement ou pas. Il y a énormément de formes, de façon dont ça se déclare, de moment ou ça se déclare...
Toujours est il qu'il y en a quand même une bonne quantité de déclarés, et qui préviens une gamine avant qu'elle avorte ? Si il commence à se déclarer chez elle, qui lui expliquera ce qu'elle a ? Les symptômes sont pas forcément criants et tout le monde n'a pas le réflexe d'aller voir un psy direct.
Et d'ou le passage ''Attention!", je citais mon expérience personnelle. Et quand je demande à une amie si elle est pour l'avortement, qu'elle me dit oui puis qu'elle ajoute qu'elle ne sait même pas comment on le pratique, sachant que l'avortement te laisse une semaine minimum de réflexion, je ne suis pas sure que sous l'effet de la panique elle prenne une "décision mûrement réfléchie"
Je ne prône pas de supprimer l'avortement (ça n'a pas l'air d'avoir percuter vos esprits) mais plus de prévention pour prendre une décision par soi-même. D'où le sujet de l'article il me semble !
@breizh;4897844
Toute fille de 19 ans, pour reprendre ton exemple, devrait avoir le droit de choisir entre garder son enfant et avorter, et que le reste du monde FERME SA GUEULE sur sa decision une bonne fois pour toute.
==> tout à fait d'accord, mais une décision d'une importance comme celle ci ne doit pas être prise avec du recul et une tonne d'information sur l'avortement ? Tu crois qu'en une semaine, en plein panique, tu prends une décision ou tu te laisses emporter ?
Je suis d'accord avec toi pour dire qu'on n'est sûrement pas suffisamment au courant des potentielles conséquences psychologiques de l'avortement (tout comme on n'est sûrement pas suffisamment préparé aux conséquences si on garde le bébé d'ailleurs...).
Mais dans ce cas-là, je pense que les séries/films auraient un vrai rôle à jouer en incluant l'avortement dans leurs scénarios. Je ne promeus pas l'information des adolescent(e)s/jeunes par les séries télé, mais si on pouvait voir des héroïnes tomber enceintes et faire des choix différents à savoir garder le foetus ou avorter, et que ces choix aient des conséquences réalistes et différentes (par exemple dans le cas de l'avortement, il y a des femmes qui vivent très bien cette décision, d'autres beaucoup moins), et bien les jeunes femmes confrontées à cette décision auraient peut-être une meilleure idée de la décision qui leur conviendra le mieux, et ses conséquences.
Là, on ne voit que deux options : 1/ garder le bébé 2/ le perdre dans une fausse couche.
Je ne comprends donc pas bien que tu trouves cela souhaitable qu'on ne parle pas trop de l'avortement dans les séries/films et que d'un autre côté, tu trouves les gens pas suffisamment informés sur ses implications. Plus l'avortement est tabou, moins on n'en sait dessus... Au contraire, plus on en parle librement, plus les femmes et les hommes auront une vision large de la question et donc seront à même à prendre la bonne décision le moment venu. Et la bonne décision, c'est la leur, quand elle est fait en toute connaissance de cause
Par contre, je suis très déçue de cette analyse de Juno
Le fait qu'elle choisisse finalement de ne pas avorter n'enlève rien à son personnage, ni au scénario.
Certes Juno est forte et indépendante mais... ça reste une gamine de seize ans, très impulsive et pas franchement réfléchie sur certains points. Je trouve que le fait qu'elle change brusquement d'avis en entendant un argument pas franchement logique colle tout à fait à sa personnalité, ainsi qu'à la mentalité qu'on peut avoir à seize ans.
La manière dont elle change d'avis m'a aussi fait penser à une critique des anti-avortements : ils manifestent devant des bâtiments où ils savent que vont passer des femmes qui sont peut-être en grande détresse, en mettant en avant des arguments qui sont basés sur l'affectif et les sentiments, et non pas sur le rationnel.
Et l'intérêt du film, c'est que Juno choisit une voie dont on ne parle pas souvent non plus. Lorsque l'on est enceinte, on pense souvent avortement ou garder l'enfant (sous-entendu, le garder et l'élever), alors qu'il y a aussi des possibilités autres : accoucher sous X, le faire adopter, etc.
Donc qu'un film parle de ces autres possibilités, je trouve que c'est aussi bien que de parler de l'avortement, qui n'est pas la seule option pour une fille de seize ans. Ce n'est pas ni mieux ni pire, c'est une décision différente, qui est la bonne puisque c'est celle de l'héroïne.
Encore une fois, plus les films montrent une pluralité de possibilités en cas de grossesse non désirée, plus on peut faire notre choix en pleine conscience si on n'y est un jour confronté.