Le speculum réinventé par deux femmes fatiguées de souffrir

[Naria]

@Gringo merci pour cette explication, je trouvais effectivement que celui en plastique était plus agréable mais s'il est à usage unique...

 

[Dame de lotus]

@Chloé_Pot

Sans être phobique, j'ai mis très longtemps à oser aller chez le (ou la) gynéco, au point de prendre rendez-vous et de m'inventer des excuses pour l'annuler à la dernière minute. Finalement, j'ai vu une gynéco, je l'ai détestée, j'ai changé et je lui ai vraiment tout expliqué : tout ce qui me dérangeait, tout ce que je n'aimais pas, tout ce qui me faisait peur, tout ce que je ne comprenais pas. Elle a été super compréhensive, et comme @MimillelaNinille l'a aussi évoqué, elle n'a pas fait d'examen le premier rendez-vous.

N'hésite vraiment pas à en parler, tu peux aussi aller chez la sage-femme, gynécologue, médecin généraliste juste pour parler, échanger, c'est important !

D'ailleurs au-delà des médecins "féministes", il y a des médecins qui s'intéressent à des questions particulières : typiquement ma gynéco est une médecin généraliste qui se concentre sur les premiers rendez-vous gynécos et le suivi de patientes qui ont subi un viol, n'hésite pas à faire des recherches

 

[EndlessRain]

@Gringo Merci pour l'explication je n'avais pas songé à cet angle de la chose

 

[Aman_Dine]

Dites je me demande s'il y a d'autres filles ici phobiques du gynécologue? Je parle bien de phobie! Je ne sais pas si c'est le bon endroit pour ça mais j'ai besoin de savoir si je suis seule dans ce cas et vu qu'on aborde le sujet... Bref, pour ma part ma mère m'a emmenée à un de ses examens quand j'avais 10-11 ans pour voir "comment ça se passe" et ça m'a juste choquée, traumatisée! Depuis je n'y suis jamais allée pour moi et cette simple idée m'horrifie au point d'avoir pleuré et m'être tortillée de mal aise en lisant cet article. Le gynécologue c'est maxi tabou! Ma mère a déjà essayé de me mettre au pied du mur en utilisant un chantage assez violent pour que j'y aille et s'en est suivi crises de spasmophilie violentes et un état d'anxiété, de dépression et de mal être monstrueux les semaines suivantes jusqu'à ce qu'elle lâche l'affaire... Disons que j'ai l'impression qu'on m'emmène me faire violer pour être simple et claire... Je ne supporte pas le contact physique de base, mon copain galère déjà alors là c'est juste le coup de grâce! Je sais que je dois y aller mais juste impossible de m'y résoudre, je pleure et deviens nauséeuse dès que j'y pense alors savoir que d'autres sont comme moi et savoir comment celles qui ont sauté le pas l'ont fait ça m'intéresse grandement... En tout cas ça me rassurerait bien plus qu'une simple application de méditation et de "comment poser ses fesses sur une table de gyneco". Désolée encore si ça n'a rien à faire là du coup...

Salut ! Je me retrouve entièrement dans ton récit. Je suis moi aussi une grande phobique du gynécologue malheureusement. Je sais assez bien d'où ça vient (agression sexuelle à l'âge de 5 ans, multiples rdv chez des médecins, gynéco, et autres spécialistes car je n'en avais parlé à personne donc ma mère a pensé que j'avais une maladie grave quand elle a vu le sang dans ma culotte). Clairement, ce sont des rdv qui m'ont traumatisés. Etre couchée sur une table, les jambes écartées alors qu'on est encore une enfant, je ne le souhaite à personne. Vers l'adolescence ma mère a commencé à me culpabiliser de ne pas avoir de copain ni de relations sexuelles, elle m'a emmené de force chez une gynéco qui a été horrible, je ne l'ai donc pas laissé s'approcher de mon corps.
J'ai réussi à parler à ma mère de mon agression étant petite quand j'ai eu 20 ans : elle ne m'a pas cru et a dit que j'inventais. (Je vous passe l'horreur que j'ai vécu à ce moment là).
Bref, premier copain à 21 ans, après 1 an de thérapie pour règler tout ça et accepter le fait que ma mère ne me croira jamais.
J'ai franchi le cap du rdv gynéco seule, après un an de relation où nous avons décidé d'arrêter le préservatif. Je me sentais "prête", pas très rassurée mais prête à me faire examiner. J'avais surtout besoin que quelqu'un me dise que tout aille bien et que je ne souffrais d'aucun pb particulier à ce niveau là. La gynéco a été adorable, m'a mise en confiance.
Là je viens d'avoir 25 ans, et je sais bien que je vais devoir avoir droit à mon premier frotti mais ça me terrifie vu tous les témoignages que je lis... je sais que je repousserai ce moment le plus possible. Mon copain comprend tout à fait mais essaye quand même de me motiver, il s'enquiert de ma santé ce qui est normal...

Voilà, tout ça pour dire que tu n'es pas la seule, le vécu antérieur a une grande place dans cette phobie, et je ne pourrai que te conseiller moi aussi (comme l'a fait une autre Madz) d'aller voir un psy pour discuter de tout ça ; c'est ce qui m'a aidé pour ma part.

Bon courage

 

[Gringo]

@Gringo Oui mais perso à usage unique,je trouve ça moins craignos niveau hygiène.

Spoiler

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Aucune idée de si ton praticien fait un vrai cycle de sté, ou si son autoclave est toujours performant ou s'il fait juste un programme rapide. Mais une vraie stérilisation Prions ça détruit tout (même les prions, donc, le truc de la vache folle, c'est le truc qui se détruit le plus difficilement). Donc si ton praticien est réglo ça ne peut pas être ça. De plus il y a des trucs bien plus problématique que le contact d'un spéculum sur une muqueuse non lésée, genre une vraie chirurgie où on ouvre les tissus. Là aussi les instruments peuvent être réutilisés et stérilisés, et ça ne pose pas de problème. (Pour te dire à quel point je fait confiance à mon cycle de sté: je stérilise ma cup avec tout mes autres instruments, elle trempe dans les mêmes bacs remplis de sang et de la solution désinfectante et fait tout le cycle).

 

[Nathbouv]

Le plus difficile c'est de trouver un.e gynéco avec qui on a un bon feeling, qui est à l'écoute et fait attention.
Le + : "vous me dites si je vous fais mal" -> celui qui m'a posé cette question je ne le quitte plus (enfin, il prendra sa retraite un jour..)
J'ai changé plusieurs fois de pratiquant. Ce n'est toujours pas un moment agréable, mais quand le médecin vous sourit et s'intéresse vraiment à votre confort, c'est beaucoup mieux !

 

[Vespertina]

J'ai été assez surprise de lire : "Le speculum a été conçu dans les années 1840" ainsi que : "Le speculum a quasiment la même tête qu'il y a 200 ans".
Puisque les spéculums (vaginaux et anaux) étaient déjà utilisés en Rome et Grèce antique (certains ont même été retrouvés à Pompéi), et que j'ai eu l'occasion récemment d'en voir un datant, de mémoire, du XVIIè (en tout cas, antérieur au XIXè, sûre et certaine). Et, perso, je lui trouvais tout de même des différences à ce qu'on peut voir aujourd'hui (et une certaine ressemblance à un instrument de torture ).

Spoiler: Photo

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Bref, je ne sais pas d'où viennent les sources de l'article, mais sans doute qu'il y a des erreurs

Si tu dis que tu es vierge, on ne devrait pas utiliser le spéculum.

Pourquoi ?
Il existe plusieurs tailles de spéculums, dont celui dit "de vierge" ("rouge", je crois), qui est le plus petit. Et ça reste un outil indispensable pour certaines opérations (de façon générale, dés que tu veux t'approcher du col de l'utérus, pour faire un frottis ou poser un DIU, tu pourras pas "juste avec les doigts").
On m'a déjà posé un spéculum, alors même que j'avais jamais eu de relation sexuelle de type pénétration J'ai eu aucun problème Genre, non, c'est pas une super partie de rigolade, bien sûr, mais y a rien de particulier qui s'est passé à cette occasion, j'ai probablement eu la même expérience qu'à peu près tout le monde avec cet appareil, expérience sexuelle ou non (d'ailleurs, avoir des relations n'a rien changé à mon ressenti par rapport au spéculum)
Après, bien sûr que personne ne devrait l'imposer ou quoi que ce soit, et qu'un-e soignant-e qui veut t'obliger à faire un truc est à éviter. Il y a le droit de dire non.

Poke @Fleur d'oranger*, puisque le message sur lequel je rebondis t'était adressé. Et, vraiment, hésite pas à consulter la liste de soignant-e-s safe qui a été postée juste après ton message. Quand tu es avec quelqu'un qui te respecte et avec qui tu te sens à l'aise, y a en général peu d'angoisse à avoir

 

[CaraNougat]

@Vespertina :

Visualises-tu à quoi ressemble une capsule d'ovule polygynax ? C'est un médicament à entrer dans la vagin. Et bien, il existe une version "virgo" parce que c'est déjà trop gros pour passer dans le vagin de certaines personnes sans que soit inutilement voire excessivement douloureux :/
Je doute que le spéculum dont tu parles soit plus petit.
Tout les vagins vierges ne sont pas faits de la même manière, ils ne sont donc pas égaux face à une première pénétration vaginale, dans le doute il vaut mieux préserver les patient.e.s :/

La dernière (et seule) fois qu'on a du me faire un prélèvement interne, on a voulu utiliser un instrument (dont je ne connais pas le nom) du périmètre d'un coton tige sans spéculum assez long. Il y a moins (voire pas en fait ) de visibilité, mais c'est une option apparemment (quand on n'a pas ma sensibilité ).

