Le topic des parents et futurs parents

[Fealynn]

Je suis assez mal à l'aise avec certains messages, je préfère l'avouer... Ça me gêne beaucoup qu'on puisse juger voire même rejeter un enfant parce qu'il a un penis entre les jambes et pas une vulve. Ça part d'un constat hyper violent, que les caractères et les travers sont à prépondérance génétique et qu'en tant que telle, on classe les individus selon une valeur qu'ils n'ont pas construite puisqu'ils sont nés ainsi.

Pardon de mettre les pieds dans le plat, hein, mais pour moi ça passe pas. J'avais une préférence un peu plus marquée pour une fille lorsque j'étais enceinte mais ça ne reposait que sur des raisons fallacieuses (faire plaisir au papa et ensuite ? C'est l'éducation qui fait les agresseurs et les violeurs, pas la testostérone). Alors vous pensez évidemment ce que vous voulez, c'est la magie de la liberté d'opinion et des forums publics, mais perso quand je lis certains posts qui se veulent des justifications à peine assumées de "j'aime davantage/moins mon enfant parce qu'il est né fille/garçon" ben je juge. Je vais pas vous clouer au pilori ou vous faire un procès d'intention mais je trouve le raisonnement, bien que personnel, violent à entendre.

 

[Kettricken]

@Aalia Il y a des études qui démontrent que si on présente à des gens une vidéo d'un bébé qui pleure, et qu'on leur demande d'interpréter ses émotions, ils vont avoir des réponses différentes selon qu'on leur ai dit en amont que le bébé était une fille ou un garçon.
Garçon : ouhlàlà, il est fâché lui !
Fille : ooooh elle est triste


Etonnamment, autant je m'en foutais du sexe du bébé, autant il était inconcevable pour moi d'attendre la naissance. J'ai beau être convaincue que ça ne change pas grand chose, j'avais envie de savoir cette donnée pour "personnaliser" un peu plus l'enfant dans ma tête.
J'avoue que je suis beaucoup plus curieuse de savoir s'il sera introverti/extraverti, bulldozer/soigneux, casse-cou/timoré, joyeux/anxieux... (gros/petit dormeur )
Maintenant, dans notre cas, il y a eu un petit deuil à faire. Comme on ne veut qu'un seul enfant (a priori, j'en suis quand même moins convaincue que M. Kettricken), il fallait faire le deuil d'avoir une fille, tout comme il aurait fallut faire le deuil d'avoir un garçon.

Mais je ne jette pas du tout la pierre aux parents qui ont une préférence (tant que ça reste "raisonnable" et que l'enfant n'en pâtit pas) : c'est de l'ordre de l'irrationnel de toutes façons

 

[LiGie]

Je vais vous clouer au pilori

 

[Fealynn]

@LiGie J'ai raté la négation dans ma phrase je modifie !

 

[Aribeth]

@Pinceau_ @Weena88 @Hartzak @MC Doc (et tous ceux qui parlent de préférence entre temps)
Vous me lancez sur la réflexion qui en découle du coup
Avez-vous réfléchi à cette préférence et à ses raisons ? Qu'est-ce qui vous fait vouloir fille ou garçon (d'ailleurs vous 4"admettez" une préférence de fille, la préférence garçon est-elle inavouable pour cause de référence historique = préférer un garçon c'est se référer à des millénaires de domination masculine," un garçon c'est mieux, un garçon ça prend le domaine et le nom, un garçon ça aura des droits que la fille n'aura pas ?" chose qu'aujourd'hui on ne veux plus entendre). Pourquoi une fille est à vos yeux plus différente qu'un autre garçon ? Qu'est ce que ça change ? les organes génitaux, les prénoms, et peut être un peu les vêtement sont différents, oui, mais est-ce que c'est tout ? Est ce que c'est pas juste qu'on véhicule tellement de clichés sur les personnalités filles et garçon, qu'on s'imagine que pour avoir un enfant VRAIMENT différent il faut qu'il soit du sexe opposé ?
@Hartzak par exemple tu présumes de turbulence, de dynamisme, etc... pour un gars, et tu te dis qu'une fille sera plus calme. C'est la vérité ou c'est un cliché ? Ou c'est un cliché qui devient vérité parce qu'on dresse nos enfants inconsciemment à se conformer au cliché ?

Spoiler: et puis en plus

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Tout ça c'est des vrais questions et n'a pas valeur rhétorique...

@Fealynn merci, je suis d'accord, et puis nous aussi, c'est notre avis. Moi ça me gêne fortement.
@Kettricken tu as écrit pendant que je rédigeais et on se rejoint sur la différence de perception.

 

[Kettricken]

Ah et par contre, j'ai beau attendre un garçon, je compte bien l'élever avec des valeurs féministes !

Ce qui m'embête, c'est toute les choses que les gens vont projeter d'entrée de jeu sur lui, en bien ou en mal, juste parce qu'il sera né garçon. Je traine pas mal sur le twitter féministe, et depuis que je sais que l'enfant est un garçon, je me sens attaquée et un peu triste à chaque fois que je lis "Men are trash".
Non c'est faux ! #pasmonfils

Concernant ce que tu disais @Coq' , qu'est-ce que tu trouves qui est si différent dans le fait d'avoir un fils ?
Parce que perso, j'imaginais bien qu'il y avait des différences (je n'aurais jamais à me tracasser des premières règles par exemple) mais je pensais qu'elles arrivaient plus tard.

Quand j'ai dit à ma soeur qu'on attendait un garçon, elle a eu une réaction un peu mitigée, en disant que c'était chouette mais qu'elle se doutait qu'il voudrait sans doute moins passer du temps avec sa tante quand il sera ado que s'il avait été une fille.
Je lui ai alors cité l'exemple d'une amie qui a plein d'enfants dans sa famille par alliance, qu'elle connait depuis qu'ils sont tout petits et qu'ils l'appellent tous Tatie. Il n'y a qu'un garçon, qui a presque 10 ans maintenant, et c'est celui qui est le plus motivé à passer du temps avec elle. Quand il avait 6 ans, son grand kiff était d'aller avec mon amie chez Yves Rocher pour sentir les parfums de gel douche, puis de rentrer chez elle pour peindre et faire des activités calmes.
Ma soeur a eu l'air rassérénée, elle a admis que ça dépendrait du caractère de l'enfant

 

[Croquelicot]

SPOILER : pas la mieux placée pour parler des préférences de sexe

Perso, je me voyais avec une fille, puis avec un bébé tout court parce que ça venait pas. Et pour avoir eu les deux, du coup, je vois plutôt deux personnalités différentes que deux sexes différents.
En vrai, c'est génial de genrer le moins possible l'éducation, mais la vie en société et la façon dont elle considérera mini-humain ne sera pas la même pour l'un ou pour l'autre sexe, et du coup, je peux comprendre que selon les histoires personnelles, on peut imaginer préférer vivre la parentalité avec l'un ou l'autre sexe (supposé...!).

@Hartzak pour ta "peur" d'avoir la tornade numéro 2 avec tel père tel fils, ici, c'est l'inverse. Je suis speed et super émotive comme mon garçon, mon mec analytique et très posé comme ma fille. Après c'est très grossier comme trait et il y a des trucs qui se mélangent mais c'est pour dire que ça ne veut rien dire quoi

 

[Kettricken]

@Aalia Ah par contre, il y a une chose qui me "tracasse" un peu dans le fait d'élever un garçon, c'est que j'ai l'impression qu'à l'heure actuelle, dans la petite enfance, les petites filles ont plus de modèles différents que les petits garçons. Elles peuvent être super princesses et ça sera considéré comme normal, ou elles peuvent être des aventurières et ça sera vu comme progressiste, surtout dans les milieux féministes/intellectuels
Par contre, j'ai le sentiment qu'il y a moins de place pour les petits garçons qui sortent du cadre classique. Genre le petit garçon dont je parlais dans mon poste précédent, qui a longtemps été vu par ses parents comme trop "calme", trop "timoré", trop "féminin" même

Du coup, j'ai peur que mon fils sorte de ce cadre classique et de me retrouver coincée entre l'encourager à être lui et la crainte du jugement des gens et des difficultés que ça lui causerait

 

[Aribeth]

@Kettricken en plus, je le constate, avant qu'ils n'aillent à l'école mais après qu'ils distinguent les filles des garçons, ils ne font pas de différence. Mon fils ne fait aucune différence entre sa pote et son pote chez la nounou, il se pose pas de question, ça ne rentre pas en considération dans ses rapports. Il sait pourtant distinguer une fille d'un garçon et un homme d'une femme. Je me demande à quel point l'éducation féministe n'est pas la déconstruction du machisme ambiant dont il s'empreignera par la suite. Mais je pense que la façon dont son père traite sa mère facilitera aussi le message. Ça ne fera pas tout, mais ça aide.

Pour répondre à ton deuxième post, je suis totalement d'accord. La fille peut jouer aux jeux traditionnellement dévolus aux garçons. l'inverse ne passe pas, j'ai d'ailleurs eu des réflexions sur ma dinette et ma poussette enfant (et pourtant ma poussette est bleue meeeerde --troll). Mais contrairement à ce que paraître, c'est bien du privilège masculin, puisque ça laisse entendre qu'être un garçon, c'est mieux. Ainsi, la fille peut se réhausser à jouer au garçon, mais le garçon qui se rabaisse à être une fille, ça passe pas. Ah c'est clair, il y a encore du travail...

 

[LittleMyrtille]

@Knihaaa vu comment il arrache des poignées entières de poils à notre berger australien, j'ose pas imaginer si on le laissait accéder au lapin

 

[Bree_]

Plus qu'une préférence, c'était une projection inconsciente. Quand on parlait de notre futur enfant, c'est "elle" qui venait.
A présent qu'on en souhaite un second, c'est "elles" qui me vient. Sans que ce soit vraiment une préférence, c'est plus compliqué que ça. Je pense que ça vient de ma famille : que des filles, partout aha.
Mon mari lui a une preference pour les filles. Il serait content dans les deux cas, mais il aime l'adoration de sa fille aha.
Du coup j'essaie de projeter "le bébé qu'on va bientôt faire" histoire de ne pas être surprise si c'est un garçon.
Mais c'est plutôt ça pour moi.. une sorte de truc intériorisé.
Mais c'est vrai que pour connaître une personne qui a rejeté son fils pendant 30 ans parce qu'il est un garçon.. J'ai du mal à ne pas trouver ça profondément injuste pour cet enfant. Et ouais, j'ai du mal à passer outre quand elle me parle de sa souffrance à elle. Parce que je vois surtout celle de son fils (qui en parle très souvent)

 

[Kettricken]

@Weena88 A mon sens, c'est plus dur pour deux raisons : non seulement parce que les caractéristiques féminines sont dépréciées et donc, comme le dit @Aalia on ne va pas accepter qu'un garçon s'en empare. Mais aussi parce qu'on peut le tourner comme on veut, être féministe (ou en tous cas non sexiste) pour un homme, c'est une perte de privilège. Or l'influence hors du cadre familial peut avoir vite fait de faire miroiter à l'enfant les privilèges qu'il pourrait avoir s'il rentrait dans le cadre classique.

Comme @Aalia, j'espère fort que l'exemple des relations entre ses parents aidera Wolfgang (nouveau surnom de Mjolnir, long story) à intégrer des valeurs d'égalité.
Ceci dit, M. Kettricken a beau être parfait ( #notallmen) je ne suis pas sûre qu'il ne sera pas déstabilisé si son fils joue à la dinette. Je pense qu'il va être un Papa très investi, qu'il voudra son bonheur et donc s'adaptera à son enfant, mais je pense que ça lui demandera un petit travail de déconstruction

@Bree_ que des filles aussi de mon côté de la famille .... Je dis ça je dis rien