Autant en emporte le vent, de Fleming : Presque quatre heures de film, ça aurait presque pu paraître long ; mais c'est bien ce qu'il fallait pour adapter un tel roman. Forcément, des choix ont dû être faits, et la toile de fond qu'est la guerre civile et ses conséquences (quand elles n'interviennent pas directement sur la vie des protagonistes principaux) est largement reléguée au second plan. De même, la société sudiste d'Atlanta, ses moeurs, ne sont qu'effleurées dans deux ou trois scènes - et on perd un peu de vue alors ce qu'elle était et pourquoi Scarlett est tellement avant-gardiste et iconoclaste. Mais globalement, l'histoire, les personnages et leur caractère sont bien retranscris - et la "ressemblance" entre les personnages décrits et les acteurs est stupéfiante, personne d'autres n'aurait pu aussi bien correspondre aux personnages de M. Mitchell. Et l'image est magnifique. Donc, forcément moins de subtilités que le livre, mais une terriblement bonne adaptation tout de même.
(Ma plus grande déception par rapport à ce film vient quand même du personnage du père, dont, par le traitement et la place très courte qu'il occupe dans l'histoire, on ne comprend plus aussi bien le caractère, et surtout le changement qui s’opère entre le début du film et la suite ; alors que c'est quelque chose qui m'a terriblement marquée et bouleversée dans le livre).
Les Valseuses, de Bertrand Blier : J'ai trouvé la première partie du film insupportable par tout le jeu sur cette provocation délibérément machiste. J'avais donc eu peur de voir un film qui ne s'intéresserait qu'à la libération de la sexualité masculine, où la femme ne serait qu'accessoire ; mais lorsque la seconde partie débute, que la sublime Jeanne Moreau débarque, que la provocation trop gratuite s'estompe, le film devient plus intéressant, plus intelligent, moins long, et définitivement plus agréable. Mais sûrement par tout le recul que j'ai par rapport à ce film, je ne fais clairement pas partie des gens qui le portent aux nues.