Apres, j'avais moins de 25 ans et pas d'antécédents sexuels du tout donc je n'etais pas dans la situation d'un dépistage du cancer du col de l'utérus ou de la pose d'un DIU (clairement là il n'y a pas quatre façons d'y aller ).

 

[MorganeGirly]

A mon avis ce qui fait un examen au spéculum ne fait pas mal, ce n'est pas le modèle du spéculum qui joue mais :
- un spéculum de la bonne taille, adapté à la personne et sa morphologie
- du lubrifiant !!
- un examinateur doux, qui prend son temps, s'assure que la personne est bien installée et la plus détendue possible ( et c'est le point à mon avis le plus important mais aussi le plus difficile pour cet examen)

Tout ça pour dire que ça me fait surtout penser à une espèce de taxe rose, parce que j'imagine que rien de tout cela n'est gratuit, et ce n'est pas aux femmes de payer en plus pour un examen qui n'est pas normalement pas douloureux si bien réalisé..

Je suis d'accord, moi aussi ça me rend super sceptique.

J'étais complètement paniquée à l'idée d'aller voir un gynéco. J'ai attendu super tard (plus de 25 ans) pour ma première fois, et c'était vraiment parce que j'avais pas le choix, je me trainais une mycose depuis plus d'un an mais je savais pas vu ce que c'était vu que j'avais peur de l'examen gynécologique et que j'en parlais pas. Donc je commençais à me faire des vieux films genre j'ai le cancer de l'utérus
Finalement, la peur de mourir () a été plus forte, j'ai choisi une médecin généraliste avec une spécialité gynéco et conseillée par des féministes... Hé ben, ça n'a pas du tout été si difficile que ça, pourtant j'avais une mycose donc a priori ça fait mal et ça brûle que on introduit quelque chose à l'intérieur en pleine mycose. Mais non, elle m'a bien tout expliqué, elle m'a prévenu de trucs qui m'aurait même pas dérangé à la base (attention c'est froid etc.), et franchement j'ai vraiment rien senti du tout alors qu'elle devait faire un prélèvement. Et quand elle m'a proposé de revenir pour un frottis, du coup j'étais rassurée, j'ai dit oui, et idem, je n'ai aucun souvenir d'avoir senti quoi que ce soit. En tout cas, j'ai fait des trucs bien bien pire chez le médecin, genre se faire détartrer les dents ou observer la glotte avec une spatule, je trouve ça 10 fois plus désagréable que le gynéco. Moi j'aime limite bien aller chez elle, parce que je me sens entre de bonnes mains, et que ça me rassure de me dire que quelqu'un de bienveillant s'occupe chez moi. Pourtant, j'avais très peur du gynéco il y a trois ans à peine...
Alors après, c'est sûr que je suis pas "vierge" (hétéro), j'ai l'habitude de mettre des tampons et je suis pas très pudique.
Mais en entendant les histoires d'horreur de certaines femmes, je pense vraiment pas que ce soit le spéculum le problème mais le practicien. Mon médecin, c'est le genre à me demander si je veux me rhabiller avant tel examen, à mettre un paravent devant moi si jamais elle doit ouvrir sa porte alors que je suis en sous-vêtement, et même d'attendre qu'il y ait personne dans le couloir avant de l'ouvrir, histoire de respecter ma potentielle pudeur. Elle m'explique tout, même les trucs les plus bêtes pour quelqu'un de mon âge, et elle m'a dit que c'était la faute des médecins si les patients avaient peur de l'examen gynécologique.

Donc pour moi, on pourrait faire le truc le plus stylé du monde niveau spéculum, si le gynéco est pas respectueux, ça changera pas énormément. Alors qu'avec un gynéco délicat, ya 80% de chance de rien sentir avec les trucs actuels.

@Chloé_Pot Tu n'es pas obligée de voir une gynéco. En plus des sages-femmes, les médecins généralistes peuvent faire une grosse partie des actes de routine, surtout s'ils ont un DU en gynéco. Si ta situation dépasse leur compétence, ils te le diront, c'est leur job
Par contre, je pense que c'est pas mal que tu "prennes ton indépendance" avec cette partie de la médecine. Je ne dis pas du tout ça sous forme de jugement, mais avoir de la famille dans le monde médical je sais ce que c'est, et on se rend pas toujours compte que si ça peut déshiniber sur certains trucs, ça peut inhiber sur d'autres trucs. Je pense que c'est normal d'être choquée d'un examen gynéco à 11 ans, et si ta mère use du chantage en plus, c'est qu'elle ne comprend pas du tout tes blocages car pour elle, la gynécologie c'est banal. Donc elle ne peut pas du tout te conseiller les praticiens qui te conviendront à TOI Fais tes recherches de ton côté! Et si tu vas voir un médecin/gynéco/sage-femme, tu n'es pas obligée de passer sur la table les jambes en l'air la première fois. Tu peux déjà tester le contact et revenir ensuite Et même quand on écarte les jambes, le spéculum n'est pas un passage obligée selon ce qu'il a à faire
Comme le conseille @Dame de lotus, explique que tu as peur du gynéco, et particulièrement de tel et tel acte. Si le gynéco te fait la morale, te dit qu'il faut en passer par là ou qu'il ne voit pas ce qu'il y a d'effrayant, c'est un test pour dire que c'est pas pour toi. Si le gynéco te dit qu'il comprend très bien et qu'il s'adaptera à toi, tu peux rester Moi les deux médecins généralistes spé gynécos que j'ai vu conseillées par des féministes ont eu exactement cette réaction : "j'en veux aux gynécos qui ne sont pas délicats et sont autoritaires car c'est eux qui crispent les patientes".

 

[Sophietulipe]

Perso, ma gynéco est en platine sertie d'émeraudes et de saphirs.. avant l'examen, elle met le spéculum (en métal) dans du sérum phy' (solution saline) chaud.
Alors certes, un exam n'est pas "un vrai bonheur", mais sa technique est déjà bien moins désagréable que celle de base.

 

[Chloé_Pot]

Tu n'es pas obligée de voir une gynéco. En plus des sages-femmes, les médecins généralistes peuvent faire une grosse partie des actes de routine, surtout s'ils ont un DU en gynéco. Si ta situation dépasse leur compétence, ils te le diront, c'est leur job
Par contre, je pense que c'est pas mal que tu "prennes ton indépendance" avec cette partie de la médecine. Je ne dis pas du tout ça sous forme de jugement, mais avoir de la famille dans le monde médical je sais ce que c'est, et on se rend pas toujours compte que si ça peut déshiniber sur certains trucs, ça peut inhiber sur d'autres trucs. Je pense que c'est normal d'être choquée d'un examen gynéco à 11 ans, et si ta mère use du chantage en plus, c'est qu'elle ne comprend pas du tout tes blocages car pour elle, la gynécologie c'est banal. Donc elle ne peut pas du tout te conseiller les praticiens qui te conviendront à TOI Fais tes recherches de ton côté! Et si tu vas voir un médecin/gynéco/sage-femme, tu n'es pas obligée de passer sur la table les jambes en l'air la première fois. Tu peux déjà tester le contact et revenir ensuite Et même quand on écarte les jambes, le spéculum n'est pas un passage obligée selon ce qu'il a à faire
Comme le conseille @Dame de lotus, explique que tu as peur du gynéco, et particulièrement de tel et tel acte. Si le gynéco te fait la morale, te dit qu'il faut en passer par là ou qu'il ne voit pas ce qu'il y a d'effrayant, c'est un test pour dire que c'est pas pour toi. Si le gynéco te dit qu'il comprend très bien et qu'il s'adaptera à toi, tu peux rester Moi les deux médecins généralistes spé gynécos que j'ai vu conseillées par des féministes ont eu exactement cette réaction : "j'en veux aux gynécos qui ne sont pas délicats et sont autoritaires car c'est eux qui crispent les patientes".

Ça me rassure aussi de lire ça.
Prendre mon indépendance médicale est très compliqué... Avoir une mère médecin généraliste, d'un côté, c'est positif car je n'ai pas besoin de consultation pour avoir mes médoc et j'ai toujours les meilleurs spécialistes en cas de problèmes mais d'un autre c'est une horreur et elle supporte très mal quand je parle d'aller voir un autre médecin généraliste qu'elle.

J'ai souvent entendu dire par des amies que les gynécologues, la plupart du temps, étaient assez bruts et se moquaient bien du mal être de la patiente alors lire pour une fois (même si je sais que ça existe évidemment) un témoignage positif sur le sujet ça me donne un peu d'espoir. Un jour j'y arriverai peut être.

 

[la Célestine]

J'ai été stupéfaite de découvrir en lisant "Le Chœur des femmes" de Martin Winckler que dans certains pays la position de l'examen gynécologique n'est pas aussi "humiliante" (?)
examen avec la patiente allongée sur le côté...