Bonjour,
En lisant cet article, tous ces témoignages, je me suis aussi reconnue.
Pour moi le harcèlement a commencé dès la primaire et s'est achevé il y a un ans en médecine. Comme quoi, les cons ne changent pas...
En primaire, j'étais la fille de la prof de musique, assez grande pour mon âge et ronde. Mes parents ont toujours été proches avec leur sous, un salaire d'intervenante musicale n'est pas très élevé et mon père n'a jamais gagné des mille et des cents, alors ils économisaient en achetant des vêtements à Emmaüs ou en récupérant des vêtements que des proches leur donnaient. Je ne leur en veux pas, au contraire je leur donne raison, moi même ça ne me gênait pas. Cependant, pour les autres gamins j'étais la pauvre moche, tout simplement parce papa/maman leur offraient des fripes de luxes ou des Nike à 300 franc.
Comme certaines/certain, j'étais régulièrement pincée, on m'aspergeait d'encre, on me volait mes affaires. A la récrée personne ne voulait jouer avec moi, j'étais toujours la dernière choisie pour la balle au prisonnier. Tout ça, sans parler des blessures soit disant accidentelles, des insultes sur mon physique ou bien sur mes bonnes notes.
Je sais que ça peut paraître puéril, mais pour la gamine que j'étais c'était important.
J'ai vite commencé à être " hypochondriaque ", toujours un mal de ventre avant d'aller à l'école, beaucoup de migraines. Je paissais mes récrées à lire ou à faire mes exercices.
Ce petit manège a continué au collège. Même si j'ai rencontré d'autres personnes, il y avait toujours ce petit groupe d'inséparables qui étaient soit-disant " hyper populaires ", qui faisaient les boom les plus " sympas " et qui selon les profs, étaient hyper sympas.
Je crois que c'est ça le pire : voir certains profs que j'admirais encenser ces petits cons qui me menaient la vie dure.
Mes grands-parents à qui je racontais tout, et qui me croyaient, m'ont inscrite à des cours de Judo, parallèlement à mes cours de musique. J'avais horreur de ça, des compétitions, mais ça m'a été utile.
Un jour, j'ai fait une prise de Judo à un garçon qui m'insultait et me " taquinait " régulièrement. Bilan : un poignet cassé pour lui et une paix royale pour moi pendant quelques mois.
Au lycée, les choses ne se sont pas calmées, mais j'ai pu avoir une " nouvelle chance " en intégrant le conservatoire. J'ai réussi à me faire des amis qui m'aidaient à supporter ce qu'il se passait au lycée. Puis en terminale les profs ont enfin fait quelque choses, ils ont séparés le groupe de " gagnants " et réagissaient à chacun de leur dérapages. J'avoue avoir été chanceuse.
Puis vient la fac de médecine... Et oui, il faut arriver jusqu'à la fac... J'ai retrouvé en quasi intégralité, le petit groupe qui a fait de moi leur souffre douleur en primaire. L'un des gars, qui était doublant, a tout de suite essayé de faire de l'intimidation à propos de son avance sur les cours, de la difficulté de l'année. Je ne me suis pas retenue, j'ai balancé tout ce que je pensais sur ces méthodes et le type d'individu qu'il semblait être devenu. Il n'a pas apprécié, et une semaine plus tard m'a coincé dans un couloir de la fac avec son joyeux petit groupe. Malgré la répartie dont j'ai fait preuve, le gars a réussi à m'humilier aidé par deux groupies. Une humiliation qui portait sur mon physique, sur une soi disante gaminerie de ma part ( parce que selon eux quand on se fait intimider, ne rien dire c'est être adulte, se défendre c'est être gamin ).
Ces histoires totalement idiotes m'ont détruite, parce qu'ils n'en sont pas restés là. Lorsque j'étais proche d'eux en amphi, ils trouvaient toujours le moyen de se moquer, ou de dire des choses méchantes à mon égard. J'ai du arrêter d'aller à la BU car ils se mettaient juste à côté de moi pour chuchoter, rire, renverser mes bouquins.
La masse de travail était titanesque et cette histoire me préoccupait tellement qu'il m'était impossible de me concentrer. Au fur et à mesure, j'ai perdu tout estime de moi et ma peur de l'échec, mes angoisses étaient exacerbée par ces problèmes de concentration.
J'ai fini le semestre dans le service de psychiatrie pour dépression.
Depuis, j'ai repris la musique et aujourd'hui c'est devenu mon activité professionnelle. Je n'ai plus vu ces individus, mais je suis cassée de partout.
La dépression est toujours là, je n'ai plus de confiance en moi et je suis découragée. Parfois, je me lève et je me dis que travailler ne sert à rien, que ma vie est fichue car je n'ai pas pu leur prouver en médecine que je n'étais pas une "sous-merde".
Merci à vous les Mad' pour tous ces témoignages qui m'aident à me sentir moins seule dans cette situation.
Bisou à toutes.
En lisant cet article, tous ces témoignages, je me suis aussi reconnue.
Pour moi le harcèlement a commencé dès la primaire et s'est achevé il y a un ans en médecine. Comme quoi, les cons ne changent pas...
En primaire, j'étais la fille de la prof de musique, assez grande pour mon âge et ronde. Mes parents ont toujours été proches avec leur sous, un salaire d'intervenante musicale n'est pas très élevé et mon père n'a jamais gagné des mille et des cents, alors ils économisaient en achetant des vêtements à Emmaüs ou en récupérant des vêtements que des proches leur donnaient. Je ne leur en veux pas, au contraire je leur donne raison, moi même ça ne me gênait pas. Cependant, pour les autres gamins j'étais la pauvre moche, tout simplement parce papa/maman leur offraient des fripes de luxes ou des Nike à 300 franc.
Comme certaines/certain, j'étais régulièrement pincée, on m'aspergeait d'encre, on me volait mes affaires. A la récrée personne ne voulait jouer avec moi, j'étais toujours la dernière choisie pour la balle au prisonnier. Tout ça, sans parler des blessures soit disant accidentelles, des insultes sur mon physique ou bien sur mes bonnes notes.
Je sais que ça peut paraître puéril, mais pour la gamine que j'étais c'était important.
J'ai vite commencé à être " hypochondriaque ", toujours un mal de ventre avant d'aller à l'école, beaucoup de migraines. Je paissais mes récrées à lire ou à faire mes exercices.
Ce petit manège a continué au collège. Même si j'ai rencontré d'autres personnes, il y avait toujours ce petit groupe d'inséparables qui étaient soit-disant " hyper populaires ", qui faisaient les boom les plus " sympas " et qui selon les profs, étaient hyper sympas.
Je crois que c'est ça le pire : voir certains profs que j'admirais encenser ces petits cons qui me menaient la vie dure.
Mes grands-parents à qui je racontais tout, et qui me croyaient, m'ont inscrite à des cours de Judo, parallèlement à mes cours de musique. J'avais horreur de ça, des compétitions, mais ça m'a été utile.
Un jour, j'ai fait une prise de Judo à un garçon qui m'insultait et me " taquinait " régulièrement. Bilan : un poignet cassé pour lui et une paix royale pour moi pendant quelques mois.
Au lycée, les choses ne se sont pas calmées, mais j'ai pu avoir une " nouvelle chance " en intégrant le conservatoire. J'ai réussi à me faire des amis qui m'aidaient à supporter ce qu'il se passait au lycée. Puis en terminale les profs ont enfin fait quelque choses, ils ont séparés le groupe de " gagnants " et réagissaient à chacun de leur dérapages. J'avoue avoir été chanceuse.
Puis vient la fac de médecine... Et oui, il faut arriver jusqu'à la fac... J'ai retrouvé en quasi intégralité, le petit groupe qui a fait de moi leur souffre douleur en primaire. L'un des gars, qui était doublant, a tout de suite essayé de faire de l'intimidation à propos de son avance sur les cours, de la difficulté de l'année. Je ne me suis pas retenue, j'ai balancé tout ce que je pensais sur ces méthodes et le type d'individu qu'il semblait être devenu. Il n'a pas apprécié, et une semaine plus tard m'a coincé dans un couloir de la fac avec son joyeux petit groupe. Malgré la répartie dont j'ai fait preuve, le gars a réussi à m'humilier aidé par deux groupies. Une humiliation qui portait sur mon physique, sur une soi disante gaminerie de ma part ( parce que selon eux quand on se fait intimider, ne rien dire c'est être adulte, se défendre c'est être gamin ).
Ces histoires totalement idiotes m'ont détruite, parce qu'ils n'en sont pas restés là. Lorsque j'étais proche d'eux en amphi, ils trouvaient toujours le moyen de se moquer, ou de dire des choses méchantes à mon égard. J'ai du arrêter d'aller à la BU car ils se mettaient juste à côté de moi pour chuchoter, rire, renverser mes bouquins.
La masse de travail était titanesque et cette histoire me préoccupait tellement qu'il m'était impossible de me concentrer. Au fur et à mesure, j'ai perdu tout estime de moi et ma peur de l'échec, mes angoisses étaient exacerbée par ces problèmes de concentration.
J'ai fini le semestre dans le service de psychiatrie pour dépression.
Depuis, j'ai repris la musique et aujourd'hui c'est devenu mon activité professionnelle. Je n'ai plus vu ces individus, mais je suis cassée de partout.
La dépression est toujours là, je n'ai plus de confiance en moi et je suis découragée. Parfois, je me lève et je me dis que travailler ne sert à rien, que ma vie est fichue car je n'ai pas pu leur prouver en médecine que je n'étais pas une "sous-merde".
Merci à vous les Mad' pour tous ces témoignages qui m'aident à me sentir moins seule dans cette situation.
Bisou à toutes.