Despair, de Fassbinder : mon préféré si on ne compte pas
Berlin Alexanderplatz ! Les couleurs sont splendides, entre grisaille et teintes éclatantes, le ton est drôle et tragique à la fois, et puis le thème du double est génialement traité à travers des vitres, miroirs, symétries, cercles... Vraiment je n'avais jamais rien vu de semblable, je vais le recommander à la terre entière !
Le Testament du Docteur Mabuse, de Fritz Lang : c'est le 2ème de la trilogie, j'ai hâte de voir les deux autres ! La folie y est incroyablement bien présentée, contraste avec la bonhomie du flic, il y a des surimpressions hallucinantes, c'est aussi mon préféré de Lang pour le moment !
Un Homme est mort, de Jacques Deray : c'est un chouette film de gangsters des années 70, qui a l'air de parodier un peu le genre. Le réalisateur se moque des hippies californiens, il y a quelques scènes ultra drôles avec des reborn christians et autres curiosités locales dansantes et nues. L'intrigue est bien fichue, il y a un petit twist qui change des scénarios des films de ce type. Quelques belles scènes, dont une de course poursuite près de la mer et de bungalows désertés.
L'Ami Américain, de Wim Wenders : hyper cool. La dualité des personnages principaux est bien fichue, il y a une ambiance très étrange qui semble largement avoir inspirée Lynch (plus je regarde de films, plus je vois tout ce qu'il a pompé haha). Les lumières sont presque vertes, on alterne entre le désespoir de Bruno Ganz et la bonne volonté dérangeante de Dennis Hopper, sorte de raté qui se rêve gangster. La façon dont les bandits sont évoqués est originale et presque toutes les scènes sont très belles.
Paris Texas, de Wim Wenders : j'étais très enthousiaste après avoir vu
L'Ami Américain, mais
Paris Texas a été très décevant. Les personnages ont très peu de profondeur, la potentielle folie de Travis est complètement sabotée, les relations sont cliché comme pas permis, les dialogues pas terribles. Le gamin est plutôt cool, mais pas suffisamment mis en avant, la scène finale de la rencontre entre Travis et sa femme est très bien filmée, le contexte intéressant, mais ce qu'ils se disent est franchement long et presque ridicule. Heureusement que j'aime bien les ambiances américaines un peu paumées et le banjo, sinon ç'aurait été une catastrophe complète. En gros, on sent surtout le potentiel du film à être repris par la culture pop.
La Passion de Jeanne d'Arc, de Dreyer : extraordinaire ! Il y a déjà les codes du cinéma parlant même si on est dans le muet, et tout se passe sur les visages de Jeanne, de ses bourreaux et de ses juges. Les yeux de l'actrice sont extraordinaires, on a l'impression d'atteindre l'état de grâce en même temps qu'elle, la tension est présente à chaque instant, son visage exprime aussi bien la terreur que la foi et l'adoration de Dieu, c'est bouleversant. Petit bonus : Antonin Artaud drôlement beau gosse en Jean Massieu